[HRP: Désolée pour la longueur mais j'ai essayé de tout rattrappé, j'espère que ça ira
]
Un rayon de soleil perça les lourds rideaux et vint lui caresser la joue de sa douce clarté. La jeune fille battit des paupières, se retourna sous les couvertures chaudes avec un grognement endormit et tenta de replonger dans le sommeil, de rattraper son rêve qui déjà s’éloigne...Toujours le même que d’habitude, son père avec son habituel sourire lumineux, elle blondinette sur ses genoux, tous les deux enlacés, puis plus rien...si, un éclair dans l’obscurité, ça tourne au cauchemar, un sort impardonnable...Sort ! Emma rouvre les yeux brusquement. Le cours de magie noire, celui qu’elle attend depuis la rentrée, l’un des seuls dans lesquels elle a encore des choses à apprendre. Beaucoup de choses à vrai dire même si son éducation est loin d’avoir été bâclé de ce côté là...Elle rejeta vivement les couettes et se glissa hors de son lit. Quelques instants plus tard, elle était dans les couloirs du premier étage, vêtue aussi soigneusement que d’habitude de l’uniforme de l’école et un vieux grimoire de magie noire qu’elle tenait serré contre sa poitrine. Plus qu’un manuel scolaire, il était transmis de génération en génération dans la famille Mickaïlov depuis des siècles et contenait les annotations de tous ses illustres parents, de grands mages noires reconnus dans leur pays natal, la Russie, et qui avaient toujours pratiqué cet art obscure avec passion. Emma espérait se montrer à la hauteur de ses ancêtres et apporter elle aussi sa pierre à l’édifice.
La vert et argent pensait qu’elle aurait quelques difficultés à trouver la salle de cours étant donné qu’elle avait passé ces trois dernières années hors de Poudlard. En effet, sa mère désirant garder le contrôle sur cette fille qu’elle sentait devenir chaque jour plus distante l’avait fait revenir dans le manoir familial avec une autorisation du Ministère qui la savait fervente partisante du Seigneur des Ténèbres. Rassurée sur le sort de sa descendante après ces trois années passées à lui enseigner la magie 24h sur 24 et lui laver le cerveau, fourrageant dans le pauvre esprit d’Emma pour y traquer les « mauvaises » pensées et les remplacer par d’autres meilleures selon elle, parfois en faisant usage de torture pour ancrer plus profondément les idées dans l’âme de la jeune fille...Elle avait plus ou moins réussi son oeuvre : Emma était de retour à l’école de Sorcellerie avec une haine illimitée pour les sangs de bourbes et les moldus, un désir insatiable de puissance, de savoir et d’exceller dans tout ce qu’elle entreprenait, des connaissances magiques étonnantes pour une fille de son âge, elle était devenue glaciale et blessante, évitait toutes relations... Cependant, quelque part, elle n’était pas totalement passée sous le contrôle de sa mère et sentait quelque chose en elle, sa vraie nature, qui mourrait d’envie de sortir, un besoin de vérité.
Toujours est il qu’elle ignorait où avaient lieu les cours de magie noire. Un élève de quatrième année lui avait donné quelques indications sur une salle au premier étage...Heureusement, elle n’eut pas à chercher longtemps et repéra immédiatement la porte d’entrée qui ne passait pas inaperçue, ayant apparemment été modifiée par quelqu’un ayant un goût prononcé pour l’ombre. Elle caressa du bout des doigts la porte d’un noir d’ébène avant de se décider à la pousser doucement. Aussitôt, une musique étrange résonna. Elle semblait venir d’un orgue enchanté près d’une bibliothèque et Emma réprima un léger sourire. Tocatta et Fugue de Bach. L’un des morceaux préférés de son grand père. La jeune fille parcourut la pièce des yeux : elle était à son goût, sombre, étrange et inquiétante. Le tableau en pierre d’onyx était éclairé par la lueur rougeoyante de deux feux enfermés dans des sortes de cages, les chaises et la table semblaient faites d’un matériel inconnu qui attirait le regard, à la fois d’un noir profond et parcouru de reflets lumineux. Pour finir, la vue d’un trône derrière un piédestal lui fit hausser les sourcils. La modestie et la simplicité ne semblaient pas faire partie des principales qualités du professeur...
De toute évidence, le cours commencerait d’une minute à l’autre. De nombreux élèves étaient déjà présents ainsi que le professeur, un vieux sorcier à l’air jovial et aux petits yeux perçants. Il couvait la salle d’un regard mystérieux et insistant auquel rien ne paraissait échapper. Ce premier abord se révélait plutôt prometteur mais la jeune apprentie se garda bien de prononcer un jugement avant de l’avoir vu à l’oeuvre. De toute façon, peu lui importait de bien s’entendre avec ses professeurs, elle était là seulement pour apprendre. Emma se glissa donc discrètement jusqu’au fond de la salle où il restait une place vide et attendit bien droite sur sa chaise et les bras posés sagement sur la table que le professeur daigne prendre la parole, ce qu’il ne tarda pas à faire. Après s’être présenté, le dénommé Samuel Maxwell émit quelques craintes sur les capacités en magie noire de ses élèves et par lesquelles Emma ne se sentit guère concernée, sachant parfaitement la qualité de ses maléfices. Il enchaîna avec un programme détaillé des cours de l’année. Nécromancie, démonologie, feudeymon... La jeune fille n’était peut être pas venu pour rien finalement et tout cela promettait d’être extrêmement intéressant.
Le professeur s’enquit auprès de ses élèves du lien entre les Sortilèges et la Magie noire. Avec un léger sourire sur les lèvres, la vert et argent se souvint de ses 14 ans, 5h du matin, assise à la table de la cuisine avec sa mère. «
La magie noire, avait elle commencé, est comme tu le sais la plus puissante forme de magie. Arrêtons nous sur son nom : magie noire, celle de l’obscurité qui a souvent recourt à notre côté sombre...Il n’est pas donné à tout le monde de la pratiquer et elle demande une grande force de volonté, celle de maîtriser nos sentiments, notre sensibilité, notre naïveté pour réussir...Les sorciers blancs appellent ça « ne pas connaître l’amour » Crois moi, c’est une bonne chose. L’amour ne servira qu’à t’entraver. A présent, la pratique. Pour l’utiliser, on a recours comme en magie blanche à des sortilèges mais ces derniers sont appelés maléfices et servent principalement à faire le mal. Evidemment, des sorciers ne pratiquant pas la magie noire peuvent utiliser des maléfices sans pour autant être un mage noire. Non ce qui fait vraiment la différence, c’est la véritable intention de celui qui jette le mauvais sort...Il faut également que tu saches qu’il existe plusieurs sortes de maléfices en magie noire : des sorts offensifs qui affectent profondément les choses qu’ils heurtent en plus de l’énergie magique ou plus simplement, des mauvais sorts qui ne cause de dommages qu’à leur cible. Enfin, terminons avec les sorts impardonnables. Il y a mieux que les maléfices...Avada Kedavra, Endoloris, Imperium...Les plus puissants. Ceux qui peuvent causer la souffrance, prendre le contrôle d’un esprit, mettre fin à une vie. Pour ces derniers, il faut vraiment faire appel à notre noirceur mais également à de grands talents magiques... »
Cependant, avec un petit sourire en coin la sorcière se tut. Elle n’était pas là pour prouver l’étendue de ses connaissances mais pour les approfondir. Emma attendit donc les bras croisés que certains élèves répondent à la question du professeur, ce qui ne tarda pas. Un garçon de Gryffondor et une fille de Serpentard s’en chargèrent mais la vert et argent ne prêta pas vraiment attention à leur propos. Toute fois, le dernier à prendre la parole réussit à attirer son regard...Il avait fait un résumé très complet des points communs et des différences. Un garçon intéressant....que la blonde se promit de rencontrer dans les prochains jours.
Le professeur commenta les différentes réponses et donna lui même une longue définition. Emma remarqua qu’autour d’elle, de nombreux élèves prenaient en notes toutes les paroles du professeur mais la jeune fille se contenta d’écouter attentivement sans décroiser les bras. Une feuille et un crayon lui étaient parfaitement inutiles...Elle avait appris dès son plus jeune âge à se servir de sa mémoire en toute occasion et toutes les informations qu’elle recevait prenait leur place dans un coin de sa tête d’où elles ne bougeaient plus. La blonde ne daigna donc pas décroiser les bras, fixant le professeur droit dans les yeux avec le même petit sourire que tout à l’heure. Seul un petit éclat dans sa prunelle indiquait qu’elle ne perdait pas une parole du professeur. Finalement, ce dernier termina en remerciant les élèves par des points attribués à leur maison. Mentalement, Emma nota le prénom du jeune homme qui l’avait intriguée. Monsieur Lazare...
Le professeur désirait évaluer leur niveau. Parfait... Autant sauter sur l’occasion pour montrer ce qu’elle valait, cela ne pourrait lui apporter que du bien. Maxwell pourrait d’ailleurs lui donner des conseils pour améliorer la qualité de ses maléfices.
Cependant, lorsque son regard tomba sur les moldus, elle ne put empêcher un petit tremblement de la main, à peine perceptible. A cause de l’éducation qu’elle avait reçu, elle ne pouvait s’empêcher de les détester, les haïr même, ces êtres qui avait oppressé sa famille, brûlé ses ancêtres...Mais au fond d’elle même, il lui était toujours odieux de s’en prendre aux faibles. A ceux qui ne pouvaient pas se défendre.
Flash Back, cuisine 23h30 du soir. «
Les moldus sont des animaux, des objets, Emma. Ils ne méritent pas leur place sur la Terre sur laquelle ils ne pourraient pas vivre sans nous, la race supérieure de l’humanité. Ils ne répandent que le malheur autour d’eux, la souffrance. N’ont-ils pas mis à mort de nombreux sorciers sans raisons ? Une mission nous a été confié Emma, nettoyer le monde de ces saletés qui ne causent que le mal autour d’eux. Ce sont des bêtes, des larves qui grouillent, des fourmis que nous devons écraser. Ils n’ont pas de sentiments...C’est leur rendre service d’achever leur misérable existence. Tue-les tous. »
Bien. Emma y voyait plus clair maintenant. C’était comme dans la fable du loup et de l’agneau. « Si ce n’est pas toi, c’est donc l’un des tiens ». Les moldus paieraient pour tous leurs frères qui avaient assassiné, torturés des sorciers. Sa mère avait raison, ils n’étaient rien du tout. La seule chose qui l’ennuyait à présent c’était de devoir se salir les mains avec ce sang dégoûtant...sans même pouvoir le tuer. Un diablotin lui confia un moldu. Un jeune garçon immobilisé, peut-être un peu plus âgé qu’elle qui roulait des yeux terrifiés. Il fut attaché à un pic noir en face d’elle. En découvrant le visage de la blondinette, le cobaye lui lança un regard plein d’espoir auquel sa nouvelle tortionnaire répondit par un sourire morbide et froid.
*Quand j’en aurai fini avec toi, tu auras recouvert ta vraie nature, l’état que tu n’aurais jamais du quitter : un tas d’os et de sang...* pensa-t-elle
Une bouffée de chaleur monta brutalement, lui piquant la gorge. Ne pas se laisser dominer par la colère. Maîtriser ses sentiments. C'était la clef de la réussite. Vers qui était réellement dirigée cette haine? Vers ce moldu inoffensif et terrorisé? Vers sa mère qui s'était toujours servi d'elle? Vers tous ces sorciers autour d'elle qui ne pensaient qu'à vivre le plus tranquillement du monde? Vers elle, elle qui n'était pas à la hauteur de son nom, elle qui se laissait manipuler, elle qui savait bien qu'elle était quelqu'un d'autre...Au fond, c'était ça le réel problème. Emma n'était personne, rien. En fait, elle ne valait pas mieux que ces moldus. Elle était un objet possédé par Natasha Mickaïlov. Sa mère pensait pourvoir la façonner comme elle le désirait. Mais elle se trompait. Quelque part dans son âme, Emma sentait bien sa véritable nature bouillonner, attendant son heure pour sortir. Et quand ce moment là sera arrivé, ils auront intérêt à tous se cacher, tous ceux qui croyaient avoir des droits sur elle. La sorcière les détruira un par un, se dressera de plus en plus haut, jusqu'aux côtés des dieux, elle dominera cette foule d'êtres, l'heure de la vengeance, la terrible vengeance, aura sonnée...et plus une seule créature n'aurait un souffle de vie.
Emma leva sa baguette et lança d'une voix glacée en l'abaissant brusquement:
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Bombarda Maxima!
Le coup partit avec une détonation et explosa à quelques centimètres du moldu, pas assez près cependant pour lui infliger autant de dommages qu'il aurait du. Elle l'avait plus ou moins raté mais le sort avait eu assez d'effet pour arracher un hurlement à ce dernier, un cri qui resta coincé dans sa gorge, qui ne résonnait que dans leur tête. A lui et à elle. Emma ne put s'empêcher de baisser les yeux sur les jambes déchiquetées du moldu.
Qu'est ce qui la poussait à agir ainsi? Et les autres élèves, les autres sorciers? Pour quelle raison faisaient-ils du mal aux moldus? La réponse vint aussitôt. "Ceux qui sont trop faibles pour vivre méritent de mourir". Marche ou crève. C'était la loi de la jungle, la loi du plus fort, la loi du moment. Le régime du Seigneur des Ténèbres...Emma avait toujours vénéré le mage noir. Il avait tout essayé, tout tenté pour le pouvoir. Et il l'avait eu. Il avait vaincu la mort, régnait en dieu sur le monde...La vert et argent partageait le même rêve de gloire et de puissance. Elle était du côté des forts, ceux qui vaincraient, elle le savait. Mais au fond, ce n'était pas vivre qui lui importait. Défendre la cause des Ténèbres, éradiquer les moldus, mettre fin aux révoltes, réduire les sorciers en esclavage. C'était ça le bien. Les hommes étaient bien incapables de diriger eux même le monde, il leur fallait un maître qui leur apporterait en même temps que sa domination, une grande paix. Emma mourrait pour cette paix.
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Sagitta!Une flèche siffla à ses oreilles. Elle aurait du traverser la tête du moldu mais une nouvelle fois, l'élève échoua partiellement car elle se contenta de s'enfoncer légèrement dans le front du moldu. Mais tirant partie de cet insuccès, la jeune fille manipula la flèche avec précaution grâce à sa baguette et grava avec le pic la peau du garçon. Lorsqu’elle se recula, un sourire sadique aux lèvres, on pouvait admirer sur son front les lettres vermeilles: La Magie est Puissante.
Une goutte de sang coula le long de sa tempe et poursuivit son chemin sur la chemise du jeune homme. La vue de ce sang, ce sang qu'elle avait fait couler, la dérangeait. C'était étrange cette petite traînée rouge sur le blanc immaculé de la chemise du jeune homme. Comme une petite rivière qui passe dans un désert, là où on ne l'attendait plus...Un courant de sang seul au monde. Il lui fallait des amis pour partager cette étendue de neige, des compagnons de route...
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Deprimo!Une de ses spécialité. Le moldu se plia de douleur, les yeux pleins de larmes. Le sort avait jaillit avec puissance de la baguette et l’avait frappé de plein fouet. Ses côtes se brisèrent les unes contre les autres avec un craquement sonore. La jeune fille le regardait souffrir, les mâchoires serrées. Oh oui, elle savait ce qu'il endurait, elle connaissait bien cette souffrance, cette impression que ses poumons vidés de tout air vont finir broyés dans sa cage thoracique qui se rétrécit de plus en plus, sa tête prête à exploser, ce désir que tout finisse, cette envie de mourir...Oui, elle savait. Sa mère le lui avait enseigné l'an dernier, sa mère s'était entraîné sur elle, sa propre fille. "Pour que tu mesures ce que tu infligeras à ta victime...n'est ce pas un sort merveilleux?" Emma se rappelait parfaitement les toux, les crachats de sang qui suivaient l'écrasement. Tous ses souvenirs refaisaient surface, ramenant avec eux la douleur intolérable...La jeune élève tenta de détourner le regard mais c'était plus fort que sa volonté, ses yeux restaient écarquillés, fixant la scène. Elle eut même l'étrange sensation d'un certain plaisir. Le plaisir de faire souffrir, de dominer, d'être le plus puissant.
Enfin, le moldu cessa de tousser, sa tête tomba mollement sur sa poitrine couverte de sang. La chemise était toute rouge à présent. Ce n'était plus une rivière mais un lac de sang...
Le Professeur ayant fait le tour de la salle, il revint au pupitre. Après avoir mis en avant le niveau très étalé de la classe, il évoqua Brom, l’ancien professeur de magie noire. Emma ne l’avait jamais eu en tant que professeur mais sa mère lui avait vanté ses qualités de mage noire...Elle se félicita cependant de ne pas avoir utilisé qu’un seul des sorts que citait Maxwell. Faire preuve d’un petit peu d’originalité était toujours positif.
Il leur présenta ensuite quatre sorts suivant un ordre croissant de difficulté et fit une petite démonstration sur un moldu. Emma ne quitta pas des yeux ce dernier qui après avoir subi le maléfice d’Amet se débattait de toutes ses forces, les yeux injectés de sang...
Impatiente de commencer, la blonde se replaça devant son moldu. Cette fois ci, pas question de se laisser emporter par ses pensées. La colère et la haine peuvent avoir de bons effets, certes, mais ils doivent être maîtrisés. Une fureur froide a de très bons effets alors qu’une rage pleine de ferveur peut faire de nombreux dégâts. Si elle n'avait pas réussi les deux premiers sorts, normalement très accessibles à son niveau, c'était du à cette tendance de toujours réfléchir, ce flot de pensées bonnes ou mauvaises qui la remuait jusqu'aux entrailles...Mais il n'était pas trop tard pour se reprendre en main. Apprendre de ses échecs, voilà l'important. Et recommencer, toujours. Jusqu'à la réussite parfaite. Ou la mort.
Peridit Clavis. Que des bons souvenirs...Sa mère l’utilisait pour la punir lorsqu’elle n’avait pas bien réussi un devoir. L’échec n’est pas acceptable. Même quand on a 7 ans...
Emma prononça d’une voix claire la formule mais les ongles du jeune homme restèrent indemne. La jeune fille ne semblait pas aussi douée que sa mère, elle n'aurait sûrement pas fait de prodiges dans la manucure...
Le second sort semblait plus complexe. Il lui faudrait faire attention à ne pas se montrer trop cruel sinon, elle risquait d’en payer le prix...Mais après tout peu lui importait. Au contraire même, cela la pousserait à réussir le sort si elle savait qu’elle aurait à souffrir des conséquences de son acte raté. Cela avait porté ses fruits jusqu’à présent et sa mère avait toujours utilisé ce malin stratagème pour la pousser le plus loin possible.
L’élève décida d’attaquer l’odorat de sa victime. Elle fit rapidement l’inventaire des odeurs qui lui étaient le plus insupportable et finit par opter pour celle du sang. Ca tournait à l’obsession toutes ces histoires de sang...Elle l’adorait et l’abhorrait plus que tout en même temps. Le sang, c’est toute notre vie, on naît dans le sang, on vit grâce à notre sang, il arrive de faire couler le sang, on peut mourir dans le sang.
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Impetume.Un faux mouvement et le sort dévia de sa trajectoire, se contentant d’effleurer sa cible, ne lui causant qu’un léger effluve de sang...
Troisième sort : Larmensang. Encore ce maudit sang. C’était un maléfice pervers, cynique. Il fallait faire appel à toute sa cruauté pour le réaliser et prendre plaisir à voir les joues d’un malheureux être humain humides non pas d’eau salée mais de sang. Emma détestait les gens qui pleuraient, pour la simple et bonne raison que cela lui était parfaitement impossible. Elle ne possédait plus une larme, la petite fille qu’elle était alors les avait toutes versées. Un manque de sensibilité, une carapace s’était formée. La douleur faisait partie de son quotidien, elle ne la remarquait même plus...De toute façon, le moldu n’en était pas à un filet de sang près...
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Larmensang !Et une nouvelle mi-réussite, mi-échec ! Emma serra les dents en contemplant les gouttelettes de sang qui couvraient les cils du jeune garçon. Pourquoi donc ne réussissait-elle qu’à moitié chacun de ses sorts. Etait-ce un problème de volonté ? Non, de la volonté, elle n’en manquait pas. Plutôt de concentration, elle se laissait trop facilement distraire. Il faudrait qu’elle pense à demander conseil au professeur.
Et le meilleur pour la fin. Le feu d’artifice qui clos le spectacle. Amet. Timoris en pire. Ca suffisait à vous donner des frissons. En somme, remarqua la jeune fille, ça ressemble à l’effet produit par les détraqueurs sauf qu’on y rajoute les illusions, le délire...Ce maléfice la séduisait énormément, peut-être parce que c’était intimement lié à ce qu’elle avait vécu. Des cauchemars, des illusions, la démence, la folie engendrée dans son esprit par sa mère. Réussir ce sort, elle devait y arriver.
Emma prit une longue inspiration et tenta de faire le vide dans son esprit, d’en chasser toutes les pensées extérieures pour ne garder que sa haine glacée dirigée vers le moldu. Sous l’effort de concentration, son visage perdit le peu de couleur qu’il lui restait pour devenir blafard. Sa main serrait si fort la baguette entre ses doigts que ses jointures devinrent blanches.
-Amet. Articula-t-elle d’une voix froide et claire.
Elle sentit au bout de son bras la puissance naître et sortir de sa baguette, hérissant les poils de son bras...Mais le moldu ne fut parcourut que par un léger spasme. Evidemment, cela aurait été trop espéré de réussir d’emblée un sort aussi difficile...Toutefois, elle n’abandonnerait pas et s’y entraînerait dès que l’occasion se présenterait.
Elle en avait fini pour le moment. Pour le moment car Maxwell se hâta de les inviter à réessayer les sorts qu’ils avaient échoués et de leur en proposer de nouveaux. Sauf l’amet qu’il réservait à quelques privilégiés, groupe dans lequel Emma remarqua la présence de Lazare. Rien d’étonnant.
Le moldu était à bout de forces et pendait le long des cordes qui seules le maintenait encore debout. Le désespoir s’était ancré sur son visage et Emma lisait dans ses yeux qu’il aurait préféré la mort plutôt que d’endurer à nouveau le martyr que lui faisait supporter la jeune fille.
Emma elle ne sentait pas la fatigue mais ses yeux brillaient tant l’effort d’application qu’elle fournissait était grand. Elle avait déjà utilisé le sortilège Sagitta qui n’avait pas été d’une grande réussite. Elle devait absolument faire mieux, au minimum aussi bien.
-
Sagitta.
Idem. La flèche entama à peine la peau du moldu avant de retomber lourdement sur le sol. Devoir su soir ce Sagitta, nota Emma.
Suivait un sortilège utile en potion. Parfait, elle ferait ainsi d’une pierre deux coups. Le moldu ressemblait à présent à un tas de chair ensanglanté qui n’avait plus rien d’humain. Voilà le destin qui attend tout moldu osant se dresser devant un sorcier. Voilà l’avenir de ceux qui ne savent pas rester à leur place, aux pieds des propriétaires de baguette.
-
Decoctum ! prononça-t-elle distinctement.
Encore emportée par ses émotions, la jeune sorcière eut une hésitation lors du mouvement de sa baguette et un petit nuage de fumée se borna à sortir de l’extrémité du bout de bois. Tant mieux pour cette saleté de sang impur...Emma s’en voulait de s’être tant interrogé sur le bien fondé de torturer un être humain...Voilà où ça l’avait mené. Ces résultats n’étaient pas aussi brillants qu’elle l’espérait. Cependant, elle se tut et se limita à tenter de soulager quelque peu le jeune homme, si c’était encore en son pouvoir car elle doutait qu’il ne se remette jamais complètement de son supplice...On garde des séquelles habituellement, un point bonus, souvent la folie. Et encore, c’est quand on s’en sort vivant. Pour les autres, c’est la mort.
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Acrementia.Réussi. La peau en lambeau du moldu reprit forme, les blessures cicatrisèrent, il rouvrit les yeux craintivement...Certains auraient savouré le plaisir de terminer sur un succès mais ce n’était pas le cas d’Emma. Elle se tourna vers le Professeur qui justement passait derrière elle et le dévisagea un instant, son regard azur planté dans celui du vieil homme, avant de se décider à s'adresser à lui d'une voix posée.
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Excusez-moi Professeur, j’aurai un conseil à vous demander. La pratique de la magie noire demande une grande concentration et une force de volonté à toute épreuve. J’ai cette force de volonté, cette ténacité, ce désir de réussir, je fais toujours preuve d’acharnement jusqu’à atteindre mon but, me surpasser...Mais je n’arrive pas à contrôler mes sentiments. Parfois, il arrive que les émotions donnent des ailes, qu’elles nous portent au dessus de tout. Mais c’est très rare en magie noire. Il vaut mieux rester impassible, fermer notre esprit. Je ne parviens pas toujours à repousser mes pensées, Professeur. Et c’est le plus dommage car quand je suis vigilante, mes maléfices sont d’une grande puissance et destructeurs. Je sens au fond de moi que je pourrai aller loin, faire de grandes choses. Je ferai tout pour me hisser au sommet. Pourriez vous, je vous prie, m’enseigner à dominer mes émotions, à les dissimuler...Je pense ne pas me tromper en affirmant qu’il s’agit à peu près du même domaine que l’occlumancie ? Pouvoir bloquer mon esprit aux intrusions me serait également très utile...Un sourire légèrement ironique fit comprendre à Maxwell qu’elle avait remarqué sa maîtrise de la légilimancie. Cette façon de scruter les élèves, ces yeux perçants...la jeune fille connaissait tout cela à la perfection. C’était très simple, sa mère en faisait souvent usage sur elle et faute de la repousser, Emma avait appris à deviner lorsqu’elle l’utilisait.
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Si vous pensez que je suis à la hauteur, que je mérite vos conseils, je vous promets d'être une élève assidue et de ne pas les gaspiller. Je vous serai infiniment reconnaissante si vous pouviez m’aider professeur, acheva-t-elle poliment.