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Dimanche confidences || Jule

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Nelson Northanger
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Nelson Northanger


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MessageSujet: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptyMer 12 Juil - 17:54


Le dimanche était un jour tranquille pour Nelson Northanger. Il ne s'y passait généralement pas grand chose : il passait une bonne partie de sa soirée au club, à entrainer les jeunes. Le matin, il se levait simplement pour faire à manger. Sonny avait toujours aimé la bonne chère, et ce n'était pas un mauvais cuisinier. Il aimait bien cuisiner, autant que manger, d'ailleurs : cela le distrayait et l'empêchait de penser à des souvenirs qu'il essayait d'enterrer au plus profond de sa mémoire, et d'éviter d'évoquer. La plupart du temps, il y parvenait très bien. Si la vie de Sonny était une vie d'habitude, c'était parce que Nelson réglait ses activités au milimètre près pour avoir toujours quelque chose à faire, et justement ne pas repenser à certains épisodes peu glorieux de son existence.

Le dimanche était en général la journée où il réussissait le moins. Le magasin était quasiment à l'arrêt, les adhérents du club passaient plutôt le soir car ils passaient le reste de la journée avec leurs familles. Mais Nelson Northanger, lui, de famille, il n'en avait pas vraiment. Il lui restait des photographies, dans de vieux albums photos qui prenaient la poussière, enfermés dans un coffre au grenier de l'appartement qu'il occupait (l'intégralité de l'immeuble, qui comprenait son appartement, deux autres logements qu'il avait fini de restaurer et qu'il voulait à présent louer, son grenier, et le magasin, lui appartenait).  S'il s'était écouté, sans doute que l'ancien auror aurait passé des heures entières plongés dans ses photos, essayant de se remémorer le temps où son frère Wilson lui adressait encore la parole. C'était il y avait de cela des années, lorsqu'ils étaient encore tous les deux à Poudlard. Après ça, Wilson et lui s'étaient éloignés : ça faisait des années que Will penchait vers le purisme, et juste après Poudlard, Nelson était entré chez les aurors. Ils gardaient contact pour la simple et bonne raison que Sonny appréciait les enfants de Wilson, qui le lui rendaient bien, mais c'était tout. Le reste du temps, son frère l'ignorait.

Il voyait encore en lui l'auror provocateur, insolent, bruyant, et ambitieux que Nelson avait été, ignorant tout des consignes, obtenant des résultats brillants (ou en tout cas efficaces). On ne pouvait pas discuter avec lui à ce moment là, tout ce qu'il faisait c'était se mettre des mines en pensant à sa carrière, en arrêtant des puristes. Nelson détestait toujours autant les idées des mangemorts, mais tout de même ! Il avait changé, et son frère aurait pu faire un effort. Il avait fait un effort, lui, avait essayé de lui reparler. Wilson n'avait rien voulu entendre. C'était dommage. Sonny aurait bien voulu comprendre comme son frère, éduqué pourtant par les mêmes parents plutôt merlinistes que lui, avaient pu devenir cette outre puriste gonflée d'importance alors qu'il était juste employé du département des jeux et sports magiques.

Et puis, seul Nelson aurait sans doute pensé à sa femme. Sa mémoire le ramenait encore et encore à cet instant plein de bruits et fureurs où elle était morte. Il ne disait jamais qu'il l'avait tuée. Ce moment là, il le revivait toujours dans ses plus profonds cauchemars. Ne comprenant toujours pas ce qu'il avait bien pu se passer. Audrey lui manquait, parfois. Il se doutait, vers la fin, que tout allait mal mais il croyait voir venir un divorce, jamais une tentative de meurtre. Ca lui avait gâché la vie. Et celle de sa fille. Il se demanda une fois de plus ce qu'il avait bien pu faire, encore, pour mériter que cette gamine s'enfuie, se transforme en jet-setteuse, et mente sur son identité. Il avait entendu sur cette américaine issue d'une famille de sang pur déshéritée et orpheline, qui bossait à la justice magique, organisait des fêtes somptueuses, et trainait avec des vieux richards et des jeunes loups. On disait qu'elle était la maitresse de Chapman Rosier, l'américaine. Il ne voulait même pas penser à cette possibilité. Il se rappelait de la petite fille qu'il avait élevé : Nelson ne voulait rien se souvenir d'autre. Il  réfléchissait simplement, des fois, aux moyens de la récupérer. Ce n'était pas un caprice de gamine qu'il pouvait régler d'une simple claque en disant « maintenant tu rentres à la maison ». Laura lui avait totalement échappé. C'était aussi simple que ça.

Tous ces souvenirs remontaient à la surface, quand Nelson ne faisait rien. Voilà pourquoi il tenait à bosser lui même à la boutique, à restaurer ses appartements quand il avait du temps libre, qu'il s'occuperait de les louer lui même, qu'il entrainait les gamins au club, qu'il allait à toutes les réunions du MpM et qu'il trouvait encore le moyen de se rendre disponible pour les missions que l'Ordre lui confiait, pour recruter des gens et les entraîner. Mais le dimanche, c'était vraiment impossible, s'il ne voyait pas des gens.

Heureusement pour Nelson, il s'était toujours très bien entendu avec la femme de son filleul, Sean Lewis. Juliet et lui étaient restés proches après la mort de Sean, et finalement, ils se fréquentaient beaucoup, entre le parti et l'Ordre. Après l'enterrement, il l'avait quelque fois invitée à manger : d'expérience, justement, de ces dimanches lugubres, Nelson savait qu'il n'était pas bon de rester seul à méditer des pensées moroses. Entre eux, ces repas domenicaux étaient devenus une habitude. Ils y discutaient de tout et de rien, de l'actualité, du parti, de l'Ordre, des nouvelles recrues. Juliet était quelqu'un de posé : Nelson aimait avoir son avis sur les gens. Et de manière sincère, souvent, il s'inquiétait pour elle. Sans effusion inutile, sans tomber dans l'émotivité pathétique qui frappait généralement l'entourage des gens en deuil. Ca lui avait fait ça, quelque fois. Il détestait. Il avait perdu quelqu'un, il n'avait pas un cancer. Il ne voulait pas qu'on le traite avec pitié, juste pouvoir compter sur les gens : c'était cette attitude qu'il avait adopté avec Juliet.

Et donc, ce jour là, il finissait de préparer quelques scones pour le dessert qui succéderaient à une tourte qui elle était déjà prête lorsqu'il entendit le tintement de la porte. Il descendit ouvrir : il habitait l'appartement juste au dessus de la boutique.

« Entre, entre, les plats vont être froids ! »
D'un coup de baguette, il fit se déplacer tourte et couverts sur la table. « Quelle semaine de fous. Je ne sais pas ce qu'espère Malefoy avec ses élections à la manque, mais ça rapporte des clients. Au panier, Lucifer. » L'énorme matin de Naples qui lui servait de chien (affreusement mal nommé car parfaitement placide et amical malgré son air de Chien des Baskerville) regarda une dernière fois la tourte avec espoir, puis retourna audit panier. Un hibou à l'air grincheux se percha sur son dos. « Je suis esclave de ces bestioles, c'est infernal. J'espère que mes futurs locataires aimeront les animaux. Tiens, donne donc ton assiette. »

Il servit Jule et pendant quelques instants, discutèrent de tout et de rien en mangeant. Mais ce jour là, Nelson avait une question en particulier à poser à Juliet. Elle lui tenait à cœur, et il fallait qu'il la résolve avec elle. Il aurait aimé faire comme s'il n'avait rien vu, à Gringotts, mais ce n'était pas possible. C'était dangereux. Pour tout le monde. Et comme il n'y avait pas de bonne solution pour en parler, il annonça :

« Ecoute, ça m'ennuie de le faire, mais je voudrais te demander...qu'est-ce qui s'est passé, concrètement, avec Adrian Rosier, à Gringotts. Tu n'as pas à me rendre de comptes, mais...je vous ai vu vous embrasser. »
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    Juliet Birch
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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptyMar 18 Juil - 10:21

A une époque, pas si longtemps en réalité, elle se souvenait qu’elle trouvait les dimanche moroses. En vérité, le dimanche était toujours morose. C’était cette journée que l’on perdait parce qu’on n’avait envie de rien faire. Le dernier jour avant de rentrer au boulot. Celui où même le shopping était interdit. Le dimanche semblait être réservé aux sportifs qui se délectaient d’aller faire leur footing dans le parc à huit heures du matin. Pour Jule, c’était les dimanche gueule de bois. Ceux où la solitude l’envahissait et où terrassée par l’ennuis, elle restait coincée au fond du lit. Ca n’avait pas duré longtemps.

C’est dans les pire moment que l’on sait ou sont ses amis. Or, à la mort de Sean, Jule s’était aperçue que des personnes sur qui elle n’aurait jamais cru pouvoir compter était bien là. Sonny faisait partie de ceux-là. Sean n’avait pas une famille fort étendue et comme elle, c’était quelqu’un de discret. En dehors de ses parents, il y avait son parrain qui comptait beaucoup. Un auror qu’il avait pris comme modèle. Elle savait que c’était lui qui lui avait donné envie d’apprendre le métier. La mort de son mari, loin d’avoir coupé les liens qui les unissaient, les avait renforcé.

Dans le fond, ils avaient pas mal de point commun ce qui avait probablement cimenté leur entente. Ils n’étaient guère plus sociable que nécessaire. Ils avaient tous les deux quitté le ministère après l’arrivée d’un gouvernement puriste, perdant une carrière qu’ils aimaient. Ils avaient rejoint ensemble le Mpm à sa création et menait une double vie au sein de l’Ordre. Jezabel était pareille et dans le fond peu était les personnes qui pouvaient comprendre le genre de vie qu’ils menaient. Une vie de mensonge, d'inquiétude, de déception, mais c’était celle qu’ils avaient choisis et ils n’avaient pas de regret.

De l’absence de sa femme et de sa fille, Jule savait dans le fond peu de chose.Sean lui en avait peu dit, arguant que si un jour Sonny voulait en parler, il le ferait. Elle l’avait cru et n’avait jamais posé de questions supplémentaires. Elle était bien placée pour savoir qu’il y avait des choses dont on préférait ne jamais parler. A la base, c’était probablement pour prendre de ses nouvelles qu’il l’avait invité à manger la première fois. Au fur et à mesure, la sollicitude de Nelson c’était transformée en habitude et désormais c’était autant pour la plaisir que pour chasser la solitude qu’ils se voyaient le dimanche.

Juliet essayait toujours de ne pas arriver les mains vides. Elle n’était pas une cuisinière talentueuse, juste ce qu’il fallait. Avec le travail, Sean comme elle avaient toujours rarement eu le temps de cuisiner et ce n’était pas maintenant qu’elle était seule qu’elle avait changé cette habitude. C’était donc Sonny qui cuisinait et Jule qui apportait à boire. La porte de l’appartement et Juliet fut accueillie par Lucifer, le molosse de la maison qu’elle caressa avec affection.

- Rappelle-moi un peu pourquoi tu t’es dis que Lucifer était le nom parfait ?


Elle embrassa Sonny qui finissait de mettre la table et s’assit :

- Ce qui est bien, commenta-t-elle avec gourmandise en regardant la tourte. C’est qu’entre toi et Betty qui m’invitez à manger tous les jours, je n’ai même plus besoin de faire semblant de cuisiner. Oh, non, je ne proteste pas, crois-moi, ça m’arrange tu peux m’inviter autant que tu veux.

Une fois servie, elle entama le dîner et la discussion avec Sonny. Comme souvent, leurs opinions politiques reprennaient le dessus pendant le repas. Impossible de ne pas parler de ce qu’il se passait.

- Je ne comprends pas le choix de Paul Fawley, dit-elle en revenant sur les candidatures puristes. Oui, il a une bonne bouille, ce n’est pas un puriste extrémiste, il est connu des commerçants avec son restaurant, mais le parti ne s’attend tout de même pas à ce qu’on oublie que c’est un meurtrier ? Enfin, tu me diras, la moitié du parti puriste à fait Azkaban, dit-elle en levant les yeux. On devrait revoir cette histoire avec les détraqueurs. S’il rendait vraiment fou, on en serait débarrassé au moins.

Oui, elle râlait. Jule était en réalité scandalisée par la candidature de Paul Fawley au poste de Grand Electeur. Elle estimait que ce genre de position demandait de l’intégrité et de la dignité. Le genre de qualité que pas grand monde ne possédait chez les puristes. Avec un soupir de sa part, la discussion continua sur le même thème aussi fut-elle surprise quand Sonny mit les pieds dans le plat. Elle était justement en train d’avaler une dernière part de tourte et manqua de s’étouffer avec elle. Elle toussota un peu, passant par toutes les couleurs de l’arc-en-ciel, elle prit un verre d’eau et enfila une grande gorgée, le rouge ne quittant définitivement pas son visage pour autant. Sérieusement, tu réponds quoi à ça maintenant ?

- Ecoute …


Ecoute quoi au juste ? Parce que dans le fond, c’était exactement la question que Jule se posait. Qu’est-ce qui s’était passé ? Qu’est-ce qu’il avait bien pu prendre à Rosier pour qu’il l’embrasse ? Juliet n’avait jamais été une menteuse, pas même pour donner le change, elle ne voyait pas de raison de commencer aujourd’hui. Embarrassée, elle ne put que répondre.

- Je ne sais pas. Je le connais mal. On était dans la même année à Gryffondor. Ce n’était pas un méchant gamin à l’époque. Le contraire en fait aussi étonnant que ça puisse paraître. Je l’ai recroisé à un dîner des anciens de Gryffondor et depuis, on dirait que je n’arrête pas de tomber sur lui. On s’est croisé à la manifestation Merliniste il y a deux semaines quand Wilkes et Mulciber me sont tombés dessus il est venu calmer les choses. Avec un soupir, elle sortit son paquet de cigarette et demanda à Sonny. Ca te dérange ? Tu savais que c’était le fils de Kat Prewett toi ?

Elle tira une bouffée de cigarette en fermant les yeux. Dans quel merdier s’était-elle fourrée ?

- Franchement, je ne sais pas ce qui lui a pris. On est pas proche. On se connait juste comme se connaisse deux personnes qui ne s’étaient pas vue depuis Poudlard.

Bon ok et plus sérieusement, tu ne serais pas en train de mentir un peu la Jule ?
Oh, mais ta gueule toi !
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Nelson Northanger
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Nelson Northanger


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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptyMer 19 Juil - 13:50


Nelson Northanger était un homme discret, presque secret. On ne savait presque rien de son ancienne vie et pour beaucoup il avait toujours été et serait toujours, de façon immuable, le vendeur aux cheveux blancs du Quidditch Quality Supplies Store – ou plus simplement, du Store, comme l'appelaient les amateurs de sport sorcier. On ne savait pas grand chose de sa vie, pas grand chose de lui. Son caractère ? Pas simple à définir.  Un amateur de quidditch et de duels, fan de jazz et parieur invétéré, cuisinier doué, passionné par le voyage et rêvant dans son enfance de devenir explorateur, ça, presque tous ceux qui l'avaient croisé pouvaient le dire. Un rire roulant comme le tonnerre, communicatif, lorsqu'il daignait rire, ce qui était rare, car il portait aussi en lui une inexplicable gravité. Une présence chaleureuse. Portant sa cinquantaine verticalement, tel un arbre de la liberté. Inébranlable. Cela faisait indubitablement partie du personnage.

Il y avait en lui une bonté au beau fixe, sans effusion ni pesanteur inutile. Un calme apaisant, honnête, sans faille. Il restait cet homme ingénieux, au comportement construit d'audace et de sagesse – d'apprentissage de ses erreurs.  Mais qui voyait en lui les colères et le doute ? Il n'en parlait jamais, mais il avait honte de ce qu'il avait été et pu faire : sa simplicité, sa moralité extrême, son engagement de tous les instants ou presque au sein du MpM, venaient de là. Obtenir une certaine forme de rédemption, pour toutes les erreurs qu'il avait fait, et tous ses échecs, c'était un peu une obsession pour Nelson. Mais c'était quelque chose, là encore, de secret, de personnel. Il répugnait à en parler, se contentant de faire ce qu'il devait être fait, d'être le plus juste possible.

Voilà entre autre pourquoi il était devenu merliniste. Mais Sonny Northanger se voyait peut-être pire qu'il n'avait été, car d'une certaine façon, il s'était toujours soucié des autres. Malgré son arrogance, malgré son ambition, même jeune, il avait toujours détesté qu'on fasse du mal aux gens, et s'il pouvait les aider, même en râlant, il le faisait. Sans doute était-ce pour cela qu'il avait gardé quelques amis de cette période là – voire qu'il avait réussi à s'en faire pendant cette période là. Tel était le cas des parents de Sean Lewis. Il avait d'ailleurs de la reconnaissance pour eux, de ne pas l'avoir lâché, alors qu'il avait eu une période où il était franchement un sale type. Mais il avait fait de son mieux pour être un bon parrain, pour être là pour Sean. Il adorait son filleul : leurs caractères respectifs, calmes et carrés, solides, les poussaient à cela. Il avait toujours été là pour lui, et aujourd'hui, était toujours là pour Juliet, sa veuve.

Sans doute y avait-il une part de sollicitude, de devoir, lié simplement à son statut. Mais c'était une affection sincère qui avait pris le dessus, et c'était pour cela qu'ils se voyaient aussi souvent. Ce qui au départ était sans doute un rituel, une habitude destinée à les maintenir à flot, était peu à peu devenue une amitié sincère, de repas en repas, sous les yeux enamourés de Lucifer qui ne désespérait pas de récupérer une ou deux bouchées égarées des plats que Nelson préparait.

Aussi Sonny était-il toujours content d'obtenir l'avis de Jule sur des points clés de la situation politique. Elle était raisonnable et posée, pragmatique : de ces conversations calmes et intelligentes ressortaient toujours des choses positives.

« Tiens, à propos de Betty, je voudrais bien ton avis sur elle – pas que sur sa cuisine, hein. Ces temps ci, c'est une des seules personnes que j'ai observé qui à mon avis pourrait intégrer l'Ordre. Tu en dis quoi ? »


Après tout, Juliet et Betty étaient collègues de travail. Nelson avait bien son avis, mais c'était celui de quelqu'un qui connaissait la jeune femme comme partenaire de jeu, ce qui était un peu différent du reste, même s'ils se croisaient souvent au MpM : souvent, d'ailleurs, avec les mêmes idées un peu plus radicales que celles du dircom, Charles Harper, ce qui valait de façon toujours un peu surprenante à Sonny d'être lui aussi casé, de temps en temps,  dans la catégorie « je vais vous exclure si vous continuez à faire n'importe quoi ».

La conversation continua à rouler sur la politique. Nelson se servit un verre. Oui, il approuvait ce que disait Juliet et il ne voyait pas comment la position de Fawley était tenable. Il aimait bien Paul, en tant que restaurateur, mais il n'oubliait pas non plus le séjour à Azkaban de celui-ci. Effectivement, il était difficile de croire que Force Puriste n'avait pas pris en compte l'impact de l'image de Fawley, les gens ne pouvaient pas être assez idiots pour se faire embarquer dans ce cirque et oublier que c'était un assassin. Ou peut-être que ça visait à convaincre les plus radicaux des puristes. Il n'en savait trop rien et peu importait, en fait à Nelson Northanger. Tout ça, c'était mangemort et compagnie, il ne fallait pas les laisser gagner, peu importait la raison, peu importait le champ, politique, ou sur le plan plus radical de l'Ordre.

Voilà, entre autre, pourquoi cette histoire, avec Adrian Rosier, le chagrinait – et le mot était faible. Tous les malheurs personnels de Nelson venait du fait que sa relation avec sa femme s'était transformée en relation avec une mangemorte, qui avait tenté de le tuer. Et qui, au passage, était sortie avec Evan Rosier : autant dire que tout ce qu'il voyait ne le rendait que très, mais alors très moyennement enthousiaste. Il écouta simplement Juliet : au fond, il ne savait pas vraiment ce qu'il s'était passé, il voulait juste comprendre, et éviter le pire, parce que le pire allait forcément arriver. Mathématique, avec le nom Rosier dans la balance, couplé avec la marque des Ténèbres. Il haussa les sourcils quand Juliet demanda si ça le dérangeait, sortant un paquet de cigarette, et répliqua :

« Que tu fumes chez moi, ou que tu fréquentes Adrian Rosier ? »
 Il poussa un cendrier devant elle. « Voilà pour la première option. Pour la seconde...enfin, je ne suis pas ton père. Tu vois qui tu veux, je ne suis pas là pour décider à ta place. Mais franchement, je ne peux pas dire que ça ne soit pas problématique. Par rapport au parti et à l'Ordre, j'entends. »

Elle embraya déjà sur Kathryn Prewett. Nelson hocha la tête. Oh oui, il savait que c'était son fils. Il savait pas mal de choses sur les Rosier, en fait, vu qu'ils lui pourrissaient la vie depuis un bail, maintenant.

« Oui, je savais. Je la connais depuis longtemps : elle est un peu plus vieille que moi, mais on était ensemble à Poudlard...J'ai jamais vraiment compris pourquoi son père, Manilius, avait accepté cette proposition de mariage arrangé, il est merliniste lui aussi...ce sont de sales cons, les Rosier, en général. » Il secoua la tête. « Quand je suis entré à la police magique, elle venait, de temps en temps, avec des cocards, des marques de coups. Elle voulait faire arrêter son mari, pour ça. On a jamais pu rien faire. Le vieux bloquait tout, il était juge, alors tu penses. J'ai du croiser deux ou trois fois Adrian, aussi. Il avait onze, douze, treize ans...pas méchant, non. Coincé dans une famille de dingue, oui, mais... »

La police magique, ce n'était pas glamour. Ils récupéraient les femmes battues, les meurtres de prostituées, la petite délinquance, tous les dossiers les plus merdiques – les bons dossiers, la criminalité organisée, les délits en rapport avec la magie noire, les plus gros crimes, c'était réservé aux aurors, ou aux tireurs de baguette d'élite. La police magique gérait la délinquance de la misère, les trucs dégueulasses dont personne ne voulait. Nelson n'était pas mécontent de l'avoir fait, pourtant. C'était la réalité, triste et sordide, mais il fallait bien quelqu'un pour s'en occuper. De nouveau, cherchant ses mots, il reprit lentement :

« Ce que je veux dire, c'est que c'est peut-être le fils de Kathryn, et peut-être que ce n'est pas un méchant garçon, mais ça reste le fils de Evan. Et crois moi, Evan Rosier, c'était un beau taré. Et son grand-père...fin, tu le connais comme moi. »


Tout le monde connaissait Chapman Rosier, de toute façon. Mais toute cette histoire, ce n'était pas net. Il écouta tout de même Juliet, alors qu'il récupérait les scones, la marmelade, et du thé. Lucifer en profita pour s'avancer et poser son énorme tête sur les genoux de Jule, à la recherche de caresse – et de miettes de tourte ou de scones. Il prévint gentiment, posant le plateau sur la table :

« Ne le laisse pas faire ça, après il bave. »
Il désigna le plateau : « Du thé noir et des scones, je sens qu'on va en avoir besoin. » Il alluma lui même une cigarette : « Bon. C'est quoi la version où tu ne te voiles pas la face et ou tu ne minimises pas ce qui se passe ? J'ai connu des délinquants qui mentaient de façon plus convaincante, tu sais. »

Il se servit une tasse de thé et attaqua un scone. Lucifer abandonna aussitôt Juliet pour se planter à côté de lui, posant une patte sur ses genoux dans l'espoir de l'influencer, sans doute :

« J'ai dit couché....hmf, bon, tiens. »
Il lui lança un bout de gâteau, que le chien engloutit avec avidité. « Je vous ai vu parler, à Gringotts. Sans vouloir te contredire, vous avez l'air de plutôt bien vous entendre, pour des gens qui ne se connaissent pas plus que ça. »

On embrassait pas les gens au hasard, non plus, et la manière dont Adrian Rosier regardait Juliet Birch...c'était étrange, parce qu'ils faisaient plutôt un joli couple. Mais ça restait tout de même un couple impossible. Et qui plus était, dangereux pour tout le monde.
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    Juliet Birch
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    Juliet Birch


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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptySam 22 Juil - 3:00

Ce n’était probablement pas gentil pour Sonny, mais parfois, Jule avait l’impression d’être chez son grand-père quand elle venait chez lui. Non pas que Nelson fasse vieux physiquement, mais il avait ce côté rassurant et calme qu’on attendait d’un grand-père. Il était ce roc auquel on pouvait se raccrocher en cas de tempête. Celui qui ne paniquait jamais. Et pour le reste, ça tenait probablement de cette habitude qu’ils avaient pris ensemble. Le repas du dimanche était généralement réservé aux grand-parents chez les moldus. Le jour du seigneur comme il disait était dédié à la cuisine de grand-mère, les jeux de carte et les discussions de famille. Quand on avait une famille entièrement moldue, les choses devenaient différentes. C’était un aspect dont on parlait peu dans le monde sorcier, mais les enfants né-moldus se retrouvaient automatiquement coupé de leur famille à un moment où à un autre. Beaucoup mettaient ça sur le compte de Poudlard, trop chronophage. Juliet n’était pas d’accord, il n’était pas rare que les enfants moldus passent leur année en pensionnat. Non, ce qui les séparait, c’était la magie. Leurs valeurs, leur façon de penser devenaient différentes. Leur conception du temps aussi. Quand on pouvait transplaner pour aller d’un endroit à un autre simplement en le voulant, les choses ne s’envisageaient plus de la même façon. C’était quelque chose de compliqué à expliquer pour ceux qui ne voyaient la magie que comme un mythe ou presque. Bien évidemment, elle voyait toujours sa famille, elle les aimait et était proche d’eux, mais leur relation avait changé. Il y avait des choses qu’ils étaient incapables de comprendre, des choses qu’elle ne pouvait pas leur expliquer. Ils ne vivaient pas dans la même réalité. C’était aussi simple que ça. Alors les gens que vous fréquentez commence à devenir votre famille, même si vous n’êtes pas liés par les liens du sang. C’était un peu ce qu’était devenu Sonny. De la famille.

- Betty
, dit-elle en buvant une gorgée du vin qu’on lui avait servit. Hmm, tu sais que je bosse avec je suppose. Dans le cadre du boulot, une machine de guerre. Sérieuse, organisée, tu sais compter sur elle, elle est très débrouillarde. Juliet réfléchit un moment avant de prendre une bouchée de tourte. Elle fera un très bon élément pour l’Ordre je crois. Elle est volontaire, par contre, il faudra la cadrer peut-être. Ce n’est pas le Parti pour Merlin, elle ne peut pas risquer de s’emballer contre des mangemorts.

Elle savait que Betty pouvait partir au quart de tour, mais elle était peut-être mal placée pour parler vu les ennuis qu’elle s’était attirée à la dernière manifestation. Le danger dans l’Ordre, c’est qu’on ne savait jamais qui pouvait se faire capturer et les mettre en danger.

Evidemment, la conversation n’aurait pas pu garder un tour aussi plaisant. Sonny embraya sur Adrian et ce qui c’était passé à l’évènement puriste auquel ils avaient assistés. Elle se sentit tout de suite plus mal à l’aise. Il y avait de quoi. L’opinion de Nelson comptait pour elle. Elle l’appréciait énormément et elle sous le feu de ses questions, elle se sentait un peu comme une adolescente qui avait déçu son père.

-Je parlais de la cigarette, Sonny, dit-elle en le remerciant pour le cendrier. Les yeux baissés sur sa cigarette qui se consumait, elle dit à voix basse. Ce n’est même pas une question d’Ordre ou du Parti. Ca ne se fait pas et puis on ne partage pas les mêmes valeurs que ces gens là.

Elle ne désignait pas quelqu’un en particulier, mais elle savait qui était les gens qu’Adrian fréquentait. Parfois, elle l’oubliait ou elle aurait bien voulu le faire. Comme elle l’avait dit, c’était dommage qu’il ne puisse pas définitivement enlevé son masque de sale type. Elle écouta Nelson lui parler de la famille Rosier en frissonnant tant que ça lui rappelait de mauvais souvenir.

- Je ne savais pas tout ça,
répondit-elle doucement. On ne le soupçonnerait pas en voyant Kathryn, mais d’un côté, on ne le soupçonne jamais, dit-elle en pensant à ses propres services. Ca ne m’étonne pas cela dit. Chapman Rosier est une enflure, je l’évitais autant que je pouvais quand j’étais aux baguettes d’élite.

Tout le monde évitait Chapman Rosier de toute façon. Non content d’être désagréable, ce type était un connard fini. A l’époque, on disait que le croiser par hasard dans un couloir était le synonyme d’une journée de merde. Elle finit son plat, mais il fallait admettre que la conversation lui retournait un peu l’estomac. Elle caressa Lucifer qui avait posé sa tête sur ses genoux et pris un scone qu’elle tritura un peu sans vraiment y toucher.

- C’est pas grave, ça doit aller au lavage de toute façon,
répondit-elle en désignant le jean qu’elle avait enfilé pour l’occasion.

La présence du chien avait quelque chose de réconfortant, mais celui-ci la délaissa bientôt pour aller se poser près de Sonny dans l’espoir d’avoir autre chose qu’une caresse, mais sans succès. Jule, quant à elle, ne savait vraiment plus où regarder pour cacher son embarras. Elle ne s’était pas sentie aussi gênée depuis qu’Orion - en réalité Al - lui avait mis un rateau dans les couloirs de Poudlard.

- Je ne vais pas y échapper ?
, dit-elle en soupirant

Il y eut un moment de silence avant qu’elle ne tente de s’expliquer.

- Je ne sais même pas quoi te dire. Je l’ai vraiment recroisé à un dîner des anciens de Gryffondor. Une amie a essayé de me caser avec, elle s’est dit que ça me ferait du bien de penser à quelqu’un d’autre que Sean. Elle haussa les yeux avec exaspération et continua : J’ai été fumer dehors et il m’a accompagné quand je lui ai expliqué que j’allai partir. Il m’a suivit dans les bars moldus de Londres. Je t’avoue que le reste est flou. Je me rappelle juste que j’ai vraiment beaucoup bu et qu’il a fini par m’aider à transplaner chez moi. Je lui ai vomis dessus. Elle lui jeta un regard noir. Ne ris pas, Alexandra s’est étranglé de rire quand je lui ai raconté, Betty aussi.

Elle ouvrit son paquet de cigarette et constata que celui-ci était vide. Elle prit celui de Sonny et alluma une cigarette à l’aide de sa baguette. Elle ne se sentait pas d’avaler quoique ce soit tout de suite.

- Tu te souviens de la soirée chez Paul ? J’y suis allée avec Alexa pour récolter des informations. Je l’ai croisé avec sa soeur, il a été odieux, on s’est disputé et je ne l’ai pas revu avant la manifestation. Il est venu jouer les chevaliers blancs quand j’ai eu des problèmes avec Wilkes et Mulciber et je me suis encore engueulée avec lui.

Elle haussa les épaules. S’engueuler avec Adrian, un sport national pour Juliet. Dans le fond, c’était dur à admettre pour Jule, l’idée même qu’elle puisse réellement entretenir un simulacre de relation amicale avec un mangemort, alors l’idée qu’il puisse être intéressé la déstabilisait.

- Je crois qu’il m’aime bien, en fait, dit-elle lentement, comme si elle venait de le réaliser. Ce qui était probablement le cas. Il n’a pas arrêté de dire qu’il s’inquiétait pour moi à la manifestation. Elle prit sa tête entre ses mains, mortifiée et se tourna vers Sonny : Merlin, je suis dans la merde. Je fais quoi maintenant ?

Oui, il t’aime bien. Et toi ?
Moi, je mets ma tête dans le sable, on m'a dit que c'était efficace.


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Nelson Northanger
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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptyVen 4 Aoû - 19:24

Franchement, ça ennuyait Nelson de devoir interroger Juliet comme ça, et ce pour des tas de raisons. D'abord, parce qu'étant d'un naturel discret, il répugnait franchement à se mêler de la vie des gens. Il n'avait pas envie qu'on se mêle de la sienne, et par conséquent, appliquait aux gens cette même attitude en retour. Ensuite, parce qu'il aimait bien Juliet : il la considérait comme une amie, et il n'aimait pas juger ses amis. Oh, il n'aurait pas été de ceux qui auraient dit que ce n'était pas ce que son filleul aurait voulu. Sean Lewis aurait sans doute simplement voulu que sa femme soit heureuse, qu'elle continue sa vie. Au contraire, Nelson était à peu près persuadé que Juliet méritait de retrouver quelqu'un, avec qui elle pourrait continuer sa vie, avoir droit elle aussi à une part de bonheur. Elle était trop jeune pour finir aussi seule. Pour finir comme lui, renfermé, grognon, et solitaire. Nelson n'avait jamais retrouvé personne après la mort de Audrey, mais sans doute pour des raisons un peu différentes de celles de Juliet. Il y avait, depuis qu'il avait tué sa femme, une grande peur : et si, de nouveau, il se retrouvait à se tromper ? On croyait connaitre les gens et puis finalement, ils essayaient de vous tuer. Et puis, pouvait-il encore plaire à quelqu'un ? Après tout, il était le type qui avait tué sa femme mangemorte. Pas de quoi frimer. Et puis de fil en aiguille, il avait eu 40 ans, puis 50 et Nelson se disait que maintenant, c'était trop tard.

Et puis, il avait un problème, c'est que d'une certaine manière, il se rappelait du gamin qu'avait été Adrian Rosier. Il connaissait cette fichue famille et d'un certain côté, il se doutait que tout - aussi bien pour Juliet que pour juger le jeune homme - était plus compliqué que ce qu'il n'y paraissait. Il connaissait cette foutue famille. Savait ce qu'elle valait, ce qu'elle faisait faire.

« Evan était pire que son père, crois-moi. Je suis pas persuadé que Kate ait été la seule avec qui il se montrait violent. Morgan, son deuxième fils, était trop jeune, mais Adrian...mais comme d'habitude, avec eux, jamais de preuves. Foutue omerta. On aurait pu le sauver, quand il était gamin, le Adrian.  »
Nelson secoua la tête, rien de tout cela n'était une bonne idée, il n'y avait rien à faire. Pas de justification à donner. « Je ne peux pas dire que ce soit un type détestable, ni lui ni sa mère. Il vient de temps au club. C'est Al qui l'emmène, je ne peux pas dire non tout le temps...enfin bref. Ou est-ce que tout ça me mène, je ne sais plus. » Il ronchonna. « Enfin bref, maintenant, c'est trop tard. Il en parlera plus, et il s'est fait entrainer dans le système aussi. La preuve, il t'en a parlé, de ça, à toi ? »

C'était sans retour et ça le désolait. Franchement. S'il n'y avait pas eu cette fichue marque, Rosier aurait pu passer pour un gentil garçon, et il n'aurait pas eu besoin de parler de tout ça à Juliet, mieux, il se serait sans doute réjoui pour elle - ou alors, s'il en avait parlé, ça aurait été simplement pour donner des conseils, ou s'inquiéter, dans le genre père de substitution ou oncle d'adoption qu'il était - Nelson semblait résolu à jouer ce rôle de mentor avec l'intégralité de l'Ordre du Phénix. Vraiment, ça ennuyait Sonny. Franchement, il n'était pas le mieux placé pour faire ça. Après tout, il était le type qui avait épousé une mangemorte. Quelle légitimité il avait pour conseiller Juliet et lui dire de ne pas le fréquenter, Adrian Rosier ? Il n'était pas non plus son père, à Juliet, malgré son rôle de recruteur, malgré le fait qu'il soit plus âgé. Non, vraiment, quelle légitimité avait-il ?

Celle de ne pas voir reproduites ses erreurs, sans doute. C'était l'inquiétude qui régnait chez Nelson. Parce qu'il savait bien qu'on ne pouvait pas se fier à quelqu'un qui avait ce foutu crâne tatoué sur le bras. Ce n'était pas pareil de voir quelqu'un à un club de duel de temps en temps, de vaguement lui dire bonjour, de garder éventuellement le souvenir du gamin battu par son père que d'embrasser cette personne. Pourtant, il eut du mal à ne pas se mettre à rire lorsqu'elle lui raconta l'épisode de la tournée des bars avec Adrian


« Excuse moi, mais tu es en train de me raconter sérieusement que tu as vomis sur les chaussures d'un mangemort, Juliet, je vois mal comment je pourrais faire autrement que de rire.  »
Il ajouta en souriant : « Je comprends que Betty et Alexa se soient marrées comme des baleines, je suis dans le même état. Le bon côté des choses, c'est que ça venge assez bien des années d'humiliations subies par des générations de sang mêlés et de nés-moldus. Bon, ça n'a pas beaucoup d'impact, mais c'est assez réjouissant. »

Il continua à rire alors qu'il tartinait un scone et se servait du thé, mais redevint sérieux en entendant le reste du récit de Juliet. La jeune femme avait l'air réellement mortifiée et inquiète. Lucifer, chien affectueux et flairant la tristesse encore mieux que la nourriture, revint aussitôt poser sa tête sur les genoux de la briseuse de sorts et entreprit de lui lécher les mains, la regardant d'un air larmoyant, émettant de temps en temps des petits aboiements étouffés, semblant juger cela rassurant. Nelson s'empara d'une bouteille de whisky pur-feu dans le placard et en versa un fond dans son thé, très noir. Il tapota gentiment la main de Jule et commenta gentiment :


« On embrasse rarement les gens qu'on n'aime pas, cela dit. »
Il poussa une tasse de thé vers Juliet. « Dans un premier temps, tu vas boire cette tasse de thé. Je sais pas trop quoi te dire. La question, c'est plutôt, est-ce que toi tu l'aimes bien ? Parce que sinon, c'est simple, il suffit de l'éviter, il finira par t'oublier. »

Ca ne devenait problématique que si c'était réciproque et ça ce n'était pas à lui de le déterminer.
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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptyLun 14 Aoû - 1:05

Ce qui était étrange en entendant Nelson parler d’Adrian, c’est qu’elle se rendait compte qu’elle n’était pas la seule qui avait eu une enfance étrange. Ancienne star de la télévision moldue, on l’avait longtemps reconnue dans la rue. Elle n’avait pas fait long feu sous les projecteurs. Les agents et producteurs étaient légion dans le système et il n’avait pas fallu longtemps pour qu’elle soit abusée pendant plusieurs années. Trop jeune pour comprendre, mais également pour crier au secour. Tout ce qui était resté, c’était l’angoisse, la douleur, les pleurs et puis la honte. Après était venu la culpabilité, celle d’avoir laissé faire alors qu’elle n’aurait pas pu l’en empêcher. Le regard des gens par la suite l’avait gêné, comme si tout le monde savait ce qui lui était arrivé et la jugeait pour ça. Poudlard avait été une bénédiction. L’occasion de s’enfuir, de tourner la page sans avoir à faire d’effort. La-bas, on ne trouvait qu’une minorité d’enfant de moldus comme elle. Peu l’avait reconnue et même ceux qui l’avait fait s’était vite concentré sur quelque chose de plus passionnant : la magie.

Un monde s’était ouvert à elle. Sans a priori, sans souillure. Ca ne l’avait pas changée. Elle était restée marquée par les événements qu’elle avait vécu. Comme n’importe quel enfant traumatisé par quelque chose. Ce n’était pas parce que les stigmates n’étaient pas visibles qu’elles n’existaient pas pour autant. C’était probablement pareil pour Adrian. Elle se souvenait de lui à Poudlard. Un garçon un peu timide, un peu rondouillard aussi, pas très charismatique si ce n’était à cause de son nom. Elle avait été à côté de lui en cours quelques fois, mais elle avait toujours coupé court à toute tentative de discussion. Ce n’était pas contre lui, elle avait juste pris l’habitude de fuir les garçons parce qu’elle les associait à des mauvais souvenirs. Elle se souvenait qu’il s’était affiné avec le temps, le Quidditch aidant. Souvent fourrer dans des mauvais coups avec Tom et Al, il faisait parler de lui. Dur d’imaginer la famille qu’il avait eue. Juliet avait toujours pensé que Chapman était une exception.

- Non, je ne savais pas. Je suis sérieuse Sonny, elle avait presque l’air désespérée en le disant. On n’est réellement pas proche. Pas au point de parler de ce genre de chose. Elle eut un pauvre sourire et ajouta : Je sais, tu ne me crois pas. Je te l’accorde, ce n’est vraiment pas l’impression qu’on donnait au Gala Puriste. Pour en revenir au sujet principal, non, il ne m’en a pas parlé. On s’est plusieurs fois écharpé sur sa marque. Elle haussa les épaules. C’était inévitable, il a essayé de m’expliquer son choix, mais ce n’est pas comme s’il allait réussir à me convaincre un jour.

Si Sonny avait eu des doutes sur les convictions de Juliet, elle remettait clairement l’église au milieu du village. Oui, elle admettait entretenir une relation de nature un peu floue avec un mangemort, mais ce n’était pas réellement par choix. La jeune femme en était persuadée en tout cas. Elle laissa Nelson se moquer d’elle quand elle lui raconta l’épisode de la tournée des bars. C’était un classique maintenant et dans le fond, ça dénouait les tensions.

- Je sais, je sais, c’est hilarant, mais j’attendais mieux de toi, vraiment ! Après tout, la prochaine fois qu’une jolie veuve te mettra la main dessus, tu verras qui viendra rire. La dernière fois, c’était Aaliyah Zabini, mais ça pourrait bien être Kate Prewett la prochaine et ne compte pas sur moi pour venir te sauver de son bavardage intarissable.
Elle lui fit un sourire narquois. Enfin, rien ne dit que tu voudrais être sauvé, je ne t’ai pas vu très prompt à échapper à Aaliyah.

Jule connaissait “bien” celle qu’on surnommait la veuve noire par un drôle de concours de circonstance. Ce n’était pas une acquaintance qu’elles exposaient au grand jour, mais d’une certaine manière, les deux femmes s’appréciaient ou en tout cas, Jule estimait qu’il n’y avait pas que du mauvais chez la veuve, mais ce n’était pas le sujet. L’ancienne Gryffondor attrapa la tasse de thé noir “améliorée” que Sonny lui tendait et grimaça en lampant une gorgée. L’alcool lui brûlait la gorge. Elle sentit ses yeux piquer et des larmes s’y nicher. Elle ne savait pas si c’était le breuvage ou sa propre frustration qui était en cause.

- Vu comme je tiens l’alcool, je suis assommée dans cinq minutes, tu sais.


Pour preuve, elle bailla tandis que Lucifer venait poser sa tête baveuse sur ses genoux. Jule caressa le gros molosse avec affection tandis qu’elle écoutait le parrain de Sean. Elle répondit avec réticente.

- Ca ne serait pas le premier à embrasser quelqu’un juste par luxure.


Après tout, c’était bien pour ça qu’un vieux dégueulasse de quarante avait violé une gamine de six ans non ? Elle n’en dit rien et continua :

- Tu as raison, je vais l’éviter. Il finira bien par comprendre le message. Elle eut une grimace. J’aurais dû y mettre un terme avant. Imagine si Sean était là...

Rien que la pensée lui fit honte. C’était comme si elle trompait son mari. Pourtant, celui-ci était froid depuis longtemps et il ne pouvait plus rien pour elle là où il était. Elle ne lui devait plus rien si ce n’était le respect de sa mémoire. On ne pouvait pas dire que fricoter avec un mangemort quand c’était probablement un des collègues d’Adrian qui l’avait tué était le meilleur moyen de le faire. Penser à la mort de Sean la doucha, rassérénée, elle dit avec conviction :

- J’ai honte rien que d’y penser. Elle finit, sa tasse et la reposa sur la table avant de regarder Sonny. Merci, tu m’as remis les idées en place je crois. Je ne sais pas ce qui m’a pris.

Evidemment, dans l’histoire, elle avait esquivé la question principale, Sonny ne serait sûrement pas dupe. Elle ne lui laissa pas le temps de l’interroger plus et pris congé prétextant que l’alcool l’avait assommée. Elle passa la porte Lucifer sur ses talons et transplana chez elle où elle eut tout le loisir de faire comme si de rien n’était.

Une semaine plus tard - Dimanche


Comme d’habitude, Juliet avait rendez-vous chez Sonny pour leur dîner du dimanche. Cette fois-ci, elle avait dit qu’elle apporterait le dessert et une bonne bouteille de vin. Une récompense pour être sorti vivant de leur dernière sortie avec l’Ordre. Ils méritaient bien ça. Entre ça et ses heures supplémentaires comme serveuse pour Jezabel, Juliet était vannée. Elle sonna chez Sonny comme de juste. La porte était déjà ouverte et elle salua Lucifer qui jappait autour d’elle, sentant l’odeur de la tarte aux fraises qu’elle avait avec elle.

L’ancien auror était aux fourneaux. Toutes traces des blessures qu’il avait reçue avait disparu. Elle le salua et s’assit avec bonheur sur une chaise. Elle savait bien qu’elle était bonne pour une engueulade, mais honnêtement, elle était tellement vannée qu’elle n’en avait cure. Pourtant, même la perspective d’un sermon de Sonny n’aurait pas pu lui faire annuler leur repas doménical. Dans le fond, c’était ça la famille.
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Nelson Northanger
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Nelson Northanger


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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptySam 19 Aoû - 0:05


Accoudé au bar du Ruby, Nelson Northanger lisait les dernières nouvelles. La Gazette, il la lisait plus par habitude que par conviction. Ca faisait un bail qu’elle ne donnait plus d’informations mais se contentait de jouer un rôle de propagande. A cet égard, les puristes et Malefoy n’avaient rien inventé, Fudge avait fait de même. Non, Nelson lisait le journal officiel du pouvoir en place pour se faire une idée de l’ampleur du désastre et des mensonges que les mangemorts avaient décidé de dicter. Leur version était fausse, bien sûr - les gentils mangemorts contre les vilains de l’Ordre du Phénix, c’était tellement grossier. Les gens ne pouvaient pas être aussi stupides ou avoir la mémoire aussi courte, personne ne pouvait oublier ce qu’ils avaient fait avant. Du moins il l’espérait, le peu d’implication et de réaction des gens face à ce qu’il se passait laissant parfois l’ancien auror pantois.

Pour avoir les vraies nouvelles, mieux valait lire le Chicaneur. Il découvrit comme une bonne surprise le soutien plus ou moins affiché du MpM à l’Ordre. C’était une position plutôt courageuse quand on connaissait Charles, mais pas tout à fait étonnante. Harper était parfois pris d’éclairs de lucidité intempestif qui lui allaient bien. Et puis Nelson soupçonnait le porte-parole du parti de ne pas pouvoir résister à la tentation d’un bon mot.

Mais, pour s’informer, Nelson avait sa technique, il écoutait les gens en sirotant un café ou une bière, selon l’heure qu’il était dans la journée. L’opinion des gens comptaient. Beaucoup. Et les discussions allaient bon train, au Ruby, QG bis du MpM, toujours agité de débats entre les plus radicaux des merlinistes, et les plus modérés.  

« Moi je dis qu’ils auraient pas dû les tuer. J’suis bien d’accord, hein, pour sur que Fawley c’est un assassin, faut qu’ils le disent. Mais on va où, si on fait pareil, tu peux me dire, toi, Michael ? Dans le mur, je te dis. On devient comme eux.

- Ouais, mais quand même...
- En même temps, Lincoln, ils avaient pas trop le choix. Ils se seraient fait descendre, sinon. T’as vu qu’ils en ont arrêté quatre. Ils vont passer un sale quart d’heure.
- T’as raison, John, entièrement raison. Z’avez vu qu’ils font un appel aux dons pour reconstruire leur putain de parti. J’vous le dis, ça, ça trainerait pas. Poudlard, ils en ont rien à battre, mais la mocheté en marbre où ils font leurs fiestas, là tout de suite, y'a du monde. Ca me débecte, tiens.»

Nelson sourit vaguement et replia son journal. Il paya sa commande et, passant devant Lincoln, Michael et John, attablés près de la porte, sortit sur le Chemin de Traverse. Il était plus que temps d’aller faire à manger. Jule arrivait à midi et le repas devait être prêt. Il regagna son appartement, et s’assit cinq minutes, un Lucifer au mieux de sa forme le regardant d’un air enthousiaste et un peu ravi de la crèche.

Le moins qu’on pouvait dire, c’est que Sonny Northanger n’était pas, lui, au mieux de sa forme. La semaine avait été des plus compliquée, il fallait bien le dire. D’abord, il y avait eu cette opération qui avait mal tourné au siège de FP - ce qui était la principale raison pour laquelle la semaine avait été compliqué. Il avait fallu, par la suite, se soigner, et soigner les autres. Quelle merde, franchement. Quatre des leurs capturés. Son vieux copain Wally en taule. Ils n’auraient jamais de procès équitable, les pauvres. Puis il avait fallu faire comme si de rien n’était à la boutique, devant les gens, partout. Et surtout au MpM, il avait fallu qu’il se pointe à des réunions d’urgence pour faire des choses aussi passionnantes que définir la ligne du parti par rapport à ces événements. Comme si, à ce moment là, il en avait quelque chose à faire, étant encore groggy du combat qu’ils avaient mené. Avec tout ça, il avait failli oublier qu’il devait emmener Kate manger à la Lanterne du Nord. Kathryn Prewett, avec laquelle il s’était toujours bien entendu, aussi bien à Poudlard que lorsqu’ils s’étaient recroisés par la suite : il ne pouvait rien faire pour arrêter son mari, mais il avait prêté une oreille attentive à ce qu’elle disait, et ils sortaient parfois ensemble. Il y avait sans doute entre eux plus que de l’amitié - au MpM on en faisait des gorgées chaudes et il était sûr que cette fois encore, ce serait commenté - mais Nelson n’était pas du genre à draguer intempestivement. Célibataire depuis longtemps, réservé, modeste, les choses n’avançaient que lentement entre eux. Ça avait été, en réalité, son seul moment de répit dans la semaine. Les gens, jusqu'à là peu intéressés par ses appartements semblaient se donner le mot pour venir visiter. En temps normal Nelson aurait été content, mais il avait juste envie de se poser. Il y avait également eu les réunions de l’Ordre, afin de commencer à travailler sur un plan pour récupérer les prisonniers.

Juliet devait avoir passer une aussi mauvaise semaine que lui. Nelson décida de lui laisser un peu de répit lorsqu’elle arriva, cependant. Ça se justifiait assez.

« Merlin, du Bourgogne, il ne fallait pas. Ça ira bien avec le rosbif. Et purée maison, j’espère que ça t’ira…ah, Lucifer, va voir ailleurs, ce gâteau n’est pas pour toi.»


Il posa une assiette fumante devant Juliet et s’assit en face d’elle. Il sembla soudainement à Sonny qu'il ne s’était pas assis depuis des lustres. Il se sentait complétement vidé.

« Comment a été le reste de ta semaine ?»
Il ouvrit la bouteille et versa un verre à la jeune femme. « La mienne a été une catastrophe tout du long ou presque.» Kate exceptée. « Les gens s’en donnent à coeur joie. Maintenant ils se mettent à vouloir louer mes appart, mais pas un seul n’est sérieux. Ça ne t’intéresserait pas, toi ? Je t’en ferai visiter un. On n’est pas très loin de ton boulot et les artisans ont vraiment fait un super truc.»

C’était une proposition sérieuse. Sonny trouvait toujours que la maison de Jule, achetée avec Sean avant la mort de ce dernier, était lugubre et trop grande pour la briseuse de sorts. Et puis ce n’était pas bon de vivre enfermé avec ses souvenirs.

Il lui montra le Chicaneur.

« T’as vu la réaction du parti ? Charles s’en sort bien, je trouve. Quelle sale histoire. Bien sûr, la Gazette raconte n’importe quoi. Heureusement ils ne parlent pas encore d’Alexa, mais ils doivent déjà mener l’enquête. »
Saletés de puristes. Nelson était radical mais ferme. « Ils cherchent un moyen de récupérer les prisonniers. McGonagall et Dumbledore. »

Ça devait bien être possible. Il y en avait eu, des évasions à Azkaban. Toutes de mangemorts, ou presque, mais ça voulait dire que c’était possible. D’ailleurs, en parlant de mangemorts, il allait falloir aborder le sujet qui fâchait, Adrian Rosier.

« Par contre, Juliet, nom d’un dragon... qu'est-ce qui t’as pris, avec Rosier ? »
Le ton était moins celui de quelqu’un en colère que de quelqu'un de catastrophé. « Tu as demandé de l'aide à un mangemort en plein combat. Qu’est-ce que tu crois qu'il aurait fait s’il t’avait reconnu ? Tu aurais pu te faire tuer, Jule. Ou nous faire tuer. » Il ajouta posément. « Kate m'a dit que ça avait tourné au vinaigre entre vous à l’anniversaire de cette gamine. Vous vous êtes encore vu, pour des gens censés s'éviter, c'est un peu ennuyant. Et ne me dis pas que vous vous êtes engueulés, que tu as compris, pitié.Vous passez votre vie à vous écharper, j’ai l’impression, et ça n'a pas l'air de résoudre grand chose.»

Kathryn  était une vraie pipelette, et parfois, entre deux commérages badins ou deux vraies positions politiques, il y avait des informations intéressantes. De nouveau, il secoua la tête.

« Tu ne peux pas faire comme s’il n’y avait pas de problème ad vitam aeternam. Tu l'aimes bien. Et je ne pense pas me tromper si je dis : plus que bien.»


Il connaissait bien le problème, il l’avait vécu. Northanger connaissait aussi le caractère de la veuve de son filleul. Si personne n’obligeait Juliet à sortir de son déni, elle ferait l'autruche toute sa vie.

« Tu vas détester ce que je vais dire, mais si tu n'admets pas le problème, Jule, tu ne pourras pas le régler. Et si tu ne le règles pas, je demanderai à MacGonagal de limiter tes missions. On ne peut pas prendre le risque, Juliet. Qu’est-ce qui se passera s’il se trouve en situation de d'achever ? Ou toi, de l’achever ? Ça ne peut pas continuer comme ça.»

Ils n’étaient pas dans le meilleur des mondes. Ils ne faisaient pas ce qu’ils voulaient. C’était la seule solution.


Dernière édition par Nelson Northanger le Jeu 24 Aoû - 16:33, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptyLun 21 Aoû - 0:48

Une catastrophe, il n’y avait pas d’autres mots. La mission de l’Ordre au siège puriste avait été une catastrophe. Jule enrageait comme elle l’avait rarement fait dans sa vie. Quatre membres de l’Ordre prisonnier. Des morts de l’autre côté, des blessés et des dégâts à ne plus en finir. Clairement pas de quoi être fier. Tout ça pour quoi ? Pour accrocher une foutue bannière dans le siège du parti puriste. Elle l’avait dit que le jeu n’en valait pas la chandelle et Augusta Londubat elle-même l’avait approuvée. Pourtant, personne ne les avait écoutée. Elle se souvenait même qu’Eric s’était moquée d’elle, la traitant de poule mouillée, juste pour rire. Maintenant, les puristes l’avaient capturé et il pourrissait probablement à Azkaban sans savoir ce qu’il y faisait. La potion d’oublis. C’était la première fois qu’ils étaient contraint de l'utiliser. Un sort, c’était trop de temps et personne n’avait l’assurance de pouvoir le lancer avant la capture. C’était dur de se dire que quatre des leurs étaient coincé dans une cellule sans même se rappeler pourquoi ils y étaient. Comment ne pas être furieuse et frustrée en y pensant ?

Elle s’en voulait évidemment. Si elle n’avait pas été si hésitante à attaquer Adrian, peut-être que les choses se seraient passée autrement. Puisqu’elle ne pouvait en vouloir à personne d’autre qu’elle-même, elle était en colère. La semaine avait exécrable en plus du reste. Ses blessures n’avaient rien de grave, mais il avait fallu retourner à Gringott lundi. Commenter l’actualité, rire avec les collègues, écouter l’opinion des uns et des autres. Ensuite, il avait fallu aller aux réunions d’urgence du MpM. Discuter de la stratégie à tenir, des mesures à prendre. Jule avait regardé Charles, Betty, Ashley et les autres s’agiter en silence. Charles l’avait discrètement prise à part par la suite pour lui demander ce qui se passait, mais elle n’avait pas répondu. Il y avait des choses qu’ils valaient mieux garder pour soi. Ce qui l’avait pesée le plus, c’était probablement le silence de Sonny. Ils n’avaient pas parlé. Rien. Jule s’était attendue à des cris, des reproches, mais elle n’avait eu droit qu’à son regard. Ca avait été plus blessant que le reste.

Elle avait presque hésité à venir dimanche, mais elle n’avait jamais manqué un dimanche “en famille” ou ce qu’il en restait. Alors, elle avait envoyé un message disant qu’elle apportait le vin et le dessert. Merlin lui en était témoin, elle ne cuisinait pas souvent. Pour l’occasion, elle allumé son ordinateur, fraîchement offert par ses parents et cherché péniblement une recette de tarte aux fraises sur Internet. Elle en avait raté une avant de réussir la suivante, après quoi, elle l’avait fièrement emballée dans une boîte prévue à cet effet. Quitte à se faire engueulé, autant que ça soit en compagnie d’une bonne dose de sucre et d’alcool.

Arrivé chez Sonny, elle lui avait tendu les deux et s’était assise, vannée, caressant distraitement le très bavant Lucifer.

- Ca sera parfait, Sonny. Quand est-ce que tu as déjà cuisiner quelque chose de mauvais ?  

Ils échangèrent d’abord des banalités autour d’un verre de vin. Il fallait préparer le terrain avant de se lancer dans le vif du sujet.

- La semaine ? Plutôt mauvaise. Entre les réunions et le boulot. Difficile de faire comme si de rien n’était quand tout le monde commente l’actualité, à les entendre, on croirait qu'ils étaient sur place eux aussi.

Il lui reparla encore de ses appartements. Ca tira un sourire à Jule. Voilà des mois qu’il essayait de la convaincre de vendre sa maison à Camden et de devenir sa locataire. Les arguments étaient toujours les mêmes. Elle est trop grande, c’était vrai. Trop chère, nul doute qu’il fallait bien deux salaires pour la payer et elle était seule. Tu auras de nouveau un pied dans le monde sorcier, elle aimait bien le fait d’en sortir parfois. Candem avait beau être un quartier pauvre, il était remplis de touristes, toujours animé et bigarré. Et puis, elle adorait Sonny, mais il avait un côté, père ou oncle protecteur. Jule n’était pas du genre à ramener des hommes à tout va chez elle. Tout l’inverse en fait, son célibat forcé était tel que même ses beaux-parents trouvaient ça étrange. Cela dit, elle se doutait bien qu’un jour elle finirait par ramener quelqu’un et elle se voyait mal le faire devant le parrain de feu son mari. Non, elle préférait une certaine forme d’indépendance sans quoi ils allaient finir comme un vieux couple tout les deux, éternellement célibataire. Elle ne refusait jamais vraiment, mais ne disait jamais oui non plus.

- Je ne sais pas. Je sais bien que je devrais m’en séparer, mais c’est la maison que Sean voulait et le quartier est chouette tu sais. Il ne faut pas croire tout ce qu’on dit sur la criminalité qui y règne et quand bien-même, pour une ancienne baguette d’élite, ce n’est pas problématique.

La discussion dériva. Il lui montra le journal et ils parlèrent de ce qui s’était passé au siège de Force Puriste.

- Charles ne s’en sort pas trop mal, mais il devrait être encore plus ferme. Le Mouvement pour Merlin ne peut vraiment pas se permettre d’être associé à ce fiascos.

Elle ne mâchait pas ses mots, pas aujourd’hui.

- Je ne comprends pas pourquoi Alexa a décidé d’y aller à visage découvert. En tout cas, elle a été reconnue, j’ai entendu une employée du Ministère dire son nom à haute voix. Elle va avoir du mal à sortir sans se déguiser maintenant.

Son visage s’éclaira quand Sonny parla des prisonniers. Son poing se serra, mais elle sentit comme un poid qui s’envolait.

- C’est vrai ? Et tu crois … Non, c’est trop, je sais qu’ils feront de leur mieux.


Ils auraient pu en rester là, mais évidemment ce ne fut pas le cas. Nelson lui reprocha son attitude lors de la mission qui avait mal tourné. Juliet se mit automatiquement sur la défensive, elle savait bien qu’elle était en tord, mais elle refusait de le reconnaître, pas entièrement en tout cas.

- Je sais que j’ai merdé, Sonny. Pas la peine de me le jeter dans la figure. Elle ressemblait à une adolescente grincheuse, elle en avait conscience. C’était juste un réflexe. Un mauvais réflexe. Et puis, comment voulais-tu qu’il me reconnaisse ? J’étais sous Polynectar, il n’y avait aucune indice. Surprise, elle fronça les sourcils. Kathryn te fait des rapports sur ce qui se passe entre Adrian et moi ? Voilà tout ce qui me manquait ...

Plus que ça, elle était surprise que son fils lui en ait parlé, sinon, comment pouvait-elle le savoir ? Surprise, oui, mais aussi furieuse. Gênée par des sentiments qu’elle se refusait à assumer, elle répondait par l’agressivité. Elle posa ses mains avec force sur la table et se leva, regardant Sonny dans les yeux :

- Oui, je l’aime bien. Elle ne serait pas arrivée à dire simplement qu’elle l’aimait. Ca te pose un problème ?

Le reste de la discussion ne fit rien pour la rendre de meilleure humeur. Juliet savait qu’elle était probablement écarlate et comme elle n’était pas du genre à se mettre en colère.

- Tu ne ferais pas ça, déclara-t-elle incrédule. Hors de question, je participe aux missions ! Tu ne me crois vraiment pas capable de mettre ma vie privée de côté pour le bien d’une cause plus grande ? Tu te trompes. Et puis, tu ne crois que tu es gonflé de me faire la morale. Être attirée par un mangemort, c’est problématique parce que je risque de le tuer. Par contre sortir avec la mère du mangemort en question et manquer de buter son fils, là, personne n’a de problème de conscience. Elle pointa un doigt accusateur sur Sonny. Ne nie pas, même si vous êtes discrets, tout le monde se doute de ce qui se passe, moi comprise.

Elle n’avait jamais été du genre à s’emporter longtemps et elle se rendit vite compte qu’elle dépassait les bornes. Dans un soupir, elle se rassit en s’excusant.

- Désolé, je ne voulais pas être aussi agressive, mais tu admettras que tu prêches quand même le faites ce que je dis, mais pas ce que je fais.

Elle se saisit de son verre de vin et joua un peu avec sans boire une gorgée.

- Si tu veux tout savoir, on s’est disputé la dernière fois justement parce que je lui ai dis que je ne voulais pas que ce qui c’est passé la dernière fois recommence. Que je ne pouvais pas y répondre comme il l'espérait. Il l’a mal pris et on a convenu qu’on allait s’éviter un moment. Elle haussa les épaules, ça la rendait triste, mais c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Si tu ne me crois pas, Betty peut te fournir une preuve, j’ai invité son frère à une soirée cette semaine. On se voit mercredi.

Bon évidemment, dans la tête de Juliet, il n’y avait aucune proposition romantique la dessus, mais Sonny n’était pas obligé de le savoir. Quant à Adrian, elle comptait réellement s’en tenir à ce qu’elle lui avait dit.


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Nelson Northanger
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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptyJeu 24 Aoû - 17:28

Tout ça, c'étaient de sales histoires. C'était vraiment un sale temps pour tout le monde, surtout pour les gens qui essayaient de se battre pour que le monde aille un peu mieux. Nelson soupirait parfois de desespoir et de lassitude lorsqu'il voyait l'étendu du combat à mener et la manière dont le monde semblait vouloir leur mettre des bâtons dans les roues. Tu ne t'ai jamais dit que ça ne sert à rien, lui avait un jour demandé Joe. Que le monde ne veut pas qu'on le sauve, que les gens aiment leur sale situation ? Parfois, dans ses mauvais jours, Nelson était d'accord avec son vieux partenaire. Mais dans l'ensemble, il restait beaucoup moins pessimiste que Joseph Emerald. Un jour ou l'autre, les choses finiraient forcément par aller mieux si tout le monde y mettait du sien. Mais il fallait bien reconnaître qu'en ce moment, personne ne semblait vraiment décidé à ce que tout se passe pour le mieux.

Quelle merde, vraiment, cette histoire. Il n'était pas persuadé que ça allait les aider avec l'élection, même si l'intention était bonne, même si c'était la vérité que Fawley avait tué sa femme. Bon, mais est-ce que ça valait vraiment la peine de perdre quatre d'entre eux, et de voir Alexa déclarée recherchée pour cela ? Il fallait bien agir, Sonny en convenait, mais cette action là, il ne l'avait pas approuvée, et il savait bien pourquoi. Qu'est-ce qu'il allait advenir des autres, les pauvres ? Il fallait bien trouver quelque chose. Au moins, il était content de voir qu'ils étaient à peu près sur la même longueur d'onde avec Juliet. Ca permettait de faire une pause dans la folie ordinaire et dans le chaos ambiant, de parler calmement avec quelqu'un qui était capable de ne pas s'enflammer. Les réunions au MpM et à l'Ordre, pour le moment n'étaient qu'une successions de gueulantes sans fin.

Pour les temps à venir, Nelson se dit, quitte à assumer qu'il vieillissait peut-être, qu'il avait peut-être besoin de faire une pause. Pas longtemps, juste de se remettre, de penser clairement. De convaincre les autres, tous autant qu'ils étaient, de réfléchir à quelque chose de cohérent pour libérer les autres, et pour le reste, de reprendre une vie un peu normale. Plus que jamais, il avait besoin de ses habitudes, points fixes dans un univers qui bougeait un peu trop anormalement vite pour un Sonny Northanger qui approchait de ses cinquante et un ans. Les repas avec Jule faisaient partie de ces habitudes, comme cette proposition de louer un appartement chez lui.

« Tu devrais y réfléchir, quand même. Je ne sais pas si c'est très bon de rester tout seul dans ces grandes maisons vides. »
Ca l'avait rendu dingue, au début. Pour ça qu'il avait vendu et qu'il était venu s'installer ici, avant de mettre tous les vieux souvenirs hors de portée pour essayer de passer à autre chose. « Bon, très bien, je ne suis pas sûr d'être un bon exemple, je vis toujours au même endroit entouré simplement d'un chien baveur et d'un hibou ronchon, ce n'est pas forcément un modèle à suivre. » Il se mit à rire, faisant le service : « Penses-y simplement, d'accord ? »

Il s'inquiétait simplement pour elle : c'était un peu une tradition pour tous les gens qu'il aimait bien, il s'inquiétait pour eux, eux tous. Parfois avec raison, quand on voyait ce qui était arrivé au siège de Force Puriste.

« Au moins personne n'est mort, c'est déjà ça – des prisonniers, ça se libère, si on s'y prend bien, on pourra forcément les sortir de là. »
Il secoua la tête, rangea le journal. « Pour Alexa, oui, il va y avoir une enquête. Je ne sais pas combien de temps ça va prendre, mais ils vont interroger tous ces amis et connaissances. Je pense pas qu'ils puissent faire le rapprochement avec nous...je ne pense pas qu'elle fréquente beaucoup de monde qui ne soit pas recherché, à part nous, si ? »

Le reste de la discussion vira rapidement au vinaigre. Nelson aurait préféré l'éviter, sincèrement. Mettre Jule en porte-à-faux, ce qu'il venait absolument de faire, ne lui plaisait pas, mais ils ne pouvaient pas ignorer le sujet Adrian Rosier, ça allait fatalement poser problème. Il soupira :

« Tu sais bien qu'il n'y a rien qui échappe à Kathryn. Mais ce n'est pas le sujet, franchement, ne détourne pas la conversation. »


Pourtant, c'est exactement ce qui se passa, fatalement. Mais il refusait de se laisser distraire, de laisser tomber. Il y avait un problème, il fallait une solution : reste de l'attitude pragmatique qu'il avait eu en tant qu'ancien auror.

« Ce n'est pas que tu l'aimes bien, Juliet, qui pose problème. C'est ce qu'il est, qui pose problème. L'Ordre va avoir un problème avec ça, pas que moi, ou moi. Et à un moment donné, les Rosier aussi auront un problème, s'ils s'en rendent compte. A un moment, ça virera forcément mal. Ca vire toujours mal avec eux. »


Il ne parlait pas au hasard. Il savait comment ça se terminait avec les Rosier : par le meurtre, quoi qu'il se passe, qui que soit la personne impliquée. Evan Rosier avait bousillé sa vie, et avec honnêteté, il ne souhaitait vraiment pas à Juliet que sa vie prenne la même tournure. Adrian Rosier n'était plus un gosse qui accompagnait la femme battue qu'était sa mère. Il avait changé, il l'avait vu se battre. C'était un homme dangereux.

La suite lui coupa le souffle. Un moment, Sonny crut voir les crises de colère de sa fille Laura, à l'adolescence. Un moment, il envisagea une vraie gifle. Le ton montait rapidement, ce n'était pas ce qu'il voulait, mais si elle commençait à parler de Kate, bien sûr qu'il ne pouvait que s'énerver.

« Ce n'est pas un foutu problème de conscience, Juliet ! Ca n'a rien à voir, essaye de comprendre ça et de comporter comme une adulte, pas une ado en crise de rebellion et sortant avec un bad boy. Qu'est-ce que tu crois ? Ce que tu penses, je m'en fiche, et ce que je pense, ça me regarde. La différence, et j'insiste, c'est que moi, je n'ai pas confondu un ennemi avec un allié dans une situation de combat, et qu'on n'a pas l'assurance que tu ne le referas pas. Ce que tu ressens pour Adrian Rosier, c'est entre toi et toi, ça te regarde. Mais si ça a des conséquences concrètes, alors il y a un problème. Le reste à la limite, tant que je l'ignore, je m'en fous. Tant que ça ne rejaillit pas sur l'Ordre. Parce que crois moi, Kate ou pas, si Adrian Rosier met en danger nos partisans, j'abattrai Adrian Rosier, que ça te plaise ou non de l'entendre. Et le reste, ma conscience, sa mère, je suis prêt à l'assumer. Moi. Contrairement à toi. »


C'était violent, sans fin, et ils ne seraient jamais d'accord. Il secoua la tête, se rassit, tenta de reprendre d'un ton plus posé.

« Je ne sors pas avec Kate, je ne sais pas où vous avez été chercher ça, tous. On est amis, point. »
C'était plus ou moins vrai. Il grogna : « Tu reprends du vin ? »

Il se resservit un verre lui même, attrapa la tarte aux fraises :

« En espérant que vous ne vous recroisiez pas. L'attraction fatale, comme on dit...disons que je suis sceptique, mais je vais te faire confiance. Pour cette fois. »
Il grogna de nouveau : « Ne me fais plus de frayeurs pitié, je n'ai plus l'âge pour ça. »
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MessageSujet: Re: Dimanche confidences || Jule Dimanche confidences || Jule EmptyVen 25 Aoû - 1:08

A trente ans, c’était quand même étrange de récupérer un père. Récupérer n’était pas le bon mot puisqu’elle avait déjà des parents. Voilà longtemps qu’elle ne vivait plus chez eux, elle s’était mariée jeune après tout. Ses géniteurs n’avaient jamais été intrusif, ce n’était pas le genre de la maison. Alors, avec Sonny, c’était étrange. Ce n’était pas tellement qu’il était intrusif, elle avait ce qui ressemblait à une vie privée, mais dans le fond, ils partageaient plus de choses qu’elle n’en partageait avec ses parents. La magie déjà. Parfois, faire comprendre certains principes élémentaires de magie à ses parents relevait du défis. Ce n’était pas le même monde, ça ne servait à rien de le nier. Ensuite leur militantisme au sein du Mouvement pour Merlin ou encore l’Ordre du Phénix. Alors forcément, leur vie se croisait et ils se fréquentait un peu comme s’ils étaient réellement de la même famille. Dans le fond, l’ancien auror n’était qu’un éternel inquiet. Elle se sentait reconnaissante, même si parfois un peu exaspérée. Elle était adulte après tout, mais elle ne disait rien (ou rarement) parce que c’était Sonny justement.

- Je sais que ce n’est pas sain, mais je ne suis pas encore prête à la quitter. Je crois que dans l’idéal, j’aimerai bien finir de la payer et puis peut-être la louer, mais j’aimerai la garder. Elle haussa les épaules, elle savait peu de chose sur la relation que Nelson avait entretenu avec sa femme avant qu’elle ne décède, mais elle savait que celle-ci n’était pas bonne. Je suppose que c’est différent pour moi, mais je crois que je me sentirais coupable de la vendre.

Parfois, il y avait de quoi être admiratif. Quoiqu’il soit mort depuis maintenant six ans, Juliet restait très fidèle à la mémoire de Sean. Elle savait que bon nombre de veuves auraient déjà refait leur vie, mais ce n’était pas son cas. Ca faisait probablement partie des raisons pour lesquelles la famille de feu son mari l’appréciait autant. Elle l’avait véritablement aimé. Ils s’étaient construit ensemble. En un sens, ils étaient aussi morts ensemble. La jeune femme n’était plus la même depuis son décès. Par contre, elle ne pouvait pas s’empêcher de se demander si elle l’aurait encore aimé avec la même intensité. Et si après de dix ans de mariage ils s’étaient aperçus qu’ils n’étaient pas compatibles ? Elle n’y croyait pas, mais tout était possible, en particulier quand on se marie aussi jeune. Peut-être qu’elle l’aimait d’autant plus parce qu’il n’était plus qu’un souvenir parfait qui n’avait jamais eu le temps d’être ternis.

- Ni toi, ni moins ne risquons rien, je pense. Enfin, dans mon cas, je n’ai que rarement vu Alexa en public. Elle ne sortait déjà pas beaucoup avant ça. Seulement quand nécessaire. Reste que c’était un risque inutile, elle va le payer cher. Tu avais parlé de lui louer un appartement en plus ? Impossible maintenant, ça serait beaucoup trop dangereux.

C’était triste à dire et elle ne le disait pas contre Alexa qu’elle aimait beaucoup. Néanmoins, maintenant, la vie de la jeune femme ne serait jamais pareille. Elle allait devoir se cacher encore plus qu’auparavant et toujours se retourner lorsqu’elle marcherait. Être sûre que personne ne la suivait allait devenir une priorité. N’importe quel membres de l’Ordre avait conscience des risques, ils n’étaient pas neuf, mais c’est quand on se retrouvait confronté aux conséquences de ses actes que l’on comprenait réellement ce qui était en jeu. Pour Alexa, l’absence de liberté ou plutôt son abandon. Juliet ne lui enviait pas sa position, mais elle n’eut pas le temps de s’attarder la dessus puisque ça propre conversation avait tourné au vinaigre.

J- e ne détourne pas la conversation, Sonny, je constate et je constate surtout que le principe de vie privée semble échappé à la mère de Rosier.


Boudeuse, elle écouta ce qui commençait à ressembler à une litanie ces derniers temps.

- Nelson, tu crois sincèrement que je ne le sais pas ? Pourquoi est-ce que je ne suis pas avec à ton avis ? Ca fait des mois qu’on se tourne autour, même moi je suis bien obligée de l’admettre, mais il porte la marque. C’est assez définitif comme raison de ne pas continuer cette histoire. Alors je ne comprends vraiment pas pourquoi tu ne peux pas me faire confiance.

Sonny avait beau dire. Il était aussi déraisonnable qu’elle. Borné, comme elle, il refusait d’admettre que sa propre relation était problématique et lui reprochait la sienne. Les bras croisés, elle le défiait du regard tandis que le ton haussait également de son côté. Elle eut un ricanement en l’écoutant.

- On ne va pas faire deux poids deux mesures. Je ne suis pas ta fille, Sonny.
La réplique était méchante, mais Juliet ne le faisait pas en connaissance de cause. Si ce que je pense ne t’intéresse pas, ce que tu penses non plus alors. Tu n’es pas mon supérieur hiérarchique. La seule autorité que tu peux avoir sur moi vient du respect et de l’amitié que j’éprouve pour toi, mais ce n’est pas en me traitant comme une gamine que je me conduirais autrement. J’ai fais une erreur. D’autres en ont fait et des pires que moi. Je ne t’ai pas entendu hurler sur eux comme tu le fais avec moi. Si tu pouvais mettre de côté tes doutes et me faire confiance, tu verrais que je suis prête à assumer les conséquences de mes actes. Quel qu’ils soient.

Il y eut un moment de silence ou elle ajouta sur un ton moins agressif, quoique toujours furieux.

- Quant à toi, si tu décides de t’illusionner sur Kate Prewett, je t’en prie, j’aurais la courtoisie de ne pas te faire la morale, moi.

Décidant qu’elle avait gagné l’argument, elle s’excusa d’avoir crier et Sonny enterra la hache de guerre de son côté en proposant du vin. Elle saisit le verre et en but une gorgée tandis qu’il découpait la tarte aux fraises. Sans le regarder elle posa une main sur la sienne avant qu’il ne la découpe et dit doucement :

- Je sais bien qu’on est les deux seul à être encore là, mais je ne vais me faire tuer Sonny. Pas pour lui, ni pour personne d’ailleurs. Ne t’inquiète pas.


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