La petite commençait à adorer bavarder en cours. Si elle ne s’était pas rapprochée un peu de Morganne, elle serait toujours la petite fille du premier rang, droite, polie et si attentive que ça en donnait des frissons. Mais là elle prenait du plaisir à être rien qu’un peu dissiper. Ça lui changeait de d’habitude et surtout, elle adorait ça ! Donc elle n’allait pas se priver à continuer ainsi jusqu’à la fin du cours. Au moins ça passerait un peu plus vite que prévu car sinon elle serait à deux doigts de s’endormir.
Ce qui lui plaisait c’était qu’elles étaient, en règle générale, sur la même longueur d’onde. Elles avaient les mêmes idées, ou presque, et opiné sur les mêmes amusements. Elle n’allait pas se priver de tout cela à présent. Surtout qu’elle était vite partie quand on la prenait dans ce jeu. C’était si marrant qu’elle regrettait de pas s’être lancée de ce coté là avant.
Pour l’heure, bien qu’elle s’apprêtait à répondre à nouveau à sa camarade et non pas à ce professeur qui les écouter parler, répétait ce qu’ils racontaient tel un perroquet et n’apportait rien à leurs connaissances, oui pour l’heure, elle aurait pas dit non de causer encore tout en grignotant des sucreries.

« Au Ministère d’Angleterre ? Oh oui ce sont tous des clowns !
Mais ils ne sont pas tous dingues dans la politique… Tu me trouveras dingue si j’entre dans le gouvernement ? »

Bien que la question devait relever d’une réponse négative pour la rassurer même si on pensait le contraire, elle attendait de savoir ce que pouvait penser sa camarade qu’elle côtoyait de plus en plus bien qu’elle ne lâchait quand même pas son groupe habituel, c’est à dire Sandrine, Alana, Enola. Les trois Perfects comme on pourrait les appeler. Mais la présence de Morganne lui plaisait et elle s’émancipait bien mieux à ses cotés. Il fallait dire qu’il était temps que ça arrive.
Gwenaëlle acquiesçait à tout ce que lui soufflait sa camarade. Si elle n’était pas d’accord, elle lui ferait savoir, mais pour le moment ce n’était pas le cas. Elle regardait du coin de l’œil ce que pouvait bien faire la jeune fille. Elle lui avait dit qu’elle avait une idée. Après un instant alors que son ventre croyait famine, elle vint à lui filer un parchemin. Elle le prit discrètement et regarda le dessin. Elle hoqueta prête à s’étouffer. Elle aurait voulu rire mais si elle le faisait, ça deviendra une véritable explosion et on les virerait de la salle, ce qu’elle ne voulait pas se risquer.

« J’adore ! Tu dessines trop bien en plus. C’est pire que ressemblant je trouve. On dirait un crabe en forme de pain rond. Kebab lui va si bien… A.D.J.U.G.E.E ! »

Le cours se poursuivait. Les filles s’approuvaient mutuellement au sujet de la mort et de la psychologie. Il n’y avait même pas de raison de poser la question. C’était comme si on demandait pourquoi le vent est vent. Stupide quoi ! A croire vraiment qu’il était un sang-de-bourbe ou pire, un sorcier qui voulait se rapprocher d’eux. Ça lui donnait la nausée rien que d’y penser.

« Je ne connais rien moi en psychotruc mais la mort succite toujours de la peur car on ne sait pas ce qu’il y a après, si il y a un après et c’est ça qui fait peur en fait. La mort aura toujours sa part de mystère, alors que la psychomachin pourrait être totalement décrypter. Mais c’est des trucs de Moldus donc c’est nul. Dommage qu’ici on n’étudie pas la Nécromancie… ça au moins c’est intéressant. »

Elle planqua rapidement le parchemin et le dessin sous ses autres feuilles quand Granace vint près de sa camarade pour lui parler tout près. Gwenaëlle fit un air dégoûtée qu’il ne vit bien sur pas sauf sa collègue de table.
A la remarque de Morganne, elle retint encore un rire et dut regarder en l’air pour ne pas dévisager sa camarade et s’esclaffer enfin. Elle regarda en l’air, un peu à droite, un peu à gauche, encore en l’air, jouant tantôt avec ses bouches, tantôt avec sa plume. Elle allait s’en souvenir de ce cours !
Quand le professeur s’éloigna enfin, leur permettant de respirer enfin un air plus pure, elle se pencha à nouveau vers la Serpentard qui lui faisait des anecdotes sur les loups.

« Ouais et en plus il pue lui…
Mais moi j’adore les loups, les vrais, c’est si proche des Husky… Et contrairement au Kebab, c’est adorable !
Ceux qui sont pouilleux et crasseux sont les trolls qu’on est obligé de supporter. Faut arrêter l’ail, on va finir par s’en évanouir tous ! »

Bien sur, elle le disait en faveur de leur professeur. Elle prenait un tel plaisir à se moquer de lui qu’elle n’appréhendait plus la suite du cours. Elle était parfaitement détendue et d’humeur taquine.
Mais subitement, le professeur affirma qu’il allait arrêter de parler. Et Gwenaëlle en fit de même et alors que tout le monde se dévisageait, on aurait pu voir les mouches voler. Si il ne faisait plus le moulin, comment elles allaient pourquoi bavarder maintenant ? C’est malin…

Mais elle sursauta quand Morganne prit enfin la parole. Elle aurait des propos intéressants à avancer ? Une question même ? La petite se redressa sur sa chaise et la regarda étonnée. Elle avait suivi le cours alors ? Pas possible !
Puis, impossible de se retenir, elle rit. Pas un rire strident, mais un rire impulsif, mignon et surtout communicatif. Elle trouvait la Serpentard extra. Elle osait elle au moins et n’attendait pas le déluge pour donner le fond de ses pensées. Elle trouvait top ce genre de comportement.
Elle rigolait tellement qu’elle devait se tenir le ventre qui lui faisait mal. Au moins elle travaillait les abdos, ce n’était pas un mal pour le Quidditch. Mais entre deux rires qui se calmaient petit à petit, elle ajouta autre chose, un peu pour elle même, et qui pouvait être entendu par Morganne.

« Et moi j’ai envie de faire pipi maintenant… »

Puis elle se concentra un peu pour écouter ce que racontait la Pouffy qui était arrivée en retard...