Ce genre de missions, Nelson y participait toujours sous Polynectar. C'était une question de sécurité, car il était avant tout recruteur pour l'Ordre, et qu'il avait besoin de cette couverture. Lorsqu'il participait à des actions, il s'arrangeait pour prendre un peu de Polynectar. Un bon ami, Garland Palmer, né moldu et déjà recherché et en fuite, lui permettait de prendre son apparence. Garland était médicomage de profession et incapable de se battre, mais cela les amusait beaucoup, tous les deux, que Palmer finalement, apparaissait dans pas mal d'accrochages avec les mangemorts.

Le début de mission s'était bien passé, ça avait été simple. Un peu trop. Liquider les ennemis, de simples types de la police magique, avait été fait en deux ou trois mouvements. Ca ne pouvait pas continuer comme ça longtemps. Nelson ne voulait pas sembler pessimiste, mais il savait bien qu'à un moment donné quelqu'un allait se rendre compte de leur action. Il priait juste pour qu'ils soient loin à ce moment là. La bannière fut accrochée sans problème. C'est après que les choses se compliquèrent. Là qu'il entendit soudainement la porte claquer. Il voulut sortir du balcon, rattraper l'homme, mais déjà, c'était la panique en bas.

« Ils nous ont vu, et merde, il faut qu'on sorte. » Il chercha nerveusement sa baguette. Où était-elle ? «  Wally, regarde donc si c'est fermé de ton coté. Il faut qu'on remballe, on n'a plus le temps, ils évacuent et ils ont déjà du fermer le transplanage. » Il ne voyait toujours pas sa baguette. Quelle merde. «  Alors, Wally ? »

Wallace Tomlinson, ou Wally pour les intimes, avait été comme lui auror. Ils s'entendaient bien et formaient un bon duo, aussi avait-il jugé naturel qu'il vienne. Recherché lui aussi car étant né-moldu, Wally n'avait pas besoin de Polynectar.

« On est bloqué, Sonny, faut qu'on trouve autre chose. »

Absolument génial. La situation commençait quelque peu à être angoissante. Et où était cette baguette ? Perdue ? Il finit par la repérer près d'une fenêtre du balcon où ils avaient attachés la banderole. Le petit groupe s'était rassemblé. Ils étaient huit, contre ils ne savaient pas combien.

« Qu'est-ce qu'on fait, les enfants ? Apparemment, on n'a qu'une issue, et ils vont nous y attendre de pied ferme, c'est évident. Quoique potentiellement problématique. Mais je pense qu'on n'a pas le choix. Si on va assez vite en cognant assez fort, on peut peut-être passer par les cheminées. Elles sont en bas, non ? Qui a le plan ? Alexa, c'est toi, non ? Vous pensez que ça peut valoir le coup, ou on tente directement de rallier le chemin de traverse et on transplane ? De toute façon, pour moi, on a pas le choix. Il faut qu'on descende, ce qui signifie nous battre, quoiqu'on décide, pour sortir. Alors voyons déjà si on peut rallier le rez-de-chaussée. »

Dans tous les cas, c'était le calme avant la tempête, et ils le savaient tous. Ca allait être difficile. Mais au moins, il avait retrouvé sa baguette.

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*Bordel, mais où sont ces toilettes ?*

Theodore commençait sérieusement à en avoir marre.  Cela faisait plusieurs minutes qu’il tournait en rond dans une partie du siège de Force Puriste, la main droite bouchant une de ses deux narines ; c’était la première fois qu’il avait besoin d’aller aux toilettes dans le bâtiment. Il était complètement paumé, les couloirs partaient dans tous les sens et il n’aurait su dire à quel étage il se trouvait. A force de pratiquer les Potions, il avait été un peu trop en contact avec un ingrédient qui faisait saigner du nez. Theodore avait besoin d’une glace pour se nettoyer le visage.

Fatigué de chercher ces foutues chiottes, il retourna dans la salle principale. Cela lui prit dix minutes de plus pour retrouver son chemin, assez pour que son anti-Néansang qu’il venait d’avaler fît effet. Heureusement qu’il détenait toujours sous sa cape quelques fioles et onguents, comme tout bon Maître des Potions. Theo finit enfin par débarquer dans la salle rempli de mages venus écouter les discours de leur candidat.

- Drago ! Où est ta mère ? Ah la voilà, Narcissa ! Avez-vous un miroir je vous prie ?
- Eh bien Nott, tu es tout tâché, dit-elle avant de sortir de son sac un petit poudrier rose bonbon qu’elle tendit au jeune homme.
- Pourquoi est-ce qu’on me donne toujours ce qu’il y a de plus ridicule ? souffla Theodore, lassé.

Le bas de son beau visage était rouge comme une pivoine, d’un coup de baguette, il retira tout le sang qui avait commencé à sécher. Levant les yeux vers la sorcière, il fit une moue dubitative en voyant l’expression de Malefoy.

- Euh… je vous remercie, Narcissa. Je vous laisse, j’aperçois Anne au loin.

Il s’éclipsa rapidement et se tourna vers son maître botanique et potions. Encore une fois, tout le gratin du monde puriste était présent à la petite sauterie organisée par le parti. Theodore avait malheureusement raté le discours de Paul Fawley. Dommage. Il s’arrêta un instant pour discuter avec Blaise Zabini, un ancien camarade de Maison lorsqu’ils étudiaient encore. Puis, soudain, en plein milieu de leur conversation, tout bascula. L’ennui se métamorphosa en une saine excitation. Quelques pleutres se mirent à crier et un mouvement de foule prit forme dans la salle. Tout ce brouhaha rappela d’antiques souvenirs à Theo, des souvenirs d’une certaine bataille à Poudlard. L’ancien Serpentard fit signe à Blaise de le suivre et ils se dirigèrent ensemble vers Anne et Drago ; l’objectif était de tuer. De détruire. Enfin de l’action !

Ceux qui souhaitaient combattre demeuraient tandis que les autres furent évacués. Un enchantement interdisait tout transplanage mais, manifestement, les lâches surpassaient les courageux. Theodore ne comprenait pas comment, même les plus vieux, osaient ne pas combattre ; il voulait saisir cette occasion pour ramener aux forces des Ténèbres la tête d’un membre de l’Ordre du Phénix. Il pria pour que Severus Rogue fût présent à ces festivités.

- On fait quoi ? Je vous laisse décider, je ne connais pas assez ce foutu bâtiment.

L'occasion également pour prouver aux serviteurs de Voldemort qu'il méritait son rang et qu'il savait honorer son nom de famille.

Statistiques:

Bon, sans vouloir être méchante et se la ramener, elle l’avait dit que c’était une mauvaise idée cette bannière. Jule n’était pas du genre à être timorée. Elle estimait juste que tant qu’à prendre des risques, il valait mieux qu’ils soient calculés. On ne pouvait pas la traiter de lâche, elle avait fait son temps aux baguettes d’élite et même si elle était diminuée depuis sa blessure, elle était encore assez douée que pour travailler comme briseuse de sort chez Gringott. La jeune femme ne faisait pas partie des extrémistes de l’Ordre qui voulaient des actions plus musclées et probablement plus meurtrières. On ne pouvait pas se battre avec les armes de l’ennemis sous prétexte qu’il n’avait pas de scrupules. C’était devenir l’ennemi lui-même. Même si elle ne voulait pas d’action inutilement meurtrière, elle trouvait que celle qu’ils mettaient en place aujourd’hui était inutile. C’était beaucoup de risque pour pas grand chose et peu d’effet à son goût. Elle avait d’ailleurs voté contre quand ils avaient proposé la mission au QG.

Alors qu’est-ce qu’elle foutait là ? Eh bien, elle était un peu contrainte et forcée d’y être. Nelson comme elle étaient présent à l’événement dans le cadre du Mpm et ils n’allaient quand même pas les autres risquer leurs peaux sans rien faire. Leur accès étaient garantis, ils leur suffisaient d’un peu de polynectar et le tour était joué. Sans compter qu’une mission de ce genre - et c’était le seul point positif selon Jule - détournait l’attention de Severus Rogue occupé ailleurs.

Quand le signal avait été lancé, elle s'était éclipsée aux toilettes. Elle en était ressortie sous une autre apparence, celle d’Esther Wood. Une femme au teint de peau foncé, de petite taille, les cheveux noirs crépu, des grands yeux bleus et un visage enfantin. Elle fut rejointe par son coéquipier, Eric Smith qui se moqua d’elle.

- Eh ben, eh ben, si on m’avait dit que quand Esther reviendrait d’entre les morts j’aurais envie de la culbuter.

Jule leva les yeux aux ciels et grommela :

- Tu es le butor le plus insensible que j’aie jamais eu l’infortune de rencontrer. Viens, il faut qu’on rejoigne les autres.

Facile à dire quand on est paumé dans le bâtiment. Elle regarda autour d’elle, agacée et se tourna vers son compagnon d’infortune.

- Une idée ? Je crois qu’on est perdu.
- Non, tu crois ? Viens qu’on a qu’à essayer par là.

Quelques péripéties plus tard, ils retrouvent le reste du groupe dont Nelson sous Polynectar. L’opération leur prit peu de temps et juste une ou deux personnes assommées. Elle était sur le point de se dire que finalement tout se déroulait correctement quand l’alerte fut lancée. Entre Nelson qui avait perdu sa baguette et leur issues de sortie qui était bloquée, c’était un vrai calvaire. Nelson proposa un plan d’action et elle ne pût que l’approuver.

- Ecoute, on a pas trente milles solutions, il faut absolument sortir d’ici. On peut à peine compter sur l’esprit de surprise, il va juste falloir être plus rapide qu’eux.

Plus rapide et surtout plus doué.

Drago était très à l'aise dans une pareille situation. Il était dans son élément, au milieu des puristes, de la haute, de la société mondaine. Il était certain de tout maîtriser, que personne ne viendrait jouer les troubles-fête. Il avait participé aux réunions qui organisaient l'événement, s'était assuré que les Mangemorts se tiendraient à leur poste et que chaque invité pourrait profiter de cette cérémonie. Rien à l'horizon ne semblait pouvoir perturber cette journée.

Un verre de vin dans une main, Drago était entouré d'un petit groupe de puristes, la plupart étant de proches collaborateurs. Toujours impeccable et élégant dans son costume, il comptait bien encore une fois ramener l'attention sur lui. L'on venait le féliciter pour cet événement réussit, ou encore lui dire que sa mère était exquise, comme toujours. Les problèmes lui semblaient bien lointains, le petit prince Malefoy était de retour.

▬ Et là, le sorcier lui répondit :  Ah bon ? Toi aussi tu te poses la question ? A cela, Le petit groupe se mit à rire de bon cœur.
▬ Si vous aimez la plaisanterie, j'en ai entendu une très bonne cet été. C'est un troll, une harpie et un farfadet qui entrent dans un bar... Commença alors Drago, tous les regards tournés vers lui.

Il fut coupé dans son élan par l'intervention de Theodore, qui vint lui demander s'il n'avait pas vu Narcissa. Il avait une sale tête, avec tout ce sang séché sur la face. Déçu que sa vanne soit tombée à l'eau par l'arrivée subite de son camarade, Drago n'eu même pas le temps de lui répondre qu'il repartait déjà, la dirigeante du parti se pointant à cet instant. Il aimait bien le jeune Nott, mais il était intervenu au mauvais moment, quand Drago aurait pu briller par son humour désopilant. La mine ronchonne, il se tourna de nouveau vers ses acolytes. Mais ceux-là étaient déjà passé à une histoire amusante. Grommelant, il fit un petit signe et s'éloigna alors du groupe. Il avait raté son effet, pour la simple et bonne raison que Nott avait le nez coulant.

Son verre à la main, il observa l'assemblée. Parmi eux comme sur les côtés, les Mangemorts avaient été recrutés pour la sécurité. Bien heureux de ne pas faire parti de cette brigade à l'occasion, il se délectait de tous les voir obligés de surveiller au lieu de profiter du petit banquet. Il avisa Anne, une de ses cousines éloignées. De toute manière, le jeune blond devait bien être cousin avec la moitié de la pièce. Être Sang-Pur c'est aussi une histoire de famille. Deux verres de vins en main, il alla la saluer amicalement.

▬ Anne, tu prendras bien un petit verre ! lui proposa-t-il en lui tendant l'un des siens.

Il n'attendit pas pour goûter le sien. Un des plus grands crus qu'il ai pu goûter, la Force Puriste avait mit le paquet pour l'occasion. Soudainement, un cri. Les yeux gros comme des soucoupes, Drago dévisagea la foule qui commençait à s'agiter. Non mais, sérieusement ? Qu'est-ce que l'Ordre des Gnomes venait foutre ici ? Tout sembla se passer très vite, déjà Blaise et Theodore venaient vers eux. Dans l'évacuation, il se fit bousculer et renversa son verre, provocant un fracas. Les yeux ronds de panique, Drago ne savait absolument pas comment réagir. Tout ça n'était absolument pas prévu. A cet instant, il n'avait qu'une seule chose en tête, fuir ces fous furieux de l'Ordre. Il savait que c'était parfaitement stupide, et qu'on l'attendait sur le pont. Déglutissant, il recula, trébucha, et tomba sur les fesses. Est-ce qu'il était censé prendre une décision ? Partir combattre ? C'est que le camp adverse n'avait rien de tendres bonhommes, il risquerait sa peau. Essayant de se faire discret, il rampa vers la sortie, secoué par de petits tremblements. Piètre Mangemort.

Il pensait s'enfuir, quand il tomba aux pieds de Theodore. Il poussa un petit cri pathétique, se retrouvant sur le dos en sursautant. La main sur le coeur, il n'arrivait pas à retenir ses soubresauts.

▬ Bordel Theo, j'ai cru que tu étais l'un d'eux, souffla-t-il en se reprenant.

C'était censé être lui, le dirigeant puriste ?

Depuis quelques semaines, les événements puristes fleurissaient. Il était rare qu’Anne y assiste à titre privé, mais elle se laissait tenter dernièrement. Premièrement parce qu’elle avait du temps libre, elle avait envoyé ses subordonnés en renfort pour surveiller ce qu’il fallait surveiller, ensuite parce que Paul faisait un discour et qu’elle estimait de bon ton que la famille soit présente pour soutenir son candidat. Et puis, c’était un bon moyen de se rappeler au bon souvenir des gens et de saluer les personnes importantes.

Narcissa, la femme du Ministère était sur place et Anne fit un crochet pour lui présenter ses respects avant de croiser son cousin Adrian qu’elle apostropha sans forme.

- Ady, qu’est-ce que tu fais ici ? Chapman a décidé de te traîner de force sous peine de te déshériter ? Ah, non pardon, ça il ne peut plus.

Oui, bon d’accord, ce n’était pas super sympa de se moquer d’Adrian, mais en ce moment, il lui donnait matière pour le faire. Elle passa familièrement son bras sous le sien.

- Je blague, pardon, mais elle était facile. Ca fait des lustres qu’on ne s’est pas vu. Je suppose que tu as appris pour moi et Tom ? Et toi de ton côté, ta vie amoureuse serait-elle plus heureuse que la mienne ?

Ils furent rejoint par Drago qui lui proposa un verre qu’elle accepta avec plaisir.

- Tu tombes à point nommé. M’as-tu déjà vu refuser un verre ? Elle but une gorgée et apprécia le cru comme il se devait. Je dois reconnaître ça aux évènements puristes, ils savent choisir leur boisson. On ne trouverait probablement pas ça au Mouvement pour Merlin.

Quand les cris brisèrent leur discussion, Anne ne fut même pas surprise. Elle leva les yeux aux ciels, agacée et s’autorisa même une dernière gorgée d’alcool tant elle était blasée.

- Sérieusement, dit-elle en se tournant vers Adrian. Ils n’auraient pas pu choisir un autre jour, un jour où je ne suis pas en congé par exemple.

Elle posa son verre sur le support le plus proche et donna rapidement des ordres aux langues de plomb présent pour qu’ils aident à l’évacuation des personnes présentes. Et fit signe à l'une d'elle, Maria Portman de la rejoindre.Théodore Nott les avait rejoint accompagné de Blaise, près à en découdre. Elle trouvait que le frère d’Hypérion avait parfois des pulsions plus violentes que certains mangemorts eux-mêmes. Avec Adrian et Drago en plus en renfort, ça devrait aller. Et en parlant de Drago, il n’avait pas l’air lui-même loin de là et ce n’était pas le moment. Sans hésiter, Anne lui colla une bonne petite gifle, juste de quoi lui remettre les idées en place et siffla sur un ton qui n’avait plus rien de mondain :

- Drago, je ne sais pas ce que tu fous, mais ce n’est pas le moment. Lève-toi, on a du boulot.

Oh, certes, elle n’était pas mangemort, mais elle était la plus âgée du groupe et avec Adrian, la plus à même pour prendre des décisions. Le temps que Drago reprenne ses esprits, elle se tourna vers ses deux autres compagnons.

- Bon à votre avis, est-ce qu’on les attend de pied ferme ici dans l’optique où ils ne trouveront pas d’autres sorties aux étages supérieurs ou est-ce qu’on monte ? Je serais plus pour la première option. Ils seraient bien capable de nous donner un appât qui se sacrifierait pour laisser les autres partir, c’est bien leur genre.

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