Interlude || Un petit tour au marché de Noël ?

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Elle aimait ça, les chants de Noël. C'est comme si le cours d'un instant, elle pouvait oublier tous ses soucis ou ceux du monde, et garder l'espoir qu'un peu de mélodie puisse faire le bien autour d'elle. Il arrivait souvent à Lys de fredonner, siffler ou quelque fois chantonner quelques refrains, qui lui rappelaient qu'il était meilleur de voir la vie du bon côté. Il fallait dire que depuis la grande bataille à Poudlard, du retour du grand mage noir à l'élection de Lucius Malefoy, la vie à Londres n'était plus aussi paisible qu'avant. Elle savait qu'elle pouvait à tout moment croiser un Mangemort, et même s'il n'avait aucun droit de s'en prendre à elle sans raison, elle se montrait en permanence méfiante avec ceux qui défendaient la cause Malefoy. Tous, sauf peut être Evan. Après tout, lui aussi était un sang-pur qui baignait dans les valeurs puristes. Mais étrangement, elle ne le considérait pas comme tel, il était différent. S'ils avaient été capables de devenir amis, c'est qu'il n'était pas pourri comme les autres. Il avait même un côté attachant, en y regardant de plus près. Mais elle se garderait bien de lui dire, il prendrait rapidement le melon.

Songeant à son ami Serpentard, Achlys laissa échapper un petit rire discret. Le temps où ils se retrouvaient pour papoter dans l’insouciance à Poudlard lui manquait. Pleine de nostalgie, Lys s'éloigna de la chorale, bien décidée à trouver ses cadeaux manquants. Elle repéra plus loin un marchand de bijoux, et passa devant une ruelle sombre pour le rejoindre. Mais avant qu'elle ne s'éloigne vers l'avenue, elle se sentit happée dans les ténèbres. Le cœur battant, Lys porta la main à sa baguette pour se préparer à se défendre, jusqu'à ce qu'elle reconnaisse le visage de son crétin de pote, qui semblait ravi de sa petite farce. Pour se venger, elle lui donna une petite tape amicale dans l'épaule, l’œil complice.

▬ Bordel Rosier, ne m'fais plus des frayeurs comme ça !

Evan était bien le dernier qu'elle pensait croiser ici. Malgré leur amitié, les deux adolescents restaient bien différents. Achlys en arrivait parfois à se demander comment ils avaient fait pour s'entendre. Un coup du destin, peut être. Il fallait dire que Lys appréciait son petit côté rebelle, qu'elle ne trouvait pas chez ses amis de Poufsouffle. Il savait la pousser à dépasser ses propres limites, et elle lui en était reconnaissante.

▬ Et ben, si je m'attendais à te voir ici ! Je pensais pas que c'était ton truc, l'ambiance de Noël.

La musique, les décorations, les friandises et tout le tsoin-tsoin féerique ne collait pas vraiment avec l'étiquette d'Evan. Le côté cadeau lui plaisait peut être plus, allez savoir. Rien à voir avec Lys et sa famille, pour qui Noël était la fête la plus attendue de l'année, après leurs propres anniversaires peut être.

▬ Je suis pas seule, je suis venue avec Prym, fit-elle en haussant les épaules d'un air détaché,mais on s'est séparés pour faire nos achats chacun de notre côté.

En fait, ils ne s'étaient pas concertés pour savoir s'ils devaient se rejoindre quelque part. Mais Achlys savait que, du moment où elle était avec Evan, il valait mieux qu'elle évite son frère. Ce n'était pas vraiment une entente cordiale entre les deux garçons, et la jeune blonde préférait ne pas avoir à choisir son camp, où l'un des deux finirait par mal le prendre.

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Cassidy s’était jetée à corps perdu dans la bataille de boule de neige. Rien de tel qu’une lutte forcenée pour le salut de votre âme pour vous réchauffer le cœur. Même si la dite bataille consistait à envoyer des tas de neige sur des enfants. Mais il n’y avait pas d’âge pour s’amuser après tout. Et puis ce n’était pas la taille qui faisait la valeur de l’adversaire, certains de ces mioches se défendaient comme des lions, alors pas de pitié.

« Par Gryffondor, je vais vous faire mordre la poussière, bande de sale morveux. »

La bataille faisait rage entre la bande du stand de vin chaud et celle du stand de gaufre. La Gryffondor fut bientôt rejointe par d’autre passants qui vinrent grossirent les rangs de la résistance. Et pas seulement des gosses, une jeune femme vint leur offrir les services de sa baguette magique, afin de leur fournir plus de projectiles. Malheureusement ce ne fut pas suffisant pour l’emporter, et ils durent déclarer forfait. Ces enfants avaient été des adversaires des plus féroces.

Cassidy retirait avec peine les morceaux de neige glacé qui s’étaient enfoncés dans le col de sa robe. Heureusement sa camarade temporaire vint à son secours, armée de sa baguette. Cassie remercia la jeune femme qui lui offrit généreusement un sortilège de séchage. Elles avaient perdues la bataille, mais au moins elles n’attraperaient au moins pas la crève. Ce qui était une bonne nouvelle, car rien ne tuait l’esprit de Noël comme une dose de pimentine.

Mais avant qu’elles ne puissent faire plus ample connaissance, la jeune femme s’éloignait déjà pour aller rejoindre un ami. Cassidy lui adressa un rapide au revoir, et s’en alla elle-même vaquer à ses occupations. Elle aurait, entre autre, voulu trouver un cadeau pour Nietzche, sans être bien certaine de ce qui pourrait faire plaisir à un chat. Une pelote de laine bien moelleuse peut-être ? Ou une mini tourte au foie de volailles ? Ou bien rien du tout, après tout ce sac à puce n’avait aucune appréciation des fêtes de fin d’année.

Elle s’offrit un verre de bièrraubeurre chaude aux épices de Noël et repris le cours de ses déambulations. Son œil fut attiré dans une ruelle perpendiculaire par la présence d’un bonnet rouge à pompon, sous le bonnet à pompon une jeune fille qu’elle ne connaissait pas, mais qui était en grande conversation avec quelqu’un qu’elle connaissait bien, sa victime favorite, son punching-ball attitré, son malheureux fiancé.

Elle réajusta son serre tête renne et d’un bond alla rejoindre les deux adolescents. Elle tomba sur le dos du pauvre Evan comme la misère sur le pauvre monde. Martyriser les garçons avait toujours été une de ses passions.

« Par Salazar, mais c’est mon fiancé. T’es venu m’acheter un cadeau de Noël ? C’est trop mimi. »

Elle dévisagea Lys avec un sourire bienveillant.

« T’attends quoi pour faire les présentations ? Qu’on soit vieux et desséchés ? »

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L'air de rien et essayant d'afficher un air détaché, Drago se retourna tranquillement pour s'éloigner, priant pour que les deux jeunes femmes ne l'aient pas repéré. Dans quelle galère il serait sinon, toute sa réputation en prendrait un coup. Surtout avec une pipelette comme Cassidy, il ne pourrait pas s'en tirer à bon compte. Il commençait à prendre suffisamment de distance et tout semblait aller dans son sens quand il entendit quelqu'un héler son nom non loin de là. Les épaules crispées, Drago se retourna lentement pour voir Paul Fawley appuyé au comptoir d'un chalet non loin de là. L'homme était le patron du Sabbot de Bacchus, où Drago aimait aller de temps à autre. Il était plutôt de bonne compagnie, et faisait partie des personnes que le jeune blond acceptait facilement dans son entourage. Malheureusement, ce gars-là était peut être un peu trop enthousiaste et bruyant, et dans un moment pareil ce n'était pas vraiment la meilleure des choses.

Mine de rien et n'osant pas tourner le regard vers Cassidy et Athénaïs, Drago s'approcha dignement de Paul, un sourire poli et amical quoi que crispé sur le visage, puis vint lui serrer la main comme il se doit.

▬ Monsieur Fawley, le plaisir est pour moi. Je sais, nous sommes assez débordés en ce moment au siège, je devrais prendre plus de temps pour passer, l'ambiance vient à me manquer. Je ne vais pas pouvoir rest..

Drago fut coupé dans sa phrase par l'arrivée de celle qu'il ne voulait absolument pas voir aujourd'hui : Athénaïs. Il se serait arrangé pour ne pas rester longtemps auprès de Paul, aurait échangé quelques politesses et prit les dernières nouvelles, puis aurait filé se réfugier loin d'ici. Mais il a fallu que la jeune femme débarque pour venir tout faire foirer. A y pensé, il aurait mieux fait de ne jamais aller lui parler, sa vie s'en serait mieux portée. Mais quand il la vit lui faire un grand sourire de salutation, il ne put retenir un maigre sourire à son tour. Il devait se l'avouer, elle était belle et pétillante naturellement, elle n'avait pas besoin d'artifices pour rayonner.

Mais c'était une sang-mêlée, et il ne pouvait pas se permettre de fricoter avec elle face à Paul. Il avait la langue encore plus pendue que Cassidy. Dans quoi c'était-il fourré.

▬ Et bien... Oui oui, ça va...

Son regard varia entre Athénaïs et Paul, se maudissant de s'être levé ce matin. Il devait la jouer cool, et éviter les questions embarrassantes. Peut être qu'il s'en faisait trop. Peut être que Paul prendrait Athénaïs comme une puriste, même si elle n'avait pas le sang pur. Après tout les sang-mêlés étaient aussi nombreux à supporter son père. Non mais vraiment, que rien ne dérape. Inspirant pour garder sa contenance, Drago prit les devants, et tenta le tout pour le tout. Il devait attirer l'attention sur Paul lui-même, et éviter qu'Athénaïs n'ai trop à parler d'elle.

▬ Oh oui, voici Paul Fawley, que nous connaissons depuis longtemps. Enfin, son nom n'est plus à faire, le Sabbot a fait toute sa renommée, n'est-ce pas Paul ?

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Il n'y avait pas à dire, depuis qu'ils s'étaient revu une deuxième fois sur le lieu de travail de la jeune femme, la relation entre elle et Drago allait bien mieux et s'améliorait à chaque fois qu'ils se voyaient. Enfin, c'était du moins l'impression qu'avait la jeune femme. Elle espérait que l'homme qui lui faisait face à ce moment même pensait la même chose. En tout cas, elle était sincèrement heureuse de pouvoir le croiser ici, même si elle n'aurait pas pensé le trouver là. Il fallait dire qu'il détonnait un peu ici, au milieu de toutes ces couleurs, habillé presque entièrement en noir. Mais elle était contente quand même.

Elle lui offrit un grand sourire, puis se tourna vers celui qui l'accompagnait, Paul Fawley. Ce bonhomme donnait immédiatement envie de se détendre. Il invitait à la gentillesse et à la bonne humeur. Athé trouvait que les gens comme lui n'était pas suffisamment nombreux, et pourtant, elle ne l'avait vu qu'une seule fois, et de loin.

- C'est vrai que le Sabbot est vraiment un endroit où l'on ne peut qu'aimer aller, dit alors Athénaïs, après avoir prit soin de laisser répondre le patron de ce restaurant. Mon patron ne cesse de vanter vos mérites ! Et il en faut beaucoup pour l'impressionner ! Il ne tarit pas d'éloge à votre sujet.

Le patron d'Athé, au café, était complètement en admiration devant ce personnage qu'était Paul Fawley. Il espérait un jour atteindre une qualité telle que celle qu'il y avait dans le Sabot de Bacchus. C'était peut-être ambitieux pour leur petit café, mais la qualité des services était tout de même élevée. Pas impossible qu'il y arrive un jour.

Soudain, alors qu'elle lançait un regard en coin à Drago, Athénaïs sentit deux enfants la percuter et baissa les yeux sur eux, reconnaissant les jumelles. Un sourire aux lèvres, la jeune femme se baissa immédiatement.

- Hé ! Qu'est-ce que vous faites là toutes les deux ? Où est Maman ? demanda alors la jeune femme en fronçant les sourcils.

Gaëlle se tourna et pointa du doigt une boutique, un peu plus loin.

- Elle est avec Ethan. Bonjour, ajoutèrent-elles ensuite en se tournant avec politesse vers les deux hommes.

Athé soupira, un peu soulagée que sa mère n'ait pas juste abandonné les enfants. Les filles avaient dû la voir et la rejoindre. Regardant tour à tour les jumelles, la jeune femme remarqua alors que Kate gardait le regard fixé sur Drago. Immédiatement, l'incident avec Danny revint en mémoire à la jeune femme. Oh... Problème.

- Hum, je... vous... vous voulez un chocolat ? demanda-t-elle soudain, son regard se portant sur le stand devant lequel ils étaient.

C'était fourbe, mais il n'y avait rien de mieux que le mot "chocolat" pour détourner l'attention des enfants. Immédiatement, deux paires d'yeux se fixèrent sur la jeune femme et cette dernière sourit avant de se relever. Elle fit un petit sourire d'excuse aux deux hommes.

- Excusez-moi, ce sont mes petites soeurs... justifia-t-elle.

Elle contourna ensuite Drago et s'approcha du comptoir pour commander. Soudain, une idée lui traversa l'esprit et elle se retourna vers les deux hommes.

- Vous voulez quelque chose ? Un café, un chocolat ?

Si un jour on lui avait dit qu'elle proposerait un truc à boire à Paul Fawley et Drago Malefoy... Elle aurait sûrement rit.

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Evan éclata de rire lorsque, le reconnaissant, Lys s'indigna et le frappa, de façon amical, sur l'épaule. Cette situation lui rappelait énormément leur rencontre, lorsqu'il l'avait embarqué dans une salle de classe vide sans que la pauvre et innocente Poufsouffle ne comprenne quoi que ce soit. Là encore, elle ne comprenait pas, mais elle n'était pas totalement perdue : ils se connaissaient depuis un moment maintenant. Trois ans pour être précis.

- Je ne pouvais pas résister, c'était beaucoup trop tentant, s'exclama Evan en cessant de rire, conservant tout de même son sourire aux lèvres.

Cela faisait un moment que Lys et Evan ne s'étaient pas vus, en plus, alors il avait bien le droit de la taquiner un peu, non ? La dernière fois qu'ils avaient discuté ensemble, c'était à Poudlard, alors bon, autant dire que ça commençait à dater. Bon, bien sûr, ils s'envoyaient des lettres. Mais ce n'était pas pareil.

- Ah, je confirme ! Noël, c'est pas mon truc ! Mais je m'ennuyais chez moi, alors je me suis dit que, bon, tant qu'à faire...

Tout était mieux que l'ambiance au Manoir. Tout. Même celle du Chemin de Traverse, bien trop sucrée à l'approche des fêtes. Et puis bon, il n'y faisait même plus attention maintenant. Evan, dès qu'il se retrouvait avec un ami, ou une dans le cas présent, pensait plus à ce qu'ils allaient pouvoir faire pour s'éclater plutôt qu'à autre chose. Enfin là, cela risquait de ne pas être trop possible.

- Ah... Le jumeau est dans les parages ? J'vais devoir faire attention, alors, déclara-t-il, un sourire mi-moqueur mi-hautain aux lèvres.

Prymnéus. Alors lui, il était vraiment embêtant. Pas possible d'être tranquille avec Lys quand il était dans les parages. Toujours là, en train de regarder Evan comme s'il allait l'étriper, et constamment prêt à éloigner sa soeur de celui qu'il considérait comme néfaste. Bref : un emmerdeur. Comme s'il allait faire quoi que ce soit à Lys...

Soudain, alors qu'il se tournait vers Lys pour lui demander si elle voulait aller boire un truc, une voix se fit entendre dans son dos et Evan se figea, priant Merlin pour qu'il se soit trompé et pour que la personne qui avait parlé ne soit pas celle qu'il pensait.

Malheureusement, lorsqu'il se retourna et qu'il reconnut le cauchemar ambulant, nommé également Cassidy Faulkner-Nott, Evan n'eut plus aucun espoir.

- Faulkner... grimaça-t-il, avant de faire un léger sourire moqueur. Ah ? Tu attendais quelque chose de ma part ? J'étais pas au courant. En quel honneur ?

Immédiatement après, la Gryffondor se tourna vers Lys et Evan se crispa. Oh, problème. Problème, problème, problème. Mince ! Il ne s'était pas attendu à ce que Lys et Cassidy se rencontre un jour ! Et là, pour le coup, il ne savait pas quoi faire. Pas qu'il ne veuille pas présenter son amie, mais... bon sang, Faulkner allait immédiatement comprendre qu'il ne s'agissait absolument pas d'une Sang-Pure. Bon, d'un autre côté, il ne pouvait aps faire comme s'il ne connaissait pas Lys. Elle l'aurait très mal prit. Bon sang, par Merlin !

- Faulkner, je te présente Ly... Hum... Achlys Kaustas-Deketh, se reprit-il. Achlys, Cassidy Faulkner... Nott, ajouta-t-il, à peine quelques micro-secondes après.

Il lança ensuite un regard à son amie. Il espérait sincèrement qu'elle n'avait pas entendu et cru les rumeurs que Sorcière Hebdo avait colporté. Il n'avaient pas eu le temps d'en parler, de ça. Oh, bon sang, pensa alors en Evan en se retenant de soupirer. Pourquoi fallait-il que cette histoire continue inlassablement de le poursuivre ? Et pourquoi, par Merlin, pourquoi avait-il fallut que ce soit Faulkner qui soit avec lui ce jour-là ? N'importe qui d'autre aurait fait l'affaire ! Et il n'aurait pas eu à supporter cette fille qui semblait prendre un malin plaisir à toujours, toujours, toujours remuer le couteau dans la plaie.

Bon sang ! Mais pourquoi ?!

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Achlys fit semblant d'être vexée et fit une moue ridicule quand Evan éclata de rire. Bien sur qu'elle ne lui en voulait pas, le jeune Rosier était tout à fait du genre à faire des blagues pourries mais qui faisait bien rire la blonde malgré elle. Souvent, elle lui répétait qu'il avait la chance d'être un Rosier, sans quoi il aurait finit à Azkaban depuis longtemps pour faire des âneries plus grosses que lui. Mais c'était aussi une des raisons pour lesquelles elle aimait sa compagnie. Trois ans qu'elle prenait plaisir à le supporter. Elle n'avait pas eu la joie de le voir depuis longtemps, alors ses blagues vaseuses étaient les bienvenues. Elle se moqua gentiment de lui quand il dit qu'il était mieux ici que chez lui.

▬ Tu parles, si j'avais une maison aussi grande que la tienne, je ne pourrais jamais m'ennuyer !

Bien sûr, elle n'avait jamais été chez Evan, mais il lui en avait déjà parlé. Elle même n'était pas mal logée, il fallait bien assez d'espace pour héberger sept personnes, mais cela n'avait certainement rien à voir avec l'immense bâtisse dans laquelle vivait son ami. Elle imaginait qu'il devait avoir une bibliothèque bien remplie où elle pourrait y passer ses journées, ou un jardin si grand qu'elle n'en verrait jamais la fin. Cela dit, elle n'échangerait jamais sa vie avec la sienne. Elle était heureuse d'avoir une si grande famille, et Lys comprenait qu'Evan devait parfois s'ennuyer en étant fils unique. Elle n'imaginerait jamais sa vie sans Prymnéus, c'était certain. Quant à Evan, il se passerait bien du jumeau de la Poufsouffle, et ne cessait de la taquiner à ce propos. Elle leva les yeux au ciel, pas exaspérée le moins du monde. Ces deux-là étaient de vrais cas, mais si ça les amusait de se défier sans cesse, qu'ils se débrouillent, ils étaient assez grands pour qu'elle ne fasse pas la police.

Lys s'apprêtait à répondre à son ami, quand ils furent soudainement interrompus. La jeune Poufsouffle fut surprise de voir arriver une adolescente aussi blonde qu'elle, qui fit son entrée le plus simplement du monde. Elle s'adressa d'abord à Evan, qu'elle semblait bien connaître. Attends, sa fiancée ? Achlys avait les yeux écarquillés d'incompréhension, dévisageant la nouvelle venue de curiosité. Celle-ci se tourna alors vers elle, loin d'être condescendante envers elle, ce qui rassura Achlys. En fait, son interruption soudaine l'a totalement déstabilisée, mais elle lui fit un sourire poli et aimable à son tour, attendant d'avoir une explication de la part d'Evan.

Cassidy Faulkner-Nott. En soit, elle n'avait pas entendu parler d'elle - elle aurait peut être dû, les connaissances d'Evan étaient dans l'ensemble assez connues dans la société sorcière - mais le nom de Nott lui dit quelque chose. Elle se demanda s'il ne s'agissait pas d'une des familles de sang-pur de Grande-Bretagne. Elle n'avait pas encore mémorisé qui était qui, malgré qu'elle vive en Angleterre depuis pas mal d'années maintenant. Il fallait dire que la politique et toute la partie puriste du pays ne l'intéressait que vaguement. Elle avait reconnu le nom d'Evan surtout parce qu'Egéon travaillait pour Chapman Rosier, simplement. Enfin, dans tous les cas, peu importe son nom de famille, Lys n'était pas du genre à prendre en compte les origines de quelqu'un. Elle lui tendit la main dans un geste amicale, toute sourire.

▬ Enchantée, tu peux m'appeler Lys. Evan ne m'avait jamais parlé de toi, je ne savais pas qu'il était... Fiancé ? Puis, elle se tourna vers lui d'un faux air de reproche. Tu attendais quoi pour me dire une chose si importante Rosier ?

Lys appelait toujours Evan par son nom de famille, sauf si la conversation devenait sérieuse. C'était plus comme un surnom qu'autre chose. Parfois pour rire, elle l'appelait Rosy-chou, mais elle ne s'y risquait pas souvent. Il ne fallait pas que ça lui retombe dessus. Elle n'allait certainement risquer le coup maintenant, en présence de la fiancée d'Evan. Non mais attends, FIANÇAILLES ? Elle n'en revenait toujours pas.

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Le moins qu'on puisse dire c'est qu'Evan n'était absolument pas ravi de voir Cassidy débarquer dans cette ruelle. Il n'était jamais content de la voir, certes, mais encore plus aujourd'hui. En temps normal il serait contenter de lui balancer un « dégage Faulkner » bien senti, mais cette fois ci il fit les présentations, de mauvaises grâce, mais ils les fit.

Le fond de l'air dégageait un odeur de putride de culpabilité, Cassidy finit par ce dire qu'il ne voulait juste pas smontrer à son amie quel genre de goujat il pouvait être parfois, et que c'était pour cela qu'il ne l'avait pas envoyer voir ailleurs si il était comme il le faisait habituellement. Excellent, ça allait être encore plus drôle que prévu !

« J’espérais une gentille petite attention de la part de mon fiancé pour Noël, mais visiblement même ça c'est trop te demander, espèce de Grinch ! Moi en tout cas j'ai quelque chose pour toi... »

La Gryffondor fouilla au fond de son sac et en sorti une petite boîte de vifs d'or en chocolat. A la base ce cadeau était prévu pour Théo, mais rien que pour voir la réaction d'Evan cela valait le coup. Elle ne regrettait pas d'avoir dépenser quelques gallions pour cette bonne blague.

Cassidy serra chaleureusement la main de Lys, tout en l'assurant quelle était ab.so.lu.ment ravie de la connaître, et que c'était toujours un VRAI PLAISIR de rencontrer les amis d'Evan. Si c'était parce qu’elle n'était pas sang pur qu'Evan était mal à l'aise à l'idée de la lui présenter, c'était que le Serpentard connaissait bien mal Cassidy. Certes elle donnait de l'importance au statut du sang, mais pas au point de snober ceux qui avaient un rang inférieur au sien. Elle traita donc Lys avec sa sympathie habituelle, et même avec un petit bonus, juste pour le plaisir de le rendre fou.

« Tu es à Poudlard Lys ? Je ne me souviens pas de t'avoir déjà rencontré. Moi je suis à Gryffondor, en 6ième année. » poursuivit-elle, toujours aussi souriante.

Le sujet des fiançailles d'Evan furent une surprise pour la Poufsouffle, et Cassidy du se mordre la lèvre pour ne pas éclater de rire. Oh non c'était vraiment trop beau. Cassidy, avec son manque de politesse habituel, coupa la parole à Evan, hors de question de le laisser répondre en premier, il ficherait tout par terre.

La Gryffondor passa son bras autour des épaules d'Evan, afin d'être sûre qu'il n'ait pas le temps de répliquer.

« Nos fiançailles ont été annoncées officiellement dans la presse cette été, nos familles sont très impatientes de voir cette union se réaliser. L'été prochain certainement, après mes 17 ans. » Elle lâcha enfin le pauvre et Evan et poursuivit « J'espère que tu viendra à la cérémonie Lys ! »

Quiconque connaissait un tant soi peu Cassie aurait tout de suite deviner la blague, le genre fiancée douce et maniérée n'étant pas du tout sa marque de fabrique. Mais si l'autre blonde mordait à l'hameçon, elle aurait hâte de voir sa réaction.

Puis après tout, Evan l'avait bien cherché. Elle ne faisait que lui rendre la monnaie de sa pièce, il lui avait fait exactement le même coup avec Niklaus à Pré-au-Lard. Œil pour œil, dent pour dent.

« Un verre au Chaudron Baveur, ça vous dis ? » continua -t-elle, mine de rien.

Rapide résumé de la situation : Cassidy = allumette, Evan = dynamite. Ils étaient incapables de passer plus de cinq minutes ensemble sans que l'un n'essaie de rendre l'autre totalement maboule. Personne sain d'esprit n'aurait jamais eu l'idée de les marier ensemble. Et la pauvre Achlys serait certainement une victime collatérale de cette incompatibilité de caractère.

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Stop. Pause. On s'arrête deux secondes et on analyse la situation. Alors, tout d'abord, Evan était venu au Chemin de Traverse pour fuir le Manoir. Ensuite, c'était avec un plasir certain qu'il était tombé sur Lys, qu'il n'avait pas vu depuis un moment. Retrouvailles, rapide discussion, tout ça, tout ça. Et Evan allait l'inviter à boire un verre quand, soudain... Eh ben, voilà. Là, ça partait en cacahuète. Normalement, Evan aurait dit que Cassidy était encore venu se mêler de ce qui ne la regardait pas. Mais...

Est-ce que cette fille était réellement Cassidy Faulkner-Nott ?!

Non mais, sérieusement ?! Elle lui avait vraiement acheté un truc ?! Evan interloqué, ne pouvait détacher ses yeux de la boîte que Cassidy tenait dans ses mains. C'était sérieux ? Non, ça ne pouvait pas l'être. Cassidy qui lui offrait des chocolats ? Il était où le piège ? Y'avait un truc, c'était pas possible autrement. Ils étaient empoisonnés, c'est ça ? Maladroitement, Evan reçut le cadeau et ne sut alors absolument pas quoi en faire. S'il le jetait, nul doute qu'Achlys lui ferait une scène. Il l'entendait déjà d'ici : "On ne jette pas un cadeau !". Et puis, Faulkner en profiterait sûrement pour en rajouter une couche. Et, non, Evan n'était pas un... un... Non mais c'était quoi un "Grinch", au juste ?!

Après avoir fait les présentations, le Serpentard chercha immédiatement un moyen de se débarasser de l'actuel fléau de sa vie. Mais c'était sans compter sur Lys et sur la bombe que venait de lâcher Faulkner.

- Quoi ?! s'indigna Evan, soufflé. Mais elle n'est... !

Le jeune homme n'eut pas le temps de finir. Faulkner enchaîna, le plus naturellement du monde, parlant avec Lys avec sympathie. Evan regarda un instant les deux filles. Maintenant qu'il y pensait, il n'avait jamais vu Faulkner faire vraiment preuve d'un Purisme très poussé. Certes, elle avait insulté un agent de police de "Sang-de-Bourbe", mais à côté de ça, elle n'avait jamais fait preuve d'une volonté de se placer au-dessus des Sang-Mêlés et autres sorciers. Alors peut-être qu'Evan pouvait continuer à agir normalement avec Lys ? Enfin, normalement... Fallait pas pousser quand même. Il ne savait pas ce que Faulkner pouvait faire si elle le voyait trop proche de Lys. Elle pourrait peut-être penser qu'ils étaient ensemble, ce qui n'était absolument pas le cas. Lys était une très bonne amie, si pas la meilleure amie d'Evan. Et ça n'irait pas plus loin, car ni l'un ni l'autre ne le voulait. Enfin bref, il s'égarait.

Soudain, sans comprendre ce qui lui arrivait, le pauvre Evan sentit la Gryffondor passer un bras autour de son cou. Mais qu'est-ce qu'elle fichait ?! Depuis quand les fiancailles étaient officielles ?! Non, pire, depuis quand les familles étaient d'accord ?! Aux dernières nouvelles, toute cette histoire n'était qu'une grosse erreur et personne n'avait rien validé du tout ! Et il n'y aurait pas de cérémonie, et Lys ne serait pas conviée ! Non mais à quoi jouait l'autre folle ?!

Soudain, cela sauta aux yeux d'Evan. Ah, d'accord. Ok. Le bon vieux "oeil pour oeil, dent pour dent", hein ? Evan se rappelait avoir fait le même coup à la jeune fille, quelques temps plus tôt, à Pré-au-Lard, juste avant qu'ils n'aient la merveilleuse idée de se rendre à Poudlard. Et voilà qu'aujourd'hui la demoiselle lui rendait, comme qui dirait, la monnaie de sa pièce. Enfin bon... Evan n'était pas allé jusqu'à la prendre par la taille lui, n'est-ce pas ? Alors si elle pouvait enlever son bras, ce serait sympa. Après, Lys allait se faire des idées sur leur relation. Au, bien sûr, il pourrait toujours lui expliquer la situation plus tard, et en détail, mais bon. Si Cassidy s'arrêtait là, il n'aurait pas à le faire, et ce serait toujours ça.

- Tu es fatiguante, tu le sais Faulkner ? demanda-t-il après que cette dernière ait retiré son bras. J'espère que tu ne crois pas ce qu'elle raconte, dit-il ensuite en se tournant vers son amie. On n'est pas fiancé, Lys.

Evan se figea instantanément après avoir lâché le surnom qu'il donnait à son amie. Merde ! Lui qui ne voulait pas appeler Achlys comme ça devant Faulkner ! Pour le coup, c'était raté ! Bon sang, maintenant, Cassidy allait pouvoir mesurer leur degré de complicité ! Et elle allait fourer un peu plus son nez dans leurs affaires !

- Si c'est toi qui paie, soupira Evan, las, quand son cauchemar personnel proposa un verre.

Bon sang, mais pourquoi ça tombait toujours sur lui ce genre de plans foireux ? C'était trop demandé de passer un après-midi tranquille ?

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Là, Achlys se sentait un peu de trop. Même si Evan était bien fiancé, aussi surprenant que ça pouvait l'être, Lys n'imaginait absolument pas son ami fréquenter ce genre de fille et encore moins en tomber amoureux. Oh, Cassidy lui semblait bien sympathique, mais la Poufsouffle commençait à bien connaître Evan, et il n'avait rien à faire avec elle. En plus, il n'aimait pas les blondes, c'était un fait. Surtout qu'en trois ans, elle avait eu le temps de le voir fréquenter des filles - il fallait dire qu'il était un sacré coureur de jupons - qui n'avaient rien à voir avec Cassidy, et jamais une seule blonde. Alors oui, elle était encore sur les fesses, pour être polie, de cette nouvelle de fiançailles.

Lys était toute consternée de la voir se comporter comme une petite amie toute mielleuse, et surtout de voir la tête déconfite d'Evan. Elle la vit sortir une boîte de chocolat d'on ne sait où, et qui semblaient être de très bonne qualité, et certainement pas des plus bas prix. Tout ceci fit rappeler une nouvelle fois qu'elle et Evan n'étaient pas du même monde. Les quelques cadeaux de Noël qu'elle avait pu faire à son ami ne valaient souvent pas grande chose, même si elle y mettait du cœur. Elle devait se débrouiller avec son argent de poche, qui n'était pas bien conséquent quand on avait cinq frères et sœurs. Elle baissa les yeux, ne sachant trop où se mettre tandis qu'Evan recevait son cadeau. Lys n'osa relever la tête seulement lorsque la nouvelle venue s'adressa à elle, toute sourire. Même si elle se montrait amicale envers la Poufsouffle, Achlys trouvait qu'elle en faisait un peu trop, et à voir la tête d'Evan, c'était louche. Mais elle se trompait peut être, et préférait rester agréable comme avec n'importe quelle nouvelle rencontre.

▬ Oui, je suis à Poufsouffle en cinquième année. Je ne fréquente pas trop les amis d'Evan, c'est peut être pour cela que l'on ne s'est jamais croisées.

Ainsi, Cassidy était à Gryffondor, elle ne devait donc pas être une mauvaise personne. Elle préférait ne pas avoir de préjugés, mais en général les mauvais sorciers ne se retrouvaient pas chez les lions, sauf exceptions. Enfin, son meilleur ami était un Serpentard, la preuve en est qu'il ne faut pas se fier aux apparences. Achlys continua d'être surprise quand elle vit Cassidy se coller à Evan, qui était tout aussi consterné. Non mais vraiment, qu'est-ce qu'il se passait entre eux ?

Elle apprit que leurs fiançailles avaient été officiellement annoncés dans les journaux, mais Lys ne les lisait jamais. C'était toujours Egéon qui leur apportait les nouvelles, tant qu'elles lui semblaient importantes. Toutefois, Lys était encore plus perplexe qu'Evan ne lui en ai pas parlé lui-même. Un événement aussi important dans sa vie, elle en aurait bien entendu parlé non ? Les deux adolescents n'étaient pas du genre à se dire absolument tout, mais ils ne se cachaient rien de si gros. Fronçant les sourcils de consternation, elle se tourna vers son ami, attendant sa réponse. Lys voulait d'abord savoir ce qu'Evan avait à en dire, lui faisant confiance. Et elle avait visiblement bien fait, car celui-ci démenti tout ce que venait de raconter la blonde avec un peu trop d'enthousiasme. Enfin, peut être que l'amour rendait toujours aussi excité, allez savoir.

Finalement, Lys souleva un sourcil et se retourna vers Cassidy, ne sachant si ce n'était qu'une bonne blague, ou s'il y avait autre chose derrière tout ça. Enfin, autant prendre tout ceci à la rigolade, ce qu'elle fit avec un petit rire amusé.

▬ C'était presque crédible, dommage qu'Evan n'aime pas les blondes, dit-elle en lançant un sourire moqueur et complice à son ami.

Achlys pouvait enfin se détendre, elle n'aurait pas à tenir la chandelle. Elle en profiterait pour retenir cette histoire dans un coin de la tête et la ressortir au bon moment pour se moquer gentiment d'Evan. Peut être s'amuserait-elle à les regarder se chamailler, c'est pour cela qu'elle accepta de bon cœur de les suivre au Chaudron Baveur, et peut être pourrait-elle en apprendre un peu plus sur la nature de leur relation. On ne se disait pas fiancés sans que cela cache quelque chose.

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L'adolescente dissimula en éternuement le rire goguenard qu'elle sentait pointer devant la mine surprise d'Evan, sa boîte de chocolat à la main. Elle venait de lui scier les pattes, c'était trop drôle. Elle était sûrement la dernière personne dont il espérait qu'elle lui offrirait quelque chose pour Noël.

« Dis pas merci surtout, ça serait dommage... » soufflât-elle en attendant des remerciements qui se faisaient attendre.

Et après on disait que c'était elle la malpolie !

Cassidy senti qu'elle en effet, peut-être, un peu trop fait. Tout dans son allure, de sa tignasse blonde mal peignée, à ses baskets trouées en passant par son serre-tête bois de renne (à grelots) disait qu'elle n'était pas une fifille mielleuse qui vous donnait du « ma chère » « très réenchantée » élégance prout-prout à deux rond. Elle reprit donc la conversation sur un ton normal.

« Tu m'étonnes... » commenta sobrement Cassidy quand Achlys expliqua qu'elle ne fréquentait pas les amis d'Evan.

La Gryffondor elle aussi les évitait autant qu'elle le pouvait, d'une part parce que c'était des Serpentards (ce qui en soit était une raison amplement suffisante) mais surtout parce que le type même du sang-pur bon chic bon genre, avec en plus une attitude de tête à claque. Oui, Cassidy faisait montre d'une moralité de vieille fille janséniste parfois, et pour elle vouloir profiter de la vie et s'amuser était une attitude déplorable. Et après on viendra se demander pourquoi elle n'avait pas d'ami, à part son chat.

Bon, Evan mit fin à la mascarade des fiançailles en moins de temps qu'il n'en fallait pour dire quidditch. Et heureusement d'ailleurs, ce rôle devenait fatiguant au bout de cinq minutes. Elle et lui, réellement, fiancé, par Salazar, quel cauchemar. Elle donna quand même un coup de coude à Rosier, pour la forme.

« C'est bon le martyr, j'arrête avec ça. »

Elle scruta attentivement la réaction de Achlys, après tout il se passait peut-être vraiment quelque chose entre les deux, et la dernière chose que Cassidy voulait c'était provoquer une crise, du genre celle qu'elle et Niklaus avaient eu à cause de la stupide blague d'Evan. Cassie aimait blaguer mais n'était jamais mesquine. Heureusement la Poufsouffle comprit rapidement que ce n'était rien de plus qu'une boutade entre vieux ennemis.

« Hey, on a vraiment été fiancés cet été, et nos grands-pères y tenaient à ce mariage. » ajouta-t-elle avec une haussement d'épaule rageur.

Cassidy ne mentait jamais, et même en brodant pour faire rire, ses histoires avaient toujours un fond de vérité. Son honnêteté était sa fierté, et elle n'appréciait que moyennement qu'on insinue qu'elle avait inventé cette histoire de fiançailles.

Elle renâcla bruyamment lorsque Evan proposa qu'elle paie la note au Chaudron Baveur.

« Et quoi encore ? Je fais pas la charité, surtout pas aux riches. Et puis rend moi ça, c'est le cadeau de Théo. » grommela-t-elle en refourrant la boîte de chocolat dans son sac.

La neige recommençait à tomber à gros flocons, elle avait hâte de se trouver au chaud. En chemin elle raconta à Achlys le détail de ses prétendues fiançailles avec Evan, restant sourde au dénégations du Serpentard.

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