La peur était assassine, elle faisait mal à l'esprit, et parfois même, elle entamait le corps, laissant des stries à travers les âges, l'homme avait une certaine constance.
Il avait peur de la mort, de l'après, de la liberté, de l'absence de liberté, peur de la vie, peur de la chance, et surtout, peur de la peur.
Désespoir certain, ce sortilège était d'une finesse horrible, une arme à rendre fou qui la subissait, la mort devait se gausser de voir un si piètre état de celui qu'elle allait prendre.
Une merveille de la magie noire encore !
Le maître parla, l'apprenti écouta.
"Achève le."
Consigne simple, deux mots, dont un que H connaissait bien, le premier à coup sûr, l'ordre le plus simple au monde, et le plus simple a exécuter pour Mercurius, c'était plus une permission qu'une suggestion, à ses yeux du moins, avec Crow, il n'y avait pas de pardon, pas de rédemption possible, ça tombait bien, son apprenti n'y croyait.
Le mangemort se retira, préférant laisser son apprenti faire, peut être était ce aussi un moyen de la jauger, de voir si seul avec un homme, il pouvait tuer comme ça, sans pouvoir frimer devant les autres, si c'était véritablement un test, et bien Crow devait se tromper sur son apprenti.
Ne restait que les deux, délirants à souhait, le futur et le passé, dommage pour la victime, elle était du mauvais coté de la baguette, et pourtant, c'était bien connu, donner une personne à tuer à H, et il serait votre homme, là, il ne savait pas vraiment comment s'y prendre, pas par manque d'idée, mais juste qu'il devait choisir la plus marrante, la plus drôle, la plus maîtrisée, et pour ça, il devait essayer de faire fonctionner son cerveau.
Que faire, que faire, l'éventrer et regarder qu'est ce qu'il pense de la couleur de ses boyaux ? Non, trop sale, et saloper le bureau d'un mangemort n'était pas très conseillé, pourquoi pas lui enfoncer un objet quelconque dans la gorge et le faire exploser après ? Pas assez douloureux, lui démonter le crâne avec un ostéoclaste ? Trop stéréotypé, un rituel bizarre ? Bof, il avait pas tout son temps le bonhomme, bon bah, ne restait que la meilleure des solutions : l'Improvisation.
Il s'approcha du bonhomme, baguette à la main, pointée vers celui ci, il eut une idée, et voilà, c'était ça la solution magique, la source intarissable d'inspiration.
Le bout d'ébène fut pointé vers le cou de l'homme attaché par des liens serrés, et le russe donna le mot magique à la libération du flux sanguin.
« Diffindo ! »
Une entaille s'ouvrit au niveau la trachée, ceci sectionna une bonne partie des conduits sanguins de la victime, celle ci se viderait de son sang, ne pouvant crier car les cordes vocales ne vibreraient plus, c'était purement et simplement sadique et dégueulasse, du grand H quoi.
Il put lire la peur et le désespoir dans les yeux de sa victime, alors qu'elle commençait à compter en décilitres ce qu'elle perdait, son meurtrier la quitta, ça c'était fait.
Dans le bureau, il se reposa sur le siège où il avait écouté préalablement son maître, maintenant, la suite !
"C'était parfait. Tu as exploité ce que j'attendais de toi de la meilleur façon possible. As-tu remarqué la couleur de ses yeux ? Les gestes qu'il faisait ? Il avait peur, terriblement peur, et c'est ça la puissance Yakovsky : la peur. Maintenant que tu as vu l'effet sur la personne, il faut que tu comprennes ce qui s'est passé pour lui. Amet fait appelle à quelque chose de profond en toi. Un sentiment enfoui que tu ne peux pas définir mais que tu ressens. Ta pire peur, celle qui te domine officieusement dans tes cauchemars. Le sortilège la fait ressortir et lui permet de prendre forme. Il ne s'agit pas d'un simple épouvantard. Non, Amet décuple ta peur, lui donne des proportions démesurées et la rend si réaliste que tu pourrais en tomber dans un coma profond, et parfois ne jamais te réveiller. Voilà ce qu'a vu ta victime aujourd'hui."
Et bah enfin, les explications avaient tardé, enfin bon, il s'en était un peu douté, surtout en voyant la face décomposée de la victime, c'était tout bonnement un sort d'illusion bien gras qui vous autorisait à vous pisser dessus de manière directe et en prétextant un effet magique, sublime interprétation n'est ce pas ?
On attendait la suite comme toujours, il aimait prendre son temps celui la, c'était pas un pressé de la vie, contrairement à H qui ne consacrait d'attente qu'à un jeu sadique ou a un respect de son dogme personnel.
"Bien, maintenant, je vais te confier une tâche. Je ne serai pas avec toi, tu te débrouilleras tout seul, tu ne progresseras pas sans ça. Il y a ici à Poudlard une personne que j'ai besoin de surveiller. Une personne qui me déplaît fortement, et même si ma fonction me permet de le tuer immédiatement, je préfère en avoir le cœur net. Ce type, un professeur de l'école, je le soupçonne d'être impliqué dans un acte terroriste dont je te passe les détails. J'ai besoin de savoir si il est réellement inculpé ou pas. Tu devras te débrouiller pour le savoir. Fouille sa chambre si y'a besoin, parle lui, comme tu veux, tu as quartier libre, mais il est crucial que tu me rapportes ces informations."
Surveiller quelqu'un ? Surprise ! C'était pas vraiment pour ça que Mercurius avait signé, il s'attendait à plus amusant, de la découverte de sort, de la magie noire, du sang vif et des os brisés, un peu déçu, mais surtout surpris.
*Quelle plaie ! Je m'attendais à mieux venant de Crow … ça me gonfle tiens ! Oh lala c'est chiant à mourir ça … *
"Essaye d'être le plus discret possible, ne te fais pas avoir et je t'accorderai un petit bonus de taille en récompense. Mais si tu as un problème, je te suivrai de près. J'ai besoin de savoir comment tu te débrouilles dans les relations humaines. C'est une voie important pour accéder à la puissance..."
*C'est ça prends moi pour un con ! Ça arrange tes petites affaires ça … *
"L'homme en question est ton professeur de botanique : Seymour Woods."
C'était qui ça Seymour Woods ? Le prof de botanique, mais il n'avait pas encore eu botanique, il ne savait pas vraiment qui était ce gars, jamais vu, jamais entendu parlé, ça lui facilitait la tâche.
« Et si je trouve rien je finis comme l'autre loque, c'est ça ? Ça me paraît tendu, s'il a réussi à passer devant l'Inquisitrice sans rien … après c'est ce que j'en dis. Je suppose que ça commence dès que je sors d'ici, ça tombe bien je dois avoir botanique dmain. »
Il parlait sans détour, il n'avait pas peur de son maître, il le respectait mais à sa manière, mais il venait de constater que son entraînement, n'était pas vraiment à l'image de ce qu'il s'imaginait, c'était sans doute le coté fastidieux de la chose, mais bon, puisqu'il fallait passer par là.
Vraiment, il ne savait pas trop comment procéder, il n'avait jamais fait ça, et surtout, il n'y connaissait rien en terrorisme, comment ça pouvait se traduire matériellement, et tout, autant dire que c'était vraiment chercher une aiguille dans un filet du diable.