A l'orée du bois [Achille]

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Des dizaines de rumeurs se disséminaient dans le Château. Certaines étaient plausibles, d'autres tendancieuses, les dernières pitoyables tant elles étaient impossibles. Parfois, elles portaient à rires; parfois, à pleurer; certaines encore à frémir de peur. Il y avait ceux qui ne faisaient rien et ne pensaient rien; ceux qui parlaient sans réagir; ceux, enfin, qui se taisaient mais cherchaient, fouinaient un peu partout. Et les autres. Ceux qui anonçaient à hautes voix leurs intentions en espérant peut-être que le fameux John allait alors se montrer à eux et qui cherchaient plus ou moins sérieusement pour le trouver. Ceux du derniers type étaient sans doutes les pires. Ils brassaient du vent par leurs paroles et remuaient chaque pierres par leurs actions. On ne pouvait douter qu'ils seraient dans les premiers pris, dans les premiers à devoir parler, dans les premiers à être torturés. Parce qu'ils s'y intéressaient un peu trop, parce qu'ils pouvaient amener d'autres personnes à creuser, parce qu'ils étaient peut-être aussi parfaits pour créer un exemple. C'était cruel et pourtant si réel …

« Sauf ces fameux Dark Snikes, ces … comment les appelle-t-il? »

Aelys jeta un coup d'œil à la feuille qu'elle tenait fermement du bout des doigts, avant de continuer son monologue intérieure, amèrement.

« Ces Super Verts .. »

Un soupire naquit à cette évocation interne. Satanés adorateurs de celui qui tenait d'une main de fer le pays. Combien de temps encore le calme pèserait-il sur l'Angleterre, seulement troublé par quelques actions qui avaient pour mérite de rappeler que la résistance existait toujours? Laisserait-on encore longtemps aux Verts et Argents la chance de créer leur propre milice et d'ainsi diriger le Château? Bien sûr. C'était là un bon moyen pour gérer une partie des élèves et ces Dark Snikes ne coutaient rien au gouvernement. Des jeunes qui travaillaient bénévolement, en somme. Un sourire amusé, rêveur, un poil ironique naquit aux lèvres de la blondinette. Des bénévoles au service de la terreur. Sûrement rêvaient-ils d'un tatouage, dans quelques années, de gloire aussi. Elle ne pouvait en douter. Et eux avaient le droit de rechercher celui qui avait écrit la lettre à sensation, sans jamais avoir peur d'être poursuivit par la Brigade ou quelque chose dans la genre. Un chemin sûrement court vers la reconnaissance. Aelys soupira longuement.

Les pieds dans le vide, les fesses sur une branche d'arbre à l'orée de la Forêt Interdite, la Bleu et Argent était bien. Le vent soufflait doucement, laissant parler les arbres par leurs feuilles, poussant les nuages dans un ciel qui, sinon, aurait été parfaitement bleu. Il y avait quelques personnes dans le parc, mais la plupart ne s'étaient sûrement même pas aperçut que la jeunette – puisqu'on la considérait ainsi, quand bien même elle était en septième année – s'était perchée sur son arbre, ses baskets décrivant des arc de cercles alors qu'elles les balançaient dans le vide. Confortablement calée contre le tronc de l'arbre, une main s'agrippant légèrement à la branche sur laquelle elle était assise, elle n'avait pas peur de tomber. Artiste ne l'avait pas suivit, sinon il aurait été couché sur ses jambes, ronronnant à qui mieux-mieux pour obtenir maintes caresses. Non, Aelys était presque seule avec elle même, le vent seul troublant parfois ses réflexions.

Et justement, parlons-en du vent. A certains moments, des bourrasques balayaient la cime des arbres, se faufilant entre les branches et ébouriffant ses cheveux. Quelques feuilles volaient, certaines se prenant dans ses longues mèches mais elle n'y faisait attention. Cette situation aurait pût durer longtemps mais l'air se fît joueur. Après une accalmie qui ne l'étonna pas – le temps était changeant sur Poudlard comme sur tout l'Angleterre -, une bourrasque plus forte que les autres vint la pousser. Aelys ne bougea quasiment pas ; s'en fût autrement pour le papier qu'elle tenait entre ses doigts. Elle le laissa glisser sans le vouloir, le vit s'élever de quelques mètres au dessus d'elle. Vivement, elle tendit la main. Mais en tourbillonnant, il s'éloigna pour retomber au pied de l'arbre. Remarquant qu'elle devait travailler sa technique d'attrapage – bon sang, elle était Attrapeuse et pouvait récupérer une toute petite balle brillante, glissante, froide, et nettement plus rapide qu'un parchemin ! -, la Serdaigle se laissa glisser du tronc, atterrissant souplement au sol.

Mais la lettre n'y était plus. Par réflexe, elle avait plié les genoux pour amortir le choc et de se briser les jambes et se retrouvait par là même à hauteur environ de la lettre. Ou plutôt, de l'endroit où elle aurait dût être. Toujours avec vivacité – cette vivacité qu'elle usait plus habituellement sur un terrain de Quidditch -, Aelys se releva et se retourna. Un craquement de brindille. Quelqu'un devait être là.

Elle tomba presque nez à nez avec un Gryffondor. S'il était arrivé quelques millièmes de secondes avant ou s'il ne s'était pas arrêté, la Serdaigle lui serait tombée dessus. Saleté de branche d'arbre feuillus qui cachait une partie de sa vision. Mais le plus inquiétant n'était pas ça. Ce qui fit passer une giclée d'adrénaline dans ses veines fût de voir le parchemin, la lettre froissée entre ses doigts. S'était-elle collée à lui en tombant? L'avait-il ramassé? La jeune n'en avait aucune idée et s'en fichait. Le plus important était simplement qu'il n'aille pas hurler sur tout les toits qu'elle possédait encore la fameuse lettre.
Pendant quelques secondes, Aelys l'observa. De Thimalon. Quelque chose comme ça. Français – comme elle – et joueur de Quidditch lui aussi. Timidement, un sourire amical naquit aux lèvres de la jeune fille.

« Désolée, j'ai laissé filer ça sans le vouloir ... »

Date de naissance du joueur

Achille se baladait encore dans le Parc! Il venait de quitter la jeune Hilary. Il était maintenant proche du bois. Il avançait lentement, sans bruit...
Le vent se levait lentement. Puis ce furent des bourrasques. Le cheveux mi-longs du Lion Noir voletaient et lui encombraient parfois le visage. La mèche qu'il portait habituellement, le gênait plus qu'autre chose. De sa main il leva les cheveux qui allèrent se plaquer de l'autre côté. Plus il avançait vers la forêt plus il se demandait s'il n'y avait pas quelqu'un...
*-C'est bizarre, je ressens comme une présence! -J'AVOUE! -C'est pas faux... C'est comme si quelqu'un n'était pas loin tout en n'étant pas non plus collé à nous... -C'est vrai que c'est chelou!*

Des feuilles s'envolèrent de l'arbre... Dont une blanche.
*-Une! -Feuille... -BLANCHE?!* Achille sauta avec toute sa force! Sa détente lui permit d'attraper le parchemin. Il retomba lestement au sol, il avança vers l'arbre!
Soudain il vit passer un éclair d'azur, d'argent et d'or. Une jeune fille tomba presque aux pieds de Achille. Elle ne l'avait pas vu et elle semblait chercher ce que lui avait ramassé. Il marcha donc sur un brindille.
La jolie Attrapeuse de Serdaigle se retourna et le regarda, ils étaient presque nez à nez!

« Désolée, j'ai laissé filer ça sans le vouloir ... » Elle le regardait un sourire naissant pendant à ses jolies lèvres.
Il répondit à son sourire, en lui tendant le parchemin...

-Salut O'Neil. C'est bien ton nom?! L'Attrapeuse de Serdaigle se relâche un peu on dirait... Il lui fit un clin d'oeil pour lui montrer qu'il ne se moquait pas.
-T'aurais du de suite te jeter en avant, s'il avait pris un thermique qui passait par là ton parchemin tu ne l'aurais plus revu! Je présume que c'est un truc important pour que tu descendes aussi vite de ton tronc!

Achille ne savait pas ce que c'était que ce parchemin, sûrement un cours, ou une fiche... Après tout c'était une Serdaigle!
Il ne savait pas quoi penser de cette fille. Il la savait plutôt gentille, enfin d'après ce qu'on lui en avait dit. Cependant, prudence étant mère de sûreté, il croisa à travers les manches de sa veste. Ainsi, il pouvait de sa main droite dégainer la baguette qui était attachée sur le haut du bras gauche...
Ach ne laissait ainsi rien paraître. Mais il se tenait sur ses gardes. Qui savait aujourd'hui... Il fallait se méfier de tout le monde!