Castle Bay [PV James][terminé] 1453055880-header-fullhd
POUDNOIR
Cher (e) Sorcier (e),
Tu viens de débarquer dans un monde de la Magie subissant la dictature cruelle et sanglante de Lord Voldemort !
Un Monde où tout n'est que pouvoir, les faibles ne survivent pas ou suivent péniblement les forts.

Poudnoir est un forum qui se veut le plus réaliste possible ainsi la violence des combats et l'atmosphère de cette dictature est retransmise le mieux possible.
Auras tu le courage de nous rejoindre ?
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Castle Bay [PV James][terminé]

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Lincoln Crow
Date de naissance du joueur : 07/10/1995
Âge du joueur : 28
Arrivé sur Poudnoir : 08/10/2011
Parchemins postés : 1575



Pensine
Mon casier judiciaire est: vide
Mon niveau magique est: PA5 - Sorcier Dangereux
Ma résistance magique est de: 14PV
Lincoln Crow


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MessageSujet: Castle Bay [PV James][terminé] Castle Bay [PV James][terminé] EmptySam 18 Aoû - 1:44

Spoiler:

Minuit, heure du crime. Dans la Capitale Londonienne, alors que la plupart des moldus ont dors et déjà fermés leurs volets, clos leurs portes d'entrées, et rentrés le chien du jardin, certains s’agitent encore sous les nuages inquiétants de la mi-Août. Il va pleuvoir, assurément, mais pour quelle heure ? Difficile de déterminer sans un avis expert. L'atmosphère était pesante, on sentait l'orage se préparer, et celui-là allait faire mal. La journée avait été d'une chaleur atroce, et cette nuit, toujours chaude, verrait éclater les foudres de l'Olympe. Alors que le pub du coin, le fameux « Dog and Duck » bien connu du quartier de Soho, retranscrivant parfaitement l'ambiance stéréotypée du bar Londonien, retranscrivait un match de football, un sport moldu absolument méprisable, et que la plupart des habitants des environ s'y ruait afin de boire une bière et de commenter avec véhémence le spectacle, quelque part dans les rues désertes adjacentes, un homme marchait, lentement, vêtu d'une cape noire traînant par terre, le capuchon en arrière, laissant son crâne aux cheveux courts apparaître. Son regard était froid, presque terrifiant, et empli d'une haine inquiétante. Il longeait le mur de briques rouges, sa démarche était lente, mais assurée, tranquille, même ferme. Il savait ce qu'il voulait, il savait où il se rendait, pas de doute, cet homme là n'était pas un ivrogne préférant boire et se battre la bouteille à la main dans une réception ou dans un bar à la con. Non, celui-là avait un objectif ce soir.

Il tourna au bout de la rue, sa destination ne semblait connue que de lui, personne ne le suivait, personne ne le précédait. Il passa sa main à l'intérieur de sa cape, en ressortit un bout de bois relativement long, bien taillé, et d'une finesse sans égal. Là, alors que seul un large mur de béton lui tenait compagnie dans une rue absolument déserte, sans porte ni fenêtre, il s'arrêta. Regarda d'abord derrière, puis devant, et derrière à nouveau. S'assurait-il de quelque chose ? Probablement. Il traversa la rue, et passa dans une ruelle sombre et étroite. Une fumée épaisse sortait des égouts, comme si des sans abris y avaient trouvé refuge et s'étaient aménagé un camp de fortune. Qu'en faire ? Il s'en fichait lui. Il avança, sans se retourner, jusqu'à ce que la rue s'élargisse, pour former une cour intérieure. L'homme s'approcha d'une porte, une entrée d'artiste ou du moins, une porte subordonnée. Il frappa deux fois, et attendit, patiemment, ce même regard noir se détachant si bien dans la nuit noire d'Août.

Il semblait bien bâti. Musclé, sans trop l'être, sa force devait cependant être très appréciable, et même importante. Quelques cicatrices sur le visage témoignaient d'un passage à tabac récent, datant d'un mois tout au plus, peut-être même un enlèvement et une torture. L'homme semblait s'en être remis, peut-être était-il encore abasourdi par toutes les douleurs subies, mais semblait tout à fait maîtriser son passé et ses ressentis. Il restait d'un calme effroyable et d'une impassibilité à toute épreuve. On ouvrit la porte alors. Une femme, vêtue légèrement, les cheveux bruns, longs, et mouillés. Elle regarda d'abord à droite, puis à gauche, et laissa entrer son invité mystère. Alors, il ôta délicatement sa cape, la laissa tomber sur un siège en cuir visiblement confortable. Il plaça ses mains dans ses poches et fixa son hôte pendant une longue minute. Finalement, il détourna les talons, toujours sans un mot, et s'attela à rejoindre la cuisine. La femme le suivait, les bras croisés, pas inquiète, même pas surprise, simplement, patiente. Il prit un verre, le remplit de Whisky, et prit une gorgée. Alors, il leva ses yeux noirs vers la femme trentenaire, comme lui, et dédaigna commencer enfin.

- J'ai besoin de toi.
-Ah ? C'est nouveau.
-Prends ta baguette, et habile toi.
-Non, toi, écoute moi. Putain c'est quoi ce délire là ?! Pourquoi un type a kidnappé ton grand-père ? Pourquoi n'a-t-il pas riposté ?!
-Tu n'étais pas censée voir ça.
-Et bien, si ! J'y étais, je voulais savoir ce qui allait se passer avec cette lettre.
-Alors tu as rencontré Queudver, ou du moins tu l'as aperçu, t'a-t-il vu ?
-Non, il était trop con pour fouiller dans les tiroirs après avoir immobilisé John.
-Bien.
-Tu m'expliques?


Il termina son verre d'une traite, avala cul-sec, et posa lentement le verre sur le plan de travail où avait été préparé un plat typiquement italien quelques heures auparavant. Il restait encore des pâtes et quelques épluchures de légumes. Aussi, il s'avança jusqu'à rejoindre l'entrée par laquelle il avait pénétré dans la baraque, reprit son manteau, et un chat beige vint se placer à la place du vêtement avec une souplesse simple et efficace. Lincoln ne le regarda pas, il ouvrit la porte, et descendit les quelques marches jusqu'à se retrouver au milieu de la cour. Là, il analysa les alentours, lança un sortilège afin de déterminer si trace de vie humaine il y avait, mais personne. Parfait. Alors, il appela sa compagne, qui n'arriva que quelques secondes plus tard, cette fois plus largement vêtue, bien que cela restait une tenue d'été agréable et facile à porter. Elle marcha rapidement jusqu'à lui, le questionna du regard, et lui, d'un geste rapide et agile, lui présenta son bras, qu'elle empoigna avec un sourire complice et provocateur. Soudainement, les deux se volatilisèrent dans un élan de fumée noire caractéristique des mangemorts de Lord Voldemort.

Ils disparaissaient comme il était apparu, dans le noir.

Le vent soufflait fort, extrêmement fort. Les vagues s'éclataient avec une violence indescriptible sur les rochers de la côte, et l'herbe fraîche et épaisse se courbait sous la force magistrale du vent. Alors, la fumée noire vient chambouler le paysage typiquement anglais de la Baie. Une baie jointe à la mer du Nord, et prise dans les souffles ardents une très large partie de l'année, au bonheur du propriétaire du Domaine régnant sur ce lieu si magique. Le domaine en question était celui de Castle of the Bay, au milieu duquel trônait fièrement un magnifique manoir, ressemblant presque à un château datant de l'époque médiévale. D'ailleurs, ce manoir datait bel et bien du XIIIème siècle, voire peut-être du XIVème. Lincoln n'avait pas cherché en réalité. Sa compagne semblait connaître le lieu, si bien qu'elle ne fut pas surprise lorsqu'ils pénétrèrent dans le hall d'une froideur glaciale et d'un charme fou. Peut-être fallait-il avoir l'esprit déplacé pour voir en ce manoir quelque chose de beau, mais aux dires de la femme accompagnant le mangemort, c'était d'une beauté remarquable tout en laissant ressortir une terrifiante atmosphère.

Ils descendirent jusqu'au sous-sol. Le seul chemin y amenant était un escalier imposant, en pierre lisse, vieux de plusieurs centaines d'années, et terriblement lugubre. Chaque tunnel souterrain ne dépassait pas les un mètre quatre-vingt cinq de hauteur, aussi, Crow était chanceux de ne faire que le mètre quatre-vingt tout juste. Un elfe les devançait, petit, comme tous ses congénères, et tenait en sa main droite une torche les éclairant superbement d'une lueur orange. Il les mena d'un bout à l'autre des sous-sol, Crow connaissait ce dédale comme sa poche, pour l'avoir fait en long, en large et en travers, mais pour sa suivante, c'était une autre histoire. Elle espérait simplement qu'il ne l'obligerait pas à aller chercher quelque chose toute seule, auquel cas, elle serait incapable de remonter à la surface. Lincoln ne disait mot, son regard était tout aussi froid et impassible, il marchait fermement, avec un rythme soutenable, et assuré. Emma, quant à elle, n'était ni étonnée du côté glauque des souterrains, ni des portes tâchées de sang où quelques rituels eurent été réalisé, ni même par les crevasses remplies d'ossements dont même Crow ne connaissait pas la provenance. Le manoir de Castle of The Bay, ou plus communément Castle Bay, recelait bien des merveilles, tant d'atrocités que de beaux tableaux d'ailleurs. Il existait par exemple au troisième étage une reproduction du Chemin-de-Traverse de l'an 1724, d'une beauté remarquable. Tout était très bien conservé ici, les elfes veillaient au grain, et seuls les sous-sol restaient enfouis dans la saleté évidente.

Ils traversèrent une pièce assez large, où de nombreux canaux étaient creusés à même la pierre, laissant circuler une eau limpide et clair. Lincoln fit signe à Emma de s'arrêter, et celle-ci s'exécuta avec minutie. Elle s'installa sur l'un des sièges du fond, attendant que son hôte revienne. Que faisait-il ? Pourquoi cette pièce ? Elle ne la connaissait que pour l'avoir entre-aperçu une fois, mais ce doutait bien qu'ici les choses n'étaient pas faite par hasard, ni par envie. Ici, Lincoln s'exerçait à ses plus noirs desseins, et ce n'était pas spécialement rassurant de ce savoir dans une salle infestée par la magie noire et les incantations mystiques. Elle-même, simple sorcière douée, mais sans plus, ne pratiquait pas la Magie Noire, n'avait jamais été attiré par telle, et se fichait un peu du combat Magie Blanche – Magie Noire. Elle supportait juste qu'on les pratique, elle n'était pas une experte, et puis au fond... tant que ça servait le régime, elle se fichait bien de savoir ce que ça faisait. Seulement voilà, elle venait d'être amenée dans une pièce où elle n'était pas à l'aise, et elle, au contraire de Lincoln, n'était pas impassible.Elle laissait passer ses sentiments, dans sa voix, sur son visage, sans ses gestes.

Lincoln se ramena quelques minutes plus tard, il s'était débarrassé de sa cape, de sa veste, et n'était plus qu'en débardeur noir. Sa tenue laissait apparaître ses muscles, qui n'étaient pas impressionnants, non, ils étaient simplement bien dessinés, et bien travaillés, par les exercices et les missions, surtout. Il traînait avec lui un homme, pas plus vieux que son tortionnaire visiblement. L'autre était immobilisé, et ne semblait pas avoir été trop dur à chopper. On imaginait facilement que là où s'était rendu Lincoln était un couloir cellulaire glauque à souhait où d'autres sujets attendaient leur heure. Alors qu'il plaçait l'homme sur un autel, lui fixant les membres et la tête afin qu'il ne puisse pas bouger, elle se leva, se présenta devant lui, et fixa l'homme d'un air hautain, mais largement choqué par tout ceci. Elle n'était pas bonne actrice. Emma continua de fixer le type, elle semblait le connaître, et il l'intriguait. Finalement, elle percuta, elle plaça sa main devant sa bouche, l'air visiblement effarée. Elle fixa Lincoln, sans qu'il daigne la regarder à son tour. Il savait ce qu'il faisait, et il s'occupait des broutilles.

-Linc', tu sais qui c'est ?! 
-Oui.
-Tu sais qui est son chef?!
-Oui.
-Alors que fais-tu?!


Il leva les yeux vers le plafond, comme exaspéré, et fixa Emma. Elle le savait, il avait profondément changé depuis son entrevue avec le Lord. Le Seigneur des Ténèbres l'avait bouleversé, mais dans quel sens ? Et comment ? Était-il plus dur qu'avant ? Ou plus... ou plus humain ? Non, pas plus humain. Son ton était celui d'un être sans sensation, son regard, celui d'un mort vivant sans désir, si ce n'est offrir la souffrance à ses victimes... Lincoln n'était plus humain, il était différent, il était devenu le monstre qu'il avait toujours espéré être un jour, dénué des sensations humaines, exceptées sa haine puriste et sa colère constante. Alors, il lui empoigna le cou rapidement, et serra, jusqu'à lui couper doucement le souffle.

-Je fais, ce qu'il me plaît. Serais-tu le Seigneur des Ténèbres pour me juger Emma?

L'autre fit « non » de la tête, mais son manque d'air lui rendait la tâche difficile.

-Bien. Maintenant, tu vas être docile et m'obéir, si ce n'est pas le cas, je te tue.

Il la relâcha simplement, comme un jouet que l'on repositionne. Il se tourna vers Eccleston, et tourna autour de la table sur laquelle il était allongé. Lincoln sortit sa baguette, et tapota sur la table en marbre gris. Alors, les bougies s'éteignirent, et une simple lumière illumina le visage de Lincoln. Une lumière venant du couleur, une lueur orange... Eccleston était éveillé, mais le mangemort n'avait pas encore voulu lui ôter le sortilège d'immobilisation. Non, il se languissait de la situation, avant de passer à l'étape suivante... peut-être irait-il plus loin que prévu ? Ça le démangeait de s'exercer aux arts sombres sur ce juge...
-Emma, vas me chercher une fiole d'huile.
-P..pourquoi?
-Endoloris!


La femme hurla de douleur. Le sortilège était lancé avec une telle puissance qu'elle se croyait soumise à des forces inébranlables et puissantes. Horriblement puissantes. Elle se tordait à terre, comme un vers de terre, comme une chienne, comme l'esclave qu'elle était. Au fond, Emma n'était rien d'autre qu'un insecte aux yeux de Crow, d'ailleurs, qui ne l'était pas à ses yeux ? Plus rien n'avait d'importance désormais. Il allait rendre à lui-même ce qui lui revenait de droit, et faire éclater ce qu'il y avait de plus profond en lui. Trop longtemps sa violence avait due être canalisée... mais ça, c'était avant. Il coupa le sortilège, et lui dégomma un expulso qui l'envoya bouler contre le mur à côté de l'armoire à potions.

Elle peina à se relever, mais quand Lincoln haussa le ton, un ton autoritaire et inquiétant, elle s'obligea à s'activer. Il prit la fiole où l'étiquette indiquait le bon produit et lui amena, d'un pas non assuré, voir même inquiet. Il saisit d'un geste l'objet en verre, et en versa le contenu sur le bras de James. Un simple filet d'huile coula autour de son biceps, jusque dessous son triceps.

-Bienvenue à Castle Bay Eccleston...

Il retira le sortilège d'immobilisation, et prit un paquet d'allumettes. Sans crier gare, il en alluma une, et patienta. Le feu consumait le bois tellement vite... comme le temps consumait l'être.

- Voyez comme l'être ressemble au bois... si sensible, et fragile, qu'il se consume lui-même par sa propre vie... désolant.

L'allumette se termina d'elle-même et Lincoln jeta le bout de cendre derrière. Il en alluma une nouvelle et la mit bien en évidence.

- C'est si... si étrange. Il y a là une métaphore que j'arrive pas à saisir proprement. Est-ce une métaphore de ma vie... ou de la votre Eccleston?

Le ton employé était une horrible froideur, mais d'un neutre inquiétant. Comme détaché de tout ceci. Il contemplait avant tout le feu et l'allumette et pas James, sa victime. Il enchaîna ainsi une autre allumette, et encore une, puis une dernière, et lorsqu'il alluma la dernière, il fixa Eccleston, et finalement, sans un sourire, sans un signe de satisfaction ou même d'horreur, dans une banalité total, il la lâcha sur le bras du juge. Le filet d'huile prit immédiatement feu, et le brûla vivement. Lincoln laissa le supplice durer tandis qu'il s'éloignait, empoignant Emma d'un geste, elle, visiblement choquée et apeurée par cette scène.

Eccleston fut alors plongé dans le noir, le noir le plus complet excepté grâce à ce feu corporel qui le brûlé à un degré inimaginable. Il garderait cette cicatrice à vie. Une cicatrice belle, et nette, entourant son avant-bras au niveau du biceps. Lincoln ne revint que dix minutes plus tard, alors que le feu s'était entièrement éteint, laissant le bras à vif.

-L'Imperium est un sortilège très malveillant. Il vient chercher ce qu'il y a de plus faible en vous pour s'en servir contre vous même et vous consumer petit à petit jusqu'à vous rendre docile et serviable.

Il reprit sa baguette, lentement, et se plaça derrière la tête d'Eccleston.

- Il existe une façon lente et ingénieuse de séparer l'Imperium du corps possédé. Nous allons décortiquer votre âme en plus morceaux, par le biais de quelques supplices utiles et nécessaires, et enfin... enfin vous connaîtrez la plus grande des pertes, la pire des douleurs, la plus forte sensation connue à ce jour... la solitude.

Alors il lança son esprit vers celui d'Eccleston. Lincoln était un légimens qui n'avait rien d'extraordinaire. Il n'était pas particulièrement doué, et n'atteindrait jamais des niveaux remarquables comme celui de Rogue, mais son niveau était déjà acceptable. Il savait analyser un esprit, et puiser en lui quelques ressources intéressantes. Sa spécialité ? Développer une peur incontrôlée et inimaginable pour cette victime, cette pauvre et malheureusement victime.

L'esprit de James était un vrai labyrinthe. En fait, l'Imperium obligeait l'esprit à changer de forme et à former des passages inutiles pour perdre les visiteurs et permettre une obéissance plus grande du sujet. Il circula dans son esprit pendant une bonne poignée de minutes, avant d'en ressortir avec violence. Il avait localisé l'Imperium, il savait comment le combattre et ça n'allait pas être joyeux pour l juge du Magenmagot. Alors que sa victime semblait déjà souffrir physiquement et psychologiquement, il commença. Il changea de position, se plaça sur le côté, et d'un geste de baguette lança :

- Revelat metus!

Eccleston sentit alors autre chose dans son esprit, comme un être différent qui venait visiter l'endroit avec violence. Des hurlements, des coups, des douleurs soudaines l'empoignaient psychologiquement et il ne pouvait lutter. Le supplice dura quelques instants, enfin, pour Crow, cela lui semblait si dérisoire qu'il aurait pu continuer l'horreur durant quelques minutes, mais il savait qu'à force le pauvre finirait fou tant la torture intérieure était grande et difficile à soutenir. Alors il lâcha le sortilège au bout de dix minutes. Dix minutes immenses pour la victime très certainement, qui déjà ressentait l'Imperium se retrancher dans ses baraquements. Lincoln était obligé d'isoler le sortilège impardonnable avant de passer à l'attaque.

Il alla jusqu'à la réserve de potions, laissant Eccleston dans le doute le plus total, qu'allait-il faire de lui ? L'appréhension, voilà une autre souffrance inévitablement dégueulasse. Il restait dans l'incertitude pendant une bonne vingtaine de minutes, Lincoln prenait tout son temps afin de faire languir le patient et l'Imperium qui lui aussi, à sa façon, attendait qu'on vienne l'affronter. Le mangemort s'approcha de James, et lui fit ingurgiter le contenu d'une potion dont la consistance était gélatineuse et le coup très, très, atroce. Lincoln savait que la seule fois où il avait dû en prendre, il crû vomir ses entrailles. Là, inévitablement, le juge allait régurgiter le contenu de ses entrailles et c'était le but. L'Imperium ne supportait pas les douleurs internes, il était obligé de fuir les zones du cerveau activées par ces douleurs et ainsi, s'approchait de plus en plus vers le lobe Temporal, où Lincoln irait le combattre par la force de la magie noire de la peur, qui était particulièrement efficace dans ce cas là.

Alors que James subissait les pires atrocités à l'intérieur même de son estomac, Lincoln se détournait et aller chercher Emma, laissant ainsi, une nouvelle fois, sa victime dans les ténèbres. Il ne revint que quelques minutes plus tard, traînant avec elle la femme, les cheveux décoiffés, et la bouche en sang.

-Impero!

Elle se redressa d'un seul coup. Elle était devenue tout ce qu'il y avait de plus docile et de plus serviable. Il l'obligea alors à se saigner les veines. Elle s'exécuta, tout en se plaçant au dessus de la bouche d'Eccleston, qui elle, régurgitait encore du vomi d'une couleur beige affreuse. Le sang se mêla rapidement à sa salive, se déposa sur sa langue et entra alors en contact avec tous ses sens. Il sentait le chaud entrer dans son corps, et ça ne le faisait que vomir encore plus. Au bout de quelques secondes, Emma tomba à terre, elle perdait trop de sang, et allait mourir d'ici quelques secondes. Lincoln n'en eut que faire et dégagea le corps en appelant un de ses elfes qui amena la carcasse dans une autre pièce, inconnue du juge.

-Nous allons pouvoir passer à l'étape supérieure maintenant Eccleston. Mais... dîtes moi, avez-vous des confidences à me faire ? Sur votre famille, vos amis, votre passé, vos ambitions, vos amours, vos ennemis, vos relations... parlez-moi Eccleston, ou alors, j'irai puiser ces informations moi-même, comme tout à l'heure, à l'intérieur de votre cervelle.

La fin était plus violente et le ton moins neutre. Lincoln était incapable d'aller chercher ses informations, son niveau n'étant pas assez élevé, mais il savait que le juge allait coopérer, après tout ça, si il ne voulait subir plus encore que ce qui était prévu, il n'avait qu'intérêt à vendre la mèche.

-Je vous l'ai dit... je vous rendrai votre liberté... un jour.

Le mangemort n'avait qu'une seule parole, mais chaque chose a un prix.
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James Eccleston
Date de naissance du joueur : 10/03/1981
Âge du joueur : 43
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James Eccleston


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MessageSujet: Re: Castle Bay [PV James][terminé] Castle Bay [PV James][terminé] EmptyMer 22 Aoû - 16:50

Le silence.
C'était lui qui, depuis un long moment, tenait compagnie à James. Un silence aussi épais que les murs de la forteresse dans laquelle il se trouvait visiblement. Un silence tel que le froissement de ses vêtements, ou le frottement de ses chaussures contre le sol, lorsqu'il bougeait, lui semblait un vacarme intolérable. Il ne se mouvait guère, d'ailleurs, bien qu'il eût été libéré de toutes les entraves magiques à son arrivée dans la cellule. Il avait consacré ses premiers instants de liberté à essayer d'interroger Crow, mais le Mangemort n'avait consenti à lui révéler ni où il était, ni ce qui allait lui arriver. Il n'avait pas prononcé le moindre mot, lançant des sorts informulés tout en posant sur son prisonnier un regard étrangement froid. Était-il content d'avoir un type à sa merci ? Contrarié ? Tout semblait glisser sur lui sans susciter la moindre réaction... Depuis leur conversation dans la cellule du Ministère, il n'avait plus parlé. Il s'était affairé quelques instants autour du juge, qu'il avait enfermé avec autant d'indifférence que s'il avait rangé un objet dans un tiroir, puis était parti, laissant Eccleston seul avec la pénombre. Et le silence.

Tout d'abord, il avait été content de ce silence. Un mal de crâne épouvantable l'avait assailli pendant sa détention au Ministère, et Crow lui offrait là les meilleures conditions pour qu'il disparaisse : obscurité et calme. Mais bientôt, il avait trouvé le silence pesant. Où pouvait-il bien être, pour qu'aucun bruit ne filtre ? Au Ministère ? Il n'y croyait pas, mais rien n'était impossible. Il n'avait jamais entendu parler de sous-sols et de cellules aveugles au Ministère, mais peut-être n'en parlait-on pas à n'importe qui. Une autre hypothèse, bien plus séduisante, se présenta à son esprit... Azkaban. De toute évidence, il se trouvait dans une forteresse ; il avait aperçu des murs épais, juste avant que Crow ne referme la porte de la cellule et ne le laisse dans le noir. Il était dans une sorte de château. Sans doute pas dans la partie où étaient enfermés les détenus, car il y aurait eu davantage de bruit ; il ne connaissait pas personnellement l'ambiance morbide de la prison, mais on lui avait raconté que certains détenus, devenus fous à la proximité des Détraqueurs, passaient leurs journées à hurler. D'ailleurs, maintenant qu'il y songeait, il se trouvait hors de portée des Détraqueurs... Il n'éprouvait ni le froid caractéristique, ni le désespoir implacable qui signalaient la proximité des gardiens d'Azkaban. Sans doute l'avait-on installé dans une partie de la prison où ces créatures n'avaient pas accès, une partie réservée aux détenus pas encore condamnés... L'esprit du juge bâtissait tout un réseau d'hypothèses parfaitement cohérentes, tandis qu'il attendait, allongé sur le sol frais de son cachot. Il n'était pas mal, là. Sans la soif qui le tenaillait, il aurait même presque été bien ; il n'avait plus chaud comme au Ministère, et l'Imperium, comme mis en sourdine, le laissait relativement tranquille. Pour plus de confort, il avait ôté sa chemise dont il s'était fait un oreiller ; après un moment, il retira aussi ses chaussures et ses chaussettes, certain que de toute façon, il allait devoir rester là longtemps. Bien sûr, il restait la peur qui le prenait aux tripes et l'empêchait de dormir – pourtant, il aurait eu besoin de repos. Les mains derrière la tête, il ne cessait de s'interroger. Et maintenant ? Qu'allait-il arriver ? Fallait-il croire Crow, lorsqu'il prétendait vouloir lui laisser une seconde chance ? Le Mangemort avait semblé sincère, dans la cellule du Ministère, et James, tout en sachant que cela ne voulait rien dire, ne pouvait que se raccrocher à cet espoir. Il n'était pas un traître... simplement, comme l'avait dit Crow, un type qui avait merdé. Que risquait-on, sous le régime de fer de Lord Voldemort, pour avoir merdé ? Il n'était pas certain que le sort des imprudents fût beaucoup plus doux que celui des traîtres... Le temps du laxisme était révolu, un membre du Magenmagot était bien placé pour le savoir ! Peu importait, finalement, que le coupable n'ait pas eu l'intention de nuire ; seuls comptaient les torts causés au régime, que l'accusé fût de bonne ou de mauvaise foi.

Le bruit de la porte fit sursauter James. Plongé dans ses réflexions, les yeux fermés, il avait fini par se croire seul... Il se redressa brusquement, mais, avant qu'il ait pu prononcer une parole, avant même qu'il ait réellement vu qui se trouvait là, un sort d'immobilisation le percuta de plein fouet. Ce devait être une habitude chez Crow... Le juge ne put que se laisser traîner par son geôlier ; complètement pétrifié, il ne perdait cependant pas une miette du décor dans lequel Crow l'entraînait... Un long couloir voûté, des portes de part et d'autre, quelques taches indéfinissables de-ci de-là... Rien de très rassurant, à vrai dire – et ce n'était encore rien à côté de la pièce dans laquelle ils s'arrêtèrent.

C'était, autant que James pût en juger, une pièce de belles proportions, dans laquelle s'entendait un murmure discret d'eau qui mit le juge au supplice. Quelques meubles, sièges et armoires, étaient disposés de manière à faire face à une espèce de table d'opération, sur laquelle le Mangemort installa son prisonnier, bras en croix, en l'attachant solidement avant de lever le sort qui le paralysait. Une femme se tenait là, et elle se mit à fixer James avec beaucoup d'intérêt ; le juge aurait aimé se détourner pour se soustraire à ce regard insistant, mais Crow l'avait si bien lié qu'il pouvait à peine remuer la tête de quelques millimètres. La femme se permit d'émettre une critique à l'encontre du Directeur du Bureau des Exécuteurs de Nuisibles ; elle avait reconnu Eccleston et semblait trouver imprudent de s'en prendre à lui. Elle se heurta à une froide intransigeance qui mit James lui-même mal à l'aise. Crow ne reconnaissait que l'autorité du Seigneur des Ténèbres comme borne à sa propre volonté ; il n'était pas rassurant de se trouver à la merci d'un tel fanatique, d'autant qu'il posait sur son prisonnier un regard de prédateur. L'Imperium revenait d'ailleurs à pleine puissance, comme si la présence du Mangemort lui était insupportable et le forçait à lutter. James sentait son sang battre à ses tempes, l'angoisse lui nouer l'estomac, et ce qui se déroula dans la vaste pièce acheva de le faire paniquer. Crow ordonna à la femme de lui ramener une fiole d'huile, mais elle eut la mauvaise idée de discuter l'ordre. L'indocile reçut un Doloris qui la fit hurler, d'un long hurlement qui se répercuta longuement sous les voûtes... James n'avait pas vu la scène, mais le cri lui glaça le sang. Si cette femme subissait un sortilège de torture pour avoir simplement traîné à exécuter un ordre, qu'allait-il lui arriver, à lui ?

La femme, rendue obéissante par le Doloris, réapparut un instant dans la chiche lumière ; elle apportait une fiole d'huile dont Crow versa une bonne partie sur le bras droit de son prisonnier, en lui souhaitant la bienvenue à Castle Bay. Eccleston ne put s'empêcher de répéter, dans un murmure :

-Castle Bay ?

La stupéfaction de ne pas se trouver à Azkaban devait se lire sur ses traits. Sans autre explication, le Mangemort se mit à jouer avec des allumettes juste au-dessus de son prisonnier, et le juge le regarda faire, presque fasciné, croyant comprendre sans vouloir y croire ce qui allait suivre. Il ne commenta pas la métaphore proposée par son geôlier, mais la menace qu'elle contenait n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Il ne valait pas plus cher que ces allumettes, dans le régime de Lord Voldemort. Tant qu'il pouvait servir, on le garderait, mais ensuite, on le jetterait sans état d'âme, comme les petites tiges de bois noirci que Crow laissait tomber à ses pieds. Pourvu qu'il puisse servir le plus longtemps possible, quel qu'en soit le prix ! Le regard vide, Crow gratta la dernière allumette, et la laissa tomber sur le corps de son prisonnier. Aussitôt, l'huile s'enflamma ; le juge se mit à crier de douleur, puis, lorsque la brûlure se fit plus sévère, poussa des hurlements déchirants qui n'empêchèrent pas le Mangemort de s'éloigner nonchalamment. Le feu, étrangement, ne se propageait pas au reste du corps du juge ; il ne consumait que les quelques centimètres carrés où l'huile avait coulé, mais agissait en profondeur, avec une telle violence que les chairs se trouvaient mises à vif. Eccleston se débattait comme un fou – ou, plutôt, il se serait débattu, si les liens ne l'avaient pas plaqué à la table, incapable du moindre mouvement pour faire cesser ce supplice. La douleur allait le rendre fou, certainement... Lorsque Crow se rapprocha enfin de la table, des larmes avaient coulé sur le visage déjà creusé du juge, dont tout le corps était secoué de forts tremblements. Ils devinrent de véritables spasmes, de plus en plus violents à mesure que le Mangemort s'avançait... Il allait mourir de sa main, il en était certain désormais – mais était-ce l'homme ou l'Imperium qui anticipait sa fin ? Le maléfice entendait bien ne pas perdre son contrôle sur sa victime, et il se préparait à affronter son ennemi... Le Directeur du Bureau des Exécuteurs de Nuisibles pénétra dans l'esprit du juge, et James sentit qu'il fouillait ses idées, ses souvenirs, qu'il s'y mouvait à sa guise ; quelques instants après, il passa à une pratique nettement plus violente, et le prisonnier se remit à hurler. Cette attaque brutale fut, si c'était possible, plus douloureuse encore que la morsure du feu. Le juge avait l'impression qu'une chasse se déroulait à l'intérieur même de sa tête; des sensations violentes, contradictoires, l'assiégeaient, aussi pénibles que si on avait voulu arracher son cerveau de son crâne... Ne pouvait-il donc pas s'évanouir, pour ne plus subir cette souffrance ?

Crow se décida enfin à mettre fin à son attaque, laissant à nouveau le juge pantelant, tremblant comme une feuille. Il devenait fou, pour sûr... La voix de Sheppard résonnait dans sa tête, lui ordonnant de résister à ce tortionnaire. Mais quelque chose, dans son esprit, rejetait Sheppard et se réjouissait de voir Crow en passe de dominer l'Imperium, fût-ce au prix de souffrances inimaginables. Le Mangemort se lança dans une rapide explication, insista sur la malveillance de l'Imperium et promit à James de l'en débarrasser, moyennant « quelques supplices ». À ces mots, la panique du juge s'accrut encore, et il se surprit à essayer de se débarrasser des liens qui le retenaient à la table... En vain, bien entendu. Il était trop bien attaché pour espérer quitter cette table, et même s'il l'avait pu, il se serait retrouvé désarmé face à un Mangemort, dans un lieu qu'il ne connaissait pas... Mais l'Imperium ne réfléchissait pas à tous ces détails.

James s'apaisa quelque peu lorsque son tortionnaire s'éloigna à nouveau et le laissa dans la semi-obscurité. La douleur de sa tête diminuait rapidement, à la différence de celle de son bras qui semblait devoir durer toujours. Il essaya de voir la blessure, sans y parvenir. Il en garderait certainement une belle cicatrice ; de quoi lui rappeler, jusqu'à sa mort, ce qui arrivait lorsqu'on ne se méfiait pas assez des bourbistes.

Un bon moment se passa avant que Crow ne revienne. Combien exactement? Le temps semblait ne pas avoir cours dans ce sous-sol ; assez longtemps pour que James reprenne un peu de poil de la bête, et pour que l'Imperium redevienne un peu plus discret. Le juge se sentait presque d'attaque lorsque le Mangemort revint près de lui, une fiole de potion à la main. La vue de ce liquide rappela à Eccleston combien il avait soif, et il s'empressa d'ouvrir la bouche pour absorber le liquide, espérant un peu de répit... Mal lui en prit. Le breuvage était tout simplement immonde, pâteux, brûlant tout sur son passage. Une nausée s'empara du juge, qui s'efforça d'abord de la refréner, puis ne put lutter davantage. Il se mit à vomir tripes et boyaux, manquant de s'étouffer faute de pouvoir bouger la tête ; lorsqu'il parvint à calmer ses spasmes, la femme accourut vers lui, les poignets salement entaillés, et lui versa un flot de sang chaud dans la bouche et sur le visage. Il aurait voulu ne pas l'avaler, mais, malgré lui, il dut accepter cette horrible boisson... Aussitôt, il se remit à vomir tout ce qu'il pouvait, l'estomac ravagé par une douleur insupportable, tandis que la femme s'effondrait. James ne sut pas ce qu'il advenait d'elle ; les haut-le-cœur ne le laissèrent tranquille que quelques minutes plus tard, et un silence épais retomba sur le sous-sol. Hors d'haleine, le juge respirait à grandes goulées ; une odeur âcre de vomi et de sang demeurait suspendue dans l'air, mais respirer lui apportait un soulagement incroyable. La douleur de son estomac se calma un peu, mais, aussitôt, la panique le reprit : Crow revenait vers lui. Le Mangemort ne sembla pas le moins du monde incommodé par le triste spectacle qu'offrait son prisonnier ; rien, visiblement, ne le ferait dévier de son but. Il demanda au juge s'il n'avait pas des « confidences » à lui faire, avant de le menacer de réinvestir son esprit pour aller lui-même chercher les informations qu'il désirait...

Ne parle pas. Tu as envie de m'obéir, alors ne parle pas. L'Imperium résonna, encore une fois, dans l'esprit de James. Le juge rua une nouvelle fois contre ses liens, dans l'espoir de s'en débarrasser, bien décidé à garder le silence. C'était ce que voudrait Sheppard, non ? Et rien n'était plus important que d'obéir à Sheppard.
Tu vas crever pour Sheppard, c'est ça ? La part encore saine de son esprit se révoltait. Il suffit d'un instant de volonté, et tu peux parler à Crow, tu peux commencer à te défaire de cet Imperium qui va te mener à ta perte. Sois sincère : ce n'est pas à Sheppard que tu veux obéir. Sheppard, tu veux le voir crevé, pendu à un croc de boucherie, et tu veux cracher sur son cadavre. Crow est ton sauveur. De toute façon, si tu ne parles pas de ton plein gré, tu sais ce qui t'attend...

Le souvenir de la première attaque menée par le Mangemort décida James, qui fit un effort pour surmonter l'Imperium et se mit à parler, d'une voix blanche. Crow n'avait pas dit clairement ce qu'il voulait savoir... Le juge commença par donner quelques informations sur son enfance et sa famille ; rien d'important, probablement, si ce n'est que ses propos laissaient percer une sourde rancune contre son père. Il n'avait pas digéré les uniformes d'occasion et les tenues rapiécées qu'il avait dû porter dans sa jeunesse à cause des délits commis par son père qui avaient réduit la famille à la gêne financière, et il digérait encore moins que le vieux parle de recommencer les conneries en se croyant sûr de son impunité, grâce à son fils juge. Sur un ton amer et presque méprisant, il récapitula les diverses magouilles de son père – celles qui l'avaient conduit en prison, celles qui n'avaient jamais été dévoilées, et celles qui se préparaient. Il parla ensuite de choses diverses, en vrac ; il était facile d'évoquer le passé, mais à mesure qu'on approchait de la période actuelle, les mots venaient moins facilement. Il passa rapidement sur son métier d'avocat, donna quelques noms de clients, sans trop s'y attarder. Il lui fut ensuite presque agréable de parler de Misha, bien qu'il sût qu'il livrait là une information essentielle. Enfin, il aborda les événements récents les plus importants, à ses yeux. Il raconta comment, par ambition, il avait voulu entrer au Magenmagot. Comment il était entré au Parti Puriste Anglais, sans la moindre conviction, seulement pour se faire bien voir – un bas calcul dont il avait honte, désormais ; il jura qu'il était devenu un puriste fervent, au contact des autres militants. Il raconta comment Avery avait accepté de lui servir de mentor et, après une hésitation, confia :

-J'espérais devenir un jour Serviteur des Ténèbres, vous savez... Je voulais apprendre, renforcer ma pratique de la magie pour être digne de servir le Seigneur des Ténèbres. Monsieur Avery m'a encouragé dans cette voie... J'ai compris tout ce que le monde magique doit au Seigneur des Ténèbres, et je voulais entrer à son service, en gage de reconnaissance...

Un projet auquel il pouvait, certainement, renoncer à présent. Lorsqu'il saurait que son apprenti était compromis avec Sheppard, Avery ne voudrait plus entendre parler de lui. Sa sottise l'avait à jamais rendu indigne de prétendre à l'honneur de servir le sorcier le plus puissant du monde, estimait-il. Il parla un bon moment, au gré des idées qui lui venaient, sans perdre de vue un point essentiel : il lui faudrait aborder la rencontre avec Sheppard et la question des documents. Lorsqu'il jugea avoir terminé ses « confidences », il se laissa quelques secondes de répit, puis, luttant à chaque mot contre l'Imperium, s'efforça de passer aux aveux :

-J'ai accepté une entrevue avec Sheppard. À Holyhead, au Pays de Galles. Je n'ai pas...

Sa voix se brisa ; l'Imperium reprenait le dessus dans son esprit. Il respira profondément, et se relança :

-Je n'ai pas réussi à...

Impossible d'aller plus loin. Le sort l'empêchait de parler, et, de nouveau, la panique le submergeait. Il essaya encore de se débattre pour se débarrasser de ses liens, le cœur cognant à tout rompre, le sang battant à ses tempes. Le seul résultat tangible de ces mouvements fut de raviver la douleur causée par la brûlure, ce qui tira un gémissement au juge. Au fil des secondes, il se sentait de plus en plus perdre le contrôle de lui-même. Incapable de se raisonner, il s'épuisa en une vaine lutte contre les entraves magiques qui le maintenaient sur l'autel, et lâcha, entre supplication et colère :

-Laissez-moi partir... mais laissez-moi partir d'ici, bordel de merde, Crow !

La peur et la douleur le rendaient fou, et il en oubliait à qui il parlait. Jamais, en temps normal, il ne se serait permis d'employer ce ton pour s'adresser à un Mangemort, mais pour l'heure, il perdait complètement le contrôle de ses propres réactions. Il aurait voulu mourir pour ne plus subir tout cela, mais, en même temps, il crevait littéralement de trouille à l'idée de ne pas sortir vivant de ce sous-sol obscur. La lutte dans son esprit semblait ne devoir jamais s'achever. Il finit par cesser de se débattre, sans avoir pu desserrer ses liens d'un seul centimètre, et ferma les yeux pour reprendre son souffle, le corps encore parcouru de tremblements convulsifs.
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Lincoln Crow
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Lincoln Crow


Castle Bay [PV James][terminé] Empty
MessageSujet: Re: Castle Bay [PV James][terminé] Castle Bay [PV James][terminé] EmptySam 1 Sep - 19:19

Rien n'était plus séduisant que le souvenir amer du passé dévoilé. On prenait, étrangement, un malin plaisir à déballer ses affaires d'auparavant avec un recul suffisant pour y mêler des sentiments. Il arrivait parfois à Crow de songer à en parler. Parler de son passé, de ses expériences révolues et très souvent morbides. Parler de lui-même, un être cassé et reconstruit sur une base si instable qu'il doutait jusqu'à son intégrité. Mais il se gardait de parler, pour la simple et bonne raison que personne n'était là pour l'écouter. Personne ne le voudrait, et personne n'en était digne. Il ne faisait confiance à personne au jour d'aujourd'hui et ce n'était pas n'importe qui qui aurait à analyser la psychologie du mangemort sans sentiment. Le passé était le passé, il savait ne pas le remettre en doute et rester fidèle aux événements, il y avait simplement quelque chose qui devait être partagé, au moins dit, à haute voix pour que ce « quelque chose » sorte, et se dépose dans une oreille attentive qui en tirerait peut-être un jugement intéressant et constructif. Lincoln n'était pas fou, il savait que garder tout pour lui le rendrait un jour dingue, mais qu'y pouvait-il ? Raconter tout son merdier au juge ? Certainement pas. Alors il se taisait comme depuis bientôt trente ans, il se taisait. Il lui semblait, avec un certain doute, qu'il avait déjà évoqué ses problèmes avec quelqu'un... mais il n'aurait su dire qui, quand, et comment. C'était comme si une page blanche se dressait sur cet épisode de sa vie. Que lui arrivait-il bordel... pourquoi n'arrivait-il pas à voir et à retrouver ce moment important ? Était-ce le Lord qui lui avait arracher ce souvenir ? Que lui avait-il enlevé précisément ? Tant de questions auxquelles il ne pouvait répondre, et c'était à se frapper la tête contre les murs.

Le mangemort écoutait Eccleston avec une attention toute particulière. Tous les éléments de sa vie pouvaient être déclencheurs, ainsi, il fallait faire attention à toutes les réactions du subconscient à l'évocation des souvenirs. Il parla d'un père visiblement méprisé, magouilleur, peut-être même hors-la-loi à ses heures perdues. Un type apparemment peu recommandable et que James semblait détester, ou au moins mépriser. Un passé difficile à cause d'un père incapable... Crow était de la même branche. Un père moldu, abandonnant sa famille pour le simple fait de leur appartenance à un monde différent, un père absent, laissant une entaille profonde à l'intérieur de son fils et de sa mère, un père tué par sa progéniture pour son crime, un père renié et oublié. Un père qui ne sera jamais évoqué. Lincoln avait obtenu le statut de sang-pur grâce à son rang de mangemort et grâce à sa présence dominante, mais évoquer la branche impure serait se condamner à un remaniement de dossier et à une rétrogradation au titre de sang-mêlé et à Azkaban. Elizabeth, l'une des rares à connaître son impureté mais également cousine du mangemort, l'avait prévenu qu'un jour il serait possible qu'un membre de la Commission du Sang regarde son dossier et y trouve quelques irrégularité... et selon elle, c'était Azkaban. Mais, elle oubliait un détail selon Crow, c'était son statut, et son influence. Enfermer un mangemort, directeur des Exécuteurs de Nuisibles, groupe d'élite du Ministère, proche de Mulciber, de Scofield et d'Avery, revenait à signer la fin de carrière pour ce petit être de la Commission... ainsi, il ne risquait rien, ou presque, mais préférait ne pas avoir à repasser par cette merde. Ainsi, seuls sa mère, Elizabeth, Scofield, et le Seigneur des Ténèbres étaient au courant de son impureté, ou du moins étaient les seuls vivants au courant.

Les aveux du juge passèrent par son passé d'avocat. Quelques noms de clients fusèrent, mais Lincoln n'y vit aucune réaction immédiatement liée à l'Imperium. Ce sortilège affectait obligatoirement une partie du passé de la victime. Il était lié à cette partie et réagissait immédiatement quand la personne voulait l'évoquer. C'était normalement visible, mais parfois, il s'agissait simplement d'un rictus facial, ou d'une hésitation, mais dans le cas d'Eccleston, le mangemort savait qu'il ne louperait pas l'Imperium... Sheppard était un sorcier d'une trempe certaine, probablement plus puissant même que le mangemort, mais une chose était certaine avec lui, c'était son inexpérience dans l'horreur et l'impardonnable. Quoiqu'on en dise, utiliser l'Imperium était déjà une preuve de son atrocité. Obliger quelqu'un à la soumission la plus totale relevait d'une telle force d'esprit que peu de gens en étaient clairement capables. Crow n'était pas un fin connaisseur de l'impardonnable comme l'était Mulciber, mais il savait que Sheppard n'était pas quelqu'un d'expérimenter à la simple vu de James. Quelqu'un sachant maîtriser un Imperium rendrait la victime si docile et dominée que le sortilège ne se verrait même pas, ou presque. Là, c'était trop flagrant, trop gros, trop brouillon. L'indésirable numéro trois n'avait pas foiré son coup, loin de là, ça aurait pu fonctionner à merveille si Lincoln n'avait pas fourré son nez dans le dossier lorsqu'Aeron était arrivé... mais voilà qu'il n'avait pas assez travaillé James. Sheppard aurait dû d'avantage le soumettre, une torture aurait été plus bien efficace et plus appréciable avant de le lancer l'Imperium... Utiliser un impardonnable n'était pas une partie de plaisir, ce n'était pas un simple sort, et sa simple utilisation impliquait de grosses précautions. Voilà pourquoi, selon le Directeur des Exécuteurs, l'Imperium était tout aussi horrible, voire pire, que le Doloris, car si on comptait bien utiliser le premier des deux, il fallait d'abord utiliser le second.

Le juge évoqua son entrée purement ambitieuse au Magenmagot et son entrée au Parti Puriste Anglais qui était tout sauf faite par conviction. Des choses peu recommandables et que Lincoln ne pouvait pas approuver. Peut-être aurait-il puni James pour cela si il n'avait pas eu autre tâche à faire... Crow détestait l'hypocrisie. Il n'acceptait pas qu'on se paye sa tête en lui faisant des faveurs mais en étant, par derrière, le pire des enfoirés. Entrer dans un Parti sans conviction lui donnait une idée intéressante, et peut-être plus pertinente que celles de Jugson durant son mandat à la tête du PPA, il aurait à en parler avec le Ministre, mais pour l'heure, il se contentait d'observer Eccleston, allongé sur sa table d'opération, solidement attaché par des sangles magiques en métal d'une incroyable solidité. Il parla d'Avery, directeur du département de la Justice Magique et prétendu mentor d'Eccleston. Hum, voilà bien une nouvelle intéressante. L'Imperium semblait avoir réagi faiblement à cette anecdote. Lincoln tourna les talons et se rendit jusqu'à sa réserve à potions, un immense placard d'environ dix mètres de long sur quatre-vingt centimètres de large, et y piocha une fiole contenant un liquide d'une intense couleur bleu clair. Il se rapprocha du bonhomme, et continua d'analyser chaque dires, chaque parole. La réaction de L'imperium révélait indéniablement que l'on se rapprochait du but, mais encore fallait-il trouver le « but ».

-Voulais ? Seriez-vous en train de me dire que vous ne voulez plus l'être ? Ce serait...

Il tapota la fiole sans regarder Eccleston, comme pour vérifier que le liquide ne s'était pas solidifié, et fixa alors le juge, sans sourire, sans méchanceté, d'une banalité incroyable de laquelle il faisait preuve quasiment incessamment depuis le début de cette soirée.

-Dommage.

En réalité, mais Lincoln se gardait bien de dévoiler ses plans au bonhomme, le Directeur des Exécuteurs comptait redresser le dossier judiciaire du juge, effacer tout ce que le Bureau avait sur lui et le rendre blanc comme neige... mais ceci aurait un prix qu'Eccleston allait devoir payer obligatoirement pour éviter la case Azkaban... mais quel sera le prix alors ? Hum, hum, surprise ! Lincoln avait un talent fou pour imaginer des contrats improbables et indéniablement tordus. James n'avait de toute façon pas d'autres choix, ce qu'avait les Exécuteurs sur lui pouvait le faire plonger pour un bon moment, surtout si Crow accentuait les preuves auprès de ses contacts au Magenmagot., en bref, James Eccleston était un homme mort au simple claquement de doigts de son tortionnaire. Perspective séduisante pour l'un des deux...

Le monologue du juge continua sont train-train jusqu'à un élément qui tilta comme une erreur. Ainsi, le bougre avait accepté une entrevue avec Sheppard. Hum. Erreur du débutant très certainement, ou simple inconscience. Après tout, l'inconscience pouvait mener à bien des réussites, lorsque l'on saisissait au moins l'étendue du risque. Lincoln attendit la suite. Qu'avait-il fait ? Ou pas fait ? Lincoln, auparavant neutre, et semblait-il détaché des dires, faisait semblant de n'écouter que d'une oreille, se pencha sur James, un regard profond et indéniablement perçant.

-Que n'avez vous pas réussi à faire Eccleston?

Soudainement, il se débattit, preuve évidente que l'Imperium ne le laisserait pas continuer. Hum, voilà le point sensible. Crow aurait pensé voir le lien plus loin dans le passé, peut-être au niveau de l'adolescence, ou de l'après-Poudlard, mais non, c'était un lien récent, et donc, bien trop faible. Tant mieux pour les deux hommes. Pour James, ce serait moins long, pour Crow ce serait moins dur. Un lien aussi récent empêchait tout bonnement une servitude irréprochable... Sheppard ne gérait pas son sort, voilà l'erreur de ce benêt sot et immature, lâche et nuisible. Lincoln ne l'aimait pas, il le haïssait même, comme tous les résistants. Pire que tout, lui était un traître à son sang, comme la nièce de Menroth, Sweet, ou Leonheart, la traîtresse de service. Eccleston s'emporta d'un coup, allant jusqu'à insulter Lincoln, chose qui le fit sourire. Il lui flanqua une gifle assez forte pour le faire taire, et de l'autre main lui ouvrit la bouche et lui fit ingurgiter le liquide bleu clair.

La victime fut prise de convulsions, des tremblements longs lui parcouraient le corps, et il semblait voir la mort en face. Lincoln ne le regardait même plus, il appela l'un de ses elfes qui se ramena immédiatement. Le juge se secouait toujours tandis que Lincoln commandait quelques choses à son esclave bestial. Pour Eccleston, les convulsions n'étaient pas spécialement douloureuses, mais simplement handicapante puisqu'elles l'empêchaient de parler, et de réfléchir convenablement. Alors, Crow commença un rituel d'incantations étranges et inquiétantes, la salle fut plongée dans les ténèbres les plus complets, le couloir lui-même n'éclairait plus rien, et alors que l'on ne distinguait absolument rien, les convulsions s'arrêtèrent. James était visiblement seul dans un noir complet, il ne voyait même pas sur quoi il marchait précisément, et puis cette voix... une voix rauque, inconnue, qui semblait venir de nul part et qui parlait dans une langue incompréhensible, même pas humaine. Que voyait-il exactement ? Rien en réalité. On pouvait supposer des hallucinations, mais rien de sûr, après tout, seul Eccleston pouvait savoir ce que ses yeux interprétaient du néant.

Soudainement, une lumière aveuglante se dressa devant lui, l'obligeant à fermer ses yeux avec ferveur. La lumière lui brûlait littéralement les pupilles, et il se devait s'obliger à bouger la tête pour la fuir. Impossible. Alors, son esprit semblait violé par quelque chose de puissant et de désagréable. Un sortilège, ou un autre esprit, l'on aurait su dire, mais ce qui était certain c'était qu'il sentait la violence intérieure qui s'exerçait. Étrangement, Eccleston souffrait, oui, mais il n'était pas au centre du duel. Deux forces s'opposaient sans qu'il soit l'une des deux.

Et alors... plus rien.

- La vie est triste Eccleston n'est-ce pas?

La voix de Crow raisonnait, mais James était toujours aveuglé, et il lui semblait ne plus pouvoir réfléchir. Le duel s'était arrêté, et seul Lincoln brisait le silence.

- Il arrive que le néant aide à réfléchir. Qu'avez-vous vu Eccleston ?

Alors, la lumière ambiante des bougies revint, et James pu observer les formes, les textures du monde réel. Il retrouvait peu à peu une vue tout à fait normale, mais ne trouvait pas du regard Crow, qui n’apparut que quelque secondes plus tard. Cette même neutralité sur le visage. D'un geste de baguette, il retira les sangles et alors James pu se déplacer à sa guise. Évidemment, Crow savait qu'il n'oserait pas fuir, il resterait docile pour le moment. Lincoln avait rangé sa baguette, et quitta la pièce, l'autre pas loin derrière. Les elfes de Crow, quatre donc, les suivaient, et étaient en quelques sortes la garde d'Eccleston. Au moindre geste suspect, le juge serait expédié au fond d'une geôle... et il devait s'en doutait, enfin, il n'avait que ça à faire.

Ils repassèrent par le hall, puis passèrent dans un séjour immense et froid même si la cheminée fumait avec ferveur. Alors, Lincoln pénétra dans un grand bureau, ressemblant étrangement à son premier, à Poudlard, en temps que Directeur de la Sécurité. Il fit installer Eccleston, et prit place quant à lui derrière le large ensemble de marbre blanc.

-L'imperium de Sheppard n'est plus. Si tout ceci vous semble un peu étrange, faîtes fuir les questions de votre esprit, n'y pensez-vous et faîtes comme si tout ce qui s'est passé avant maintenant n'avait jamais existé.

Il fallait parfois ne pas savoir pourquoi, et dans ce cas là, c'était typiquement l'attitude que devait avoir James.

-L'imperium n'est plus Eccleston, mais vos faits le sont toujours. Je peux supprimer tout ce que contient votre dossier Judiciaire, jusqu'à ne retrouver que le fait que Sheppard a tenté d'avoir un échange épistolaire avec vous, et vous auriez alors brillamment réagi en m'amenant la lettre. Autrement dit, personne, strictement personne, ne saura ce que vous avez fait, mise à part vous, moi, Sheppard et mon second au Bureau. Même Avery ne sera pas informé de votre écart de conduite...

La porte s'ouvrit, un elfe introduisit un homme, carré, blond, les yeux bleus.

-Aeron, attendez-nous dans la pièce d'à côté. L'autre s'exécuta Ce marché a un prix bien évidemment. Je peux vous redorer le blason et vous rendre blanc comme neige aux yeux du Ministère, si vous passez à mon service. Comprenons-nous bien, vous garderez votre poste de Juge au Magenmagot, vous travaillerez comme tous les jours, vous aurez une vie « normale », à ceci près que lorsque j'aurai besoin de vous, vous serez là, et vous exécuterez sans la moindre question mes dires et mes ordres.

Une feuille sortit d'un tiroir, par magie, et se posa devant Eccleston, avant qu'une plume et un encrier la rejoignirent.

- Qu'en dîtes-vous ?

Le cas où Eccleston dirait « non » était laissé supposé, mais il devait bien se douter que le cas échéant, il serait conduit à Azkaban, et le dossier rendu public... Lincoln était un homme de parole, mais il n'était pas un homme fiable, comme la plupart des Hommes.
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MessageSujet: Re: Castle Bay [PV James][terminé] Castle Bay [PV James][terminé] EmptyDim 2 Sep - 17:11

Si, au lieu de simplement énoncer ses souvenirs, James avait dû les remettre à Crow, chacun dans une petite fiole bien étiquetée, il ne serait plus resté de lui qu'une coquille vide, ou presque. Jamais encore il n'avait autant parlé de lui, en veillant à n'omettre aucun détail, jusqu'au plus ancien et au plus incertain de ses souvenirs. Lincoln Crow en savait désormais autant sur lui qu'il n'en savait lui-même. Paniquant complètement, il s'était appliqué à être exhaustif pour ne pas risquer une nouvelle attaque mentale, et il avait tout raconté, jusqu'aux plus insignifiants détails de sa petite vie... Il ignorait absolument ce que le Mangemort voulait entendre comme confidences, mais il avait assez dégusté pour ne pas être tenté de lui cacher quoi que ce soit. Les seuls souvenirs qui refusaient catégoriquement de le quitter étaient ceux en lien avec Sheppard, du moins ceux qui avaient suivi la publication de l'interview. Il put raconter sans trop de problème la première rencontre avec le hors-la-loi, le duel en plein Londres, et l'interview donnée sur ordre d'Avery ; mais ensuite, plus rien. Il n'était pas capable de parler de la correspondance sottement entretenue avec Sheppard, et encore moins de l'entrevue de Holyhead et de ses conséquences funestes – l'Imperium, et la fuite de documents du Ministère. Sa volonté se heurtait à quelque chose de puissant qui le contraignait à ravaler ses mots, et qui rendait chaque mot aussi douloureux qu'un coup. Tout occupé à essayer de se préparer à des aveux sur ce sujet difficile, James ne releva pas la remarque de Crow, qui venait de dire, l'air suprêmement indifférent, qu'il serait dommage que le juge ne veuille plus devenir Serviteur des Ténèbres. En temps normal, cette petite phrase l'aurait fait tiquer, mais pour l'heure, il était trop occupé à se débattre avec son Imperium, à tous les sens du terme, pour même y prendre garde. Il s'entendit hurler, insulter Crow, aussi surpris et désapprobateur que s'il avait été étranger à cet esclandre. Il fallut la gifle solidement administrée par le Mangemort pour que le juge se rende définitivement compte que c'était bien lui qui avait osé élever la voix contre Lincoln Crow, et il se tut net. Répondre à un supérieur hiérarchique n'était vraiment pas son genre, et il n'en revenait pas de s'être permis ce genre d'insolence... Il avala docilement la nouvelle fiole de potion que son geôlier lui déversa dans la bouche – nettement meilleure que la première malgré un arrière-goût âcre, légère, presque sucrée.

Quelques secondes durant, il ne se passa rien. James demeura parfaitement immobile, les yeux fixés sur Crow, attendant l'effet de la potion qui ne se décidait pas à venir. Puis, d'un seul coup, il sentit tout son corps se mettre à trembler, assez doucement d'abord, puis ce furent de véritables convulsions qui l'obligèrent à ruer à nouveau contre les entraves de métal qui le maintenaient à la table. Il ne parvenait même pas à crier, et pourtant, il en aurait eu bien besoin ; il n'avait pas vraiment mal, mais une sensation de peur et de malaise indicible le paralysait. Il n'entendait plus rien dans la pièce, pas même sa propre respiration pourtant précipitée, et ses yeux grand ouverts ne voyaient plus rien. Ses sens l'abandonnaient-ils donc ? C'était étrange... il voyait quelque chose, mais il était certain que ce quelque chose ne se tenait pas devant lui. Voyait-il ce qui se passait dans sa propre tête, dans ce cas ? Une expression de terreur sur le visage, il ferma les yeux, mais rien ne pouvait l'empêcher de voir cette succession d'images étranges, vertigineuses... Certaines lui donnaient à voir des objets existants, des personnes qu'il reconnaissait parfois, des animaux, essentiellement des araignées d'ailleurs, mais elles étaient entrecoupées de passages lumineux, à la manière d'un kaléidoscope, qui lui donnaient le tournis. Tout se succédait à une vitesse folle, et la seule chose certaine était que la peur allait croissant. Une violente lumière blanche lui brûla les yeux et sembla vouloir pénétrer jusqu'au fond de son cerveau ; le juge émit alors un faible gémissement, le seul son qu'il fût capable de produire. Il ne pouvait plus en supporter davantage, il voulait faire quelque chose pour que tout cesse, mais il restait immobile, soumis à la puissance d'un autre – et c'était proprement affolant. Son esprit fonctionnait normalement malgré les convulsions et les étranges sensations qui l'assaillaient, et il se rendait compte qu'il n'était plus son propre maître, qu'il ne le serait plus jamais ; il y aurait toujours une volonté supérieure à la sienne, celle de cet homme qui travaillait son esprit avec tout le soin d'un véritable artiste. C'était une perspective terrifiante, à vrai dire ; il y avait un pas entre être un employé sérieux, docile, comme l'avait toujours été le juge, et devenir la chose d'un autre. Et pourtant, avait-il seulement le choix ? On ne pouvait pas laisser un homme posséder à ce point son esprit, et prétendre ensuite s'affranchir de son pouvoir. Crow était allé trop loin dans l'exploration et la connaissance de ses pensées à présent, il possédait toutes les clés pour plier le juge à sa guise...

- La vie est triste Eccleston n'est-ce pas?

Tout s'était arrêté, aussi soudainement que cela avait commencé. Le corps d'Eccleston était redevenu parfaitement immobile, les convulsions avaient cessé d'un seul coup ; ne restait que la gêne dans les yeux, l'espèce de tache lumineuse qui persistait et l'empêchait de voir quoi que ce soit. Crow l'interrogea, et il répondit lentement, perplexe encore de ce qu'il avait vu :

-Rien de vraiment précis, monsieur... Des tas d'images... sans cohérence... des araignées... une femme aux poignets entaillés qui me donnait son sang à boire... Ma mère ! précisa-t-il avec une nuance d'affolement dans la voix.

Il avait revu la scène qui s'était déroulée un moment auparavant dans le cachot, mais cette fois, c'était sa propre mère qui l'abreuvait de sang chaud. Pour l'heure, il n'avait plus guère de souvenir de l'autre femme, de celle qui s'était réellement saignée dans sa bouche, et il demanda d'une voix suppliante en tournant la tête en direction de l'endroit où il jugeait que se tenait le Mangemort :

-Tout ce que j'ai vu... c'était réel ? Ou pas ?

Il n'obtint aucune réponse, mais à vrai dire, il n'en avait pas attendu – preuve qu'il commençait à savoir à quoi s'en tenir avec Crow. À son grand étonnement, son tortionnaire le libéra de ses entraves, et il put, avec précaution, se redresser pour s'asseoir sur la table, puis retrouver la station debout... La gêne oculaire se dissipait elle aussi, assez lentement, comme s'il avait regardé le soleil en face, mais suffisamment pour lui permettre de voir où il posait les pieds. La tache lumineuse ne persistait qu'au centre de son champ visuel, il suffisait d'orienter correctement son regard pour ne pas risquer de tomber sur le sol inégal du sous-sol. Il emboîta le pas à Crow à travers couloirs et escaliers, encadré de quatre elfes qui ne le lâchaient pas d'une semelle.

Le Mangemort le précéda jusqu'à un vaste bureau, meublé avec goût, et lui indiqua un siège avant de prendre place sur son fauteuil. James s'assit comme à regret, honteux, dans son état de saleté, de souiller cette pièce majestueuse de sa présence. Les mains posées à plat sur les genoux, il écouta Crow lui expliquer qu'il ne devait pas chercher à comprendre, pas poser de questions, et il leva sur lui un regard désemparé. C'est qu'il avait des tas de questions à poser, justement ! Les comment, les pourquoi s'entrechoquaient dans son esprit, mais il se força à hocher la tête et à murmurer :

-Très bien.

L'autre poursuivait, lui promettait de classer l'affaire, de faire en sorte que personne – ou presque – ne soit au courant des errements du juge. Eccleston ne le lâchait pas du regard, attendant la suite, qui serait certainement moins réjouissante ; Crow n'avait pas fait ça par pure bonté d'âme, et il fallait s'attendre à une contrepartie. Rien n'était jamais gratuit avec les Mangemorts, et, en l'occurrence, il s'agissait d'un service énorme – à vrai dire, Crow lui sauvait la vie, ni plus, ni moins. Comment payait-on une telle dette ? Ils furent brièvement interrompus par l'entrée, puis la sortie d'un visiteur que le juge n'eut pas le temps de voir, puis le Directeur du Bureau des Exécuteurs de Nuisibles acheva d'exposer son idée. Voilà donc comment on payait une dette si importante... James s'en était douté : il devait désormais entrer à son service, devenir un assistant qui ne chercherait ni à comprendre ni à discuter. Un parchemin s'était déposé devant le juge, certainement un engagement qu'il devrait signer, mais il n'y jeta pas le moindre regard avant d'y être autorisé. Lorsque Crow lui demanda, pour la forme, ce qu'il en pensait, il hocha la tête et répondit d'une voix blanche :

-C'est entendu, monsieur... Je ferai tout mon possible pour vous donner satisfaction.

Il n'osait demander en quoi consisterait le travail que Crow pensait lui confier, et il était tout de même inquiet ; il se jugeait encore trop piètre sorcier, malgré ses récents progrès, pour être réellement utile sur le terrain, et craignait de décevoir le Mangemort. Que se passerait-il s'il ne parvenait pas à exécuter ses ordres ? Il s'efforça de ne pas y penser, et ajouta un « merci » à peine audible – après tout, le Mangemort venait de le libérer de l'Imperium, et cela méritait tout de même un peu de reconnaissance, même si le prix à payer était lourd. D'ailleurs, l'Imperium... James prenait seulement conscience à ce moment qu'il était bel et bien anéanti, comme le lui avait dit son geôlier. Il pouvait désormais disposer librement de son esprit, sans devoir se battre constamment contre une volonté étrangère, et cela lui rendit un peu d'énergie. Autant pour prouver sa bonne volonté que pour tester cette nouvelle liberté, il formula enfin, dans un murmure à peine perceptible, les aveux qu'il n'avait pas pu faire un moment auparavant :

-J'ai transmis à Sheppard la liste des membres du Magenmagot et les adresses de certains employés du Ministère, ceux des Jeux et sports magiques et ceux de la Régulation des créatures magiques.

Les quelques mots chuchotés sonnèrent étrangement dans le silence du bureau, et Eccleston s'en voulut de les avoir prononcés. Pourtant, au point où il en était, ce n'était pas une confidence de plus ou de moins qui allait changer les choses, puisque Crow savait désormais tout de lui. Il s'empressa cependant de baisser la tête, submergé par la honte, craignant d'avoir trop parlé – bien qu'il sût parfaitement que le Mangemort était déjà au courant que des documents avaient quitté le Ministère.

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MessageSujet: Re: Castle Bay [PV James][terminé] Castle Bay [PV James][terminé] EmptyMer 5 Sep - 17:10

Rien de vraiment précis. Ces simples mots débutants la première phrase du juge du Magenmagot laissait Crow perplexe. L'imprécision visuelle était une des pires choses qui pouvait arriver après une opération magique comme celle-ci. Selon Lincoln, il n'y aurait pas de séquelles, c'était même impossible que le juge ait une relancée ou un effet secondaire, mais le risque réel était plausible. Peut-être aurait-il des troubles nerveux d'ici quelques semaines, ou quelques mois, peut-être cela serait-il pire ? Crow ne pouvait pas, avec certitude le dire, ce qui était sûr, c'était qu'il avait réussi là où beaucoup aurait échoué. En effet, un nombre conséquent de sorciers de Saint-Mangouste se vantaient de pouvoir défaire un Imperium par des moyens plus cléments et plus agréables, ce que ces idiots ne comprenaient pas, c'était la nature même du sortilège. Ils n'arrivaient que, dans le meilleur des cas, à défaire l'Imperium en surface. L'empêcher de prendre pleinement le contrôle, mais la racine magique, elle, était toujours ancrée et pouvait donc causer de nombreux traumatismes psychologiques, allant de la simple paranoïa, à la schizophrénie, voire à la bipolarité. Le directeur des Exécuteurs ne prit pas la peine de l'avertir des risques évités grâce à sa méthode, mais ne pouvait s'empêcher d'imaginer qu'un effet secondaire involontaire fasse son entrée d'ici quelques temps... ceci pouvait être réellement embêtant et il aurait alors besoin de résoudre le problème avec une méthode très certainement plus énergique et taboue que celle passée...

Si tout était réel ? Oui, et non. Il avait en partie halluciné, en partie vu, les deux se mélangeaient, et c'était le duel entre les deux forces psychiques qui causaient cet élan de confusion chez Eccleston. Lincoln ne répondit pas. Il aurait pu jouer avec ce questionnement intérieure en lui répondant « Oui , ça l'était », mais ne préféra pas envenimer la chose. Il avait d'autres choses à faire que de laisser leur entrevue à Castle Bay s'éterniser indéfiniment pour pas grand chose. Alors, tandis qu'ils remontaient jusqu'au bureau du directeur des Exécuteurs de Nuisibles. Ce poste, il l'avait obtenu en coup de bluff, en débarquant au beau milieu d'une réunion ministérielle dans laquelle il n'était pas convié (évidement). Certes l'impression faite n'avait pas été d'une finesse impressionnante, mais l'idée était remarquable. Mulciber n'avait pas été trop con pour ne pas voir en Lincoln un homme de terrain. Là où d'autres le voyaient au Magenmagot -bien que le droit était une chose qu'il appréciait- la nature même du mangemort était de se battre et de traquer. Une façon d'être pour lui, vivre pour la chasse aux nuisibles... c'était glauque, mais logique, connaissant le monsieur.

L'entretien dans le bureau se déroula sans problème, et comme l'avait préalablement prévu Lincoln, James ne refusa pas l'offre, bien évidemment. Comment dire « non » à un mangemort ? Comment dire « non » lorsque ce simple mot peut conduire à l'enfermement à vie ? Difficile de renoncer à sa liberté, même superficielle. Finalement, Eccleston donna quelques informations à Crow, celles qu'il n'avait pas réussi à divulguer un peu plus tôt à cause du sortilège Impardonnable. Lincoln ne nota rien, il écouta simplement avec gravité. Il haussa un sourcil, et pusi finalement, il se leva et d'une mine détachée :

-Ces départements ne sont utiles que dans leur façade, que les employés qui y sont affairés crèvent, je m'en fiche, votre erreur n'est que partielle, vous avez simplement été trop imprudent pour voir le piège, votre manque d'expérience assurément.

Il prit un verre de Whisky comme à son habitude, et en laissa un pour James, bien qu'il soit réputé comme monstrueux, il avait un certain sens de l'hospitalité, ou du moins, savait recevoir.

-Vous me nommerez sur une liste les gens du Magenmagot que vous avez transmis à Sheppard. J'enverrai une surveillance, pour eux.

Entendez ici qu'il appréciait le Magenmagot, mais pas les autres départements. En réalité, il se fichait éperdument de celui des Sports, et celui des Créatures Magiques ne lui semblaient plus appréciable depuis qu'un incapable notoire y avait été placé. Certes le français connaissait bien les créatures nuisibles et savait se battre, mais c'était un abruti, et un gamin, alors, il n'avait pas plus d'importance aux yeux de Lincoln qu'une pomme de pain. Il prit sa baguette, et d'un geste éteignit les lumières. Alors, un filet de lumière provenant d'un projecteur s'étant actionné tout seul, apparu. Un film débuta, et James était évidemment obligé de le suivre, cela allait de soi. Crow resta au fond de son fauteuil en cuir en sirotant son verre. Le court-métrage montrait quelques images de l'ancien régime, des photos prises par des sorciers, des photos évidemment animés, qui montrait la répression sous l'ancien Ministère. Tout le monde voyait l'ancien régime comme plus clément que l'actuel, et dans les faits c'était vrai, mais lorsqu'il s'agissait d'opposants puristes, la répression était tout à fait différente. On pouvait ainsi voir une photo prise de loin montrant deux Aurors tabasser un homme, d'un âge mur, avec férocité. On ne pouvait pas entendre ce qu'ils disaient, mais on devinait facilement : « extrémiste » « Fanatique » « Sale Puriste » , et passons, étaient devenus, à l'époque, un vocabulaire courant chez les pro-ancien-régime. Lorsque la dernière images passa, une image remettant en doute toute l'intégrité du Ministère de l'ancien régime par une simple image prise par un grand puriste Écossais, Crow se leva, les lumières revinrent et il s'approcha d'une porte relativement plus petite que celle pour entrer dans le bureau qui était, quant à elle, à deux battants.

-Après ça Eccleston, peut-on réellement considérer notre régime comme cruel ? Nous ne laissons pas la liberté d'expression, mais nous ne faisons que suivre les traces de nos prédécesseurs... on m'a déjà demandé pourquoi je combattais avec autant de férocité pour le Lord, et c'est pour ça que je me bats, parce que ce que nous faisons me semble plus juste et moins hypocrite que ce foutoir d'avant. Trouvez vous une raison, et adoptez la jusqu'à en crever. Sans ça, vous resterez sans caractère, et vous n'avancerez pas.

Lincoln n'était pas Fanatique, il croyait simplement en ce qu'il pensait juste et logique, qui avait-il de mal à cela ? Pourquoi Potter aurait été meilleur que lui ? Tout ça n'était que des conneries, la réalité était bien plus différente que « bon » ou « mauvais », il y avait quelque chose de différent en chacun, et il n'y avait que la volonté qui changeait. Crow était violent, à la fois dans ses pensées, ses dires, ses actes, mais il restait fidèle à ses convictions, et en un sens on pouvait lui accorder qu'il avait un caractère sensationnel. Jugson, quant à lui, n'était qu'une merde, n'étant pas fidèle à ses convictions, comment pouvait-on le voir mieux que ce simple mot : « merde ».

Il ouvrit la porte, qui amenait dans une petite pièce, à peine plus grande que la salle commune des Gryffondors à Poudlard, absolument vide. Il y avait simplement une cheminée, allumée, et rien d'autres. Pas de fenêtre, pas de meuble, pas de tapis, pas de siège. Devant la cheminée, le dos tourné à la porte, Aeron, en position militaire, les jambes légèrement écartées, les mains dans le dos, et les yeux fixant les flammes. Lorsque Crow ferma la porte, son second au Bureau se retourna et salua son Directeur avec respect digne de l'armée. Il ne prit pas la peine de signer une salutation à Eccleston, mais ça n'avait rien d'étonnant. Dans le monde des mangemorts et des proches du haut du panier, on ne calculait et on ne saluait que les supérieurs, les autres, on les oubliait. Crow s'avança, fit un signe de tête et l'autre sortit sa baguette rapidement. On constatait rien qu'avec Aeron que les Exécuteurs tenaient bel et bien leur réputation d'élite du Ministère, la rapidité, et la précision du geste qu'avait exécutait l'homme de Lincoln ne pouvait qu'impressionner, et que dire de sa maîtrise magique...

-Pour être certain que vous ne trahirez plus, ni moi, ni le Ministère, vous passerez un Serment Inviolable. Et pour que vous soyez certain que j'effacerai tout sans rien divulguer, je le passerai également.

Le juge n'avait strictement pas le choix, soit il suivait, soit il mourrait. Crow se plaça, James lui prit le bras, les deux serrèrent l'étreinte, et l'Exécuteur commença la formule, puis, tandis qu'un filet d'or tournait autour des deux bras, il énonça le serment :

-Lincoln Crow, jurez-vous d'effacer le dossier Judiciaire et toutes les preuves d'une quelconque trahison de James Eccleston ? Jurez-vous de faire en sorte que James Eccleston soit oublié des affaires judiciaires et puisse retrouver une vie « normale »?
-Je le jure


Aeron fixa un instant son maître, et continua :

-James Eccleston, jurez-vous de ne plus trahir de n'importe quelle façon que ce soit, le Ministère de la Magie du régime du Seigneur des Ténèbres ? Jurez-vous de servir jusqu'à la mort Lincoln Crow et d'obéir à ses ordres les plus stricts ?

Et James répondit positivement, comme prévu. Alors, les filets d'or pénétrèrent la peau des deux hommes, et on pouvait alors les considérer comme liés. Quand l'enchantement se termina, Crow se retourna, et ferma la porte lentement.

-Bien, maintenant, ne devrais-je pas honorer mon serment?

D'un geste, encore plus rapide et talentueux qu'Aeron, Crow prit sa baguette, et d'un sortilège informulé expédia son second du Bureau, le grand garçon blond et talentueux qui avait si bien servi, dans le mur. L'autre tomba à terre, désarmé, et complètement désarçonné. Lincoln s'aprocha de sa baguette, et lui renvoya.

-Allez, bats toi. Qu'au moins tu puisses emporter avec toi un sentiment de justice.

L'autre, dans un élan douloureux prit sa baguette et expédia une volée de sortilèges plus ou moins complexes à son Directeur. Il comprenait, et ses yeux le révélaient très bien, qu'il allait mourir. Lutter contre Crow ? Aucun Exécuteur ne s'y risquerait. Lincoln ne prit aucun dégât, et annula tous les sortilèges par des contres-sorts simples. Le duel continua une bonne minute, et Lincoln se fit mettre à terre plus d'une fois, on ne pouvait pas nier la puissance d'Aeron qui était son meilleur élément. Finalement, ce fut sans mal que :

-Impero!

L'autre se raidit d'un coup. Lincoln le fixait d'un regard profond, et violent, il tournait doucement sa baguette dans un sens comme pour percer les défenses psychologiques du bonhomme, et lorsqu'il baissa sa baguette, l'autre ne bougeait plus.

-Voyez Eccleston, Sheppard ne maitrise pas l'Imperium, et ça se voyait rien qu'à votre comportement. Aeron ne peut strictement plus rien faire, j'ai largement dompté son esprit grâce au sortilège, et ainsi, il est bien plus difficile de l'enlever... mais pour lui, une seule chose lui rendra son intégrité psychologique.

A ses mots, l'autre sortit un couteau de sa poche, Crow le regardait faire avec une expression de satisfaction intense. Il plaça la lame sur ses veines et dans un silence de plomb la lame persa la peau et le sang gicla. Lincoln le regarda avec délectation s'effondrer sur le sol, et alors qu'il était prit de spasmes affolants, le mangemort se retourna et ouvrit la porte, il fit signe à James de sortir, et lorsque celui-ci s'exécuta, Lincoln regarda une dernière fois son ancien second, la vie était réellement triste.

Ils reprirent place dans le bureau, et Crow enchaîna immédiatement, comme si rien ne s'était passé.

- Bien, pour commencer, j'ai besoin de vous au PPA, vous serez mon second là-bas et vous remplirez quelques tâches que je n'ai pas le temps d'accomplir. J'ai également besoin de vous quant à une certaine mission, donc ne prévoyez rien d'important d'ici quelques semaines, je pense vous recontacter fin Septembre, d'ici là, préparez vous, aussi bien physiquement... que mentalement.

Il le fixa un temps, autrement dit « prépare toi à voir les pires horreurs ».

- Si vous n'avez rien à me signaler... alors vous pouvez y aller, Wilky vous aidera à sortir.

Si tu veux me parler d'autre chose, n'hésite pas, je mordrai pas XD
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James Eccleston
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MessageSujet: Re: Castle Bay [PV James][terminé] Castle Bay [PV James][terminé] EmptyDim 9 Sep - 13:09

Contrairement à ce que James avait craint en prononçant ses ultimes aveux, Crow resta parfaitement calme en entendant parler des documents transmis à Sheppard. Il ne prit pas la peine de noter quoi que ce soit, et assura même au juge que son erreur n'avait pas été si grave que cela. Eccleston se sentit soulagé ; il craignait, en donnant ces informations, de susciter la colère du Mangemort, et d'en payer les conséquences au prix fort... Mais non, il semblait que la promesse de Crow d'oublier ce qu'il appelait un écart de conduite tenait encore. Il exigea seulement de connaître les noms des membres du Magenmagot dont Sheppard avait désormais les adresses, et James hocha la tête, la gorge nouée, pour indiquer que ce serait fait dans les plus brefs délais. Tout en parlant, Lincoln Crow avait pris une bouteille de whisky, s'en était servi un verre et – chose inattendue – en avait également offert un à son invité forcé. Ce geste de courtoisie lui valut la reconnaissance du juge, agréablement surpris d'être traité de la sorte. La soif lui avait brûlé la gorge depuis un bon moment à présent, et même s'il aurait préféré, pour une fois, un grand verre d'eau fraîche, ce whisky serait le bienvenu. Il laissa Crow boire le premier, puis, à son tour, porta son verre à ses lèvres, fermant les yeux de plaisir en sentant la saveur de l'alcool envahir son palais.

Lorsqu'il rouvrit les yeux, son hôte avait éteint toutes les lumières, et une sorte de petit film débuta, projeté sur l'un des murs. Il s'agissait d'un montage de photographies sorcières, certaines portant une date en légende, montrant la répression de l'ancien régime contre les puristes. Certaines images étaient d'une violence rare, surtout lorsqu'on songeait à quel point l'ancien pouvoir se donnait des airs de régime démocratique et opposé à toute violence. Le jeune juge regardait, horrifié, ces scènes dont il n'avait jamais soupçonné l'existence. Personne n'ignorait que les puristes n'étaient pas les bienvenus dans l'ancienne société magique, mais James n'avait jamais été au courant des lynchages et des passages à tabac que Crow lui montrait à présent. Il avait même oublié son whisky, et fixait les images, le verre au bord des lèvres, sans boire, dans un geste interrompu sans qu'il s'en soit même rendu compte. Cela dura quelques minutes, puis, comme la dernière image s'estompait, les lumières se rallumèrent, et le magistrat sembla revenir à la réalité. Il avala une grande gorgée d'alcool en écoutant le Mangemort, songeant que ce type, qui devait avoir peu ou prou le même âge que lui, parlait avec une maturité qu'il était loin d'avoir. De toute évidence, il avait davantage vécu, davantage compris aussi que le juriste qui s'était soigneusement tenu à l'écart de toute cette agitation, et n'en avait eu vent que par quelques clients qu'il avait défendus. À nouveau, il hocha la tête lorsque le Mangemort lui conseilla, sur un ton sans appel, de se trouver une raison de combattre. Il aurait dû remercier le Directeur des Exécuteurs pour ce bon conseil, mais sa gorge demeurait trop nouée pour qu'il puisse parler.

Il se leva en voyant Crow se diriger vers une porte, et le suivit dans une petite pièce entièrement vide, dans laquelle un grand type blond attendait devant la cheminée. James l'avait déjà vu au Ministère ; c'était le second de Lincoln Crow, un garçon très doué dont le nom lui échappait. L'autre salua respectueusement son chef, et ne daigna même pas accorder un regard au juge qui se demandait ce que tout cela signifiait. Crow avait bien dit que son second ferait partie des personnes au courant de sa trahison... Pourquoi ? À quoi bon ? Quel besoin avait-il de savoir tout cela ? Il eut bientôt la réponse aux questions qu'il n'avait pas osé poser : Crow allait faire de son second le garant d'un serment inviolable, qui lierait à jamais le juge et son bienfaiteur. Il approuva d'un signe de tête – de toute façon, il n'avait pas le choix – et s'agenouilla face au Mangemort. Leurs mains droites se joignirent, et, sans se quitter du regard, ils écoutèrent l'Exécuteur prononcer la formule, puis le texte du serment. Crow jura le premier, puis ce fut le tour de James. Il marqua une seconde d'arrêt tandis qu'il analysait la phrase qu'il venait d'entendre et butait sur les mots « jusqu'à la mort », mais, bien conscient de ce qu'il devait faire, il répondit ensuite d'une voix assurée :

-Je le jure.

Il avait parlé fermement, en fixant Lincoln Crow. Étrangement, il n'était pas plus impressionné que cela en lui jurant fidélité, sans doute parce qu'il mesurait encore mal ce que cela signifiait. L'Exécuteur acheva de prononcer la formule rituelle du serment, et les filets d'or qui avaient enserré leurs mains jointes pénétrèrent sous leur peau ; le juge observa ce phénomène avec une drôle d'impression. Sa vie était liée à celle de Lincoln Crow, à présent... Le Mangemort le sauvait de la prison, mais, en échange, il devenait son maître absolu, jusqu'à la mort... La formule commençait à prendre sens dans l'esprit du juge, qui se releva lentement tandis que le Directeur des Exécuteurs de Nuisibles tirait, à son tour, sa baguette magique. Eccleston, par réflexe, se tassa contre un mur, mais ce n'était pas lui qui était visé ; Crow s'en prenait à son second, et, avec une facilité déconcertante, il l'envoya s'écraser contre le mur. Un simulacre de duel s'engagea ensuite, que le Mangemort n'eut guère de peine à remporter ; il finit par utiliser l'Imperium contre son second, qui devint, à l'instant, doux comme un agneau. Ignorant encore où il voulait en venir, James observa l'homme avec intérêt, tandis que Crow lui donnait quelques explications sur l'Imperium... La suite, en revanche, le laissa muet de surprise et d'horreur. Obéissant probablement à un ordre informulé de Crow, Aeron tira un couteau de sa poche, et l'utilisa pour s'ouvrir les veines, sous les yeux du juge qui finissait par goûter pleinement le sens de la formule « jusqu'à la mort ». Eccleston n'avait encore jamais vu mourir un homme, et il ne pouvait détacher le regard de l'affreux spectacle des spasmes de l'agonisant. Crow lui fit signe de repasser dans son bureau, et il obéit, comme en état second. Il venait de jurer obéissance à ce type qui venait de tuer, d'une façon atroce, son plus fidèle lieutenant... Encore trop secoué par ce qu'il avait vu, le juge ne pensait même pas qu'il avait supprimé un témoin gênant, et que désormais ils étaient les seuls membres du Ministère au courant de sa trahison. Il se rassit, en silence, et remarqua avec soulagement son verre de whisky encore à moitié plein qu'il avait laissé là. Il le termina d'une gorgée, appréciant le pouvoir remontant du breuvage après un tel spectacle. Pas ému pour une Noise, Crow se réinstalla face à lui, et lui donna ses premières instructions sans paraître remarquer que son vis-à-vis était passablement choqué. James fit un effort pour assimiler les ordres, sans répondre autrement que par un « oui monsieur » déférent. Discuter les ordres de Crow n'était pas une bonne idée, et même poser une question lui semblait à présent d'une hardiesse inouïe. Son nouveau maître lui conseilla de se préparer mentalement au travail qui l'attendait, allusion cruelle à son état de choc après avoir assisté à la mort d'Aeron, et, à nouveau, Eccleston ne put répondre que « oui, monsieur ». Le Mangemort avait raison ; il avait besoin de s'endurcir, quelle que soit la nature de la mission qu'il aurait à remplir avec son patron. Il fut soulagé lorsque le Directeur des Exécuteurs de Nuisibles le congédia, et il précisa simplement, en se levant :

-Je voulais seulement vous dire, monsieur... Je me suis engagé parmi les volontaires pour la guerre qui se prépare en Irlande. Je risque donc d'être appelé lorsque les opérations débuteront, je vous en tiendrai bien sûr informé...

Il n'osa rappeler à Crow qu'il ne lui avait pas rendu sa baguette magique, songeant que celui-ci avait dû donner des instructions à son elfe de maison. De toute façon, il se sentait encore trop secoué, moralement et physiquement, pour rester encore une minute dans cette maison, et il fuit plutôt qu'il ne prit congé, trop soulagé de fausser enfin compagnie à ce bienfaiteur si particulier.
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