» ÉTAT CIVIL : il prétend avoir été marié à une magnifique femme, rousse, qui a été brûlée vive, car accusée de sorcellerie … il faut comprendre qu’il a eu en effet une épouse, qu’elle était en effet rousse, mais qu’elle a simplement jugé bon de divorcer assez vite, car monsieur était tout simplement insupportable à vivre. ses parents l’en féliciteront, d’ailleurs. et insisteront sur le fait que ce fut le meilleur choix qu’elle ait pu faire dans sa vie.
» FAMILLE : madame müller est un monstre. physiquement.
aussi grande que large. des bras comme des poutres. et un visage boursoufflée. car cette femme vit à cent à l’heure. perchée sur ses cuissots de sanglier, elle a couru toute sa vie. parce qu’elle ne manipulait pas la magie. et que le ménage, elle le faisait à l’ancienne. au fin fond de sa campagne allemande. et le soir, quand elle finissait, avec le visage rougi par la besogne, elle s’effondrait littéralement sur son petit mari. c’est l’une des seules images de son enfance que friedrich préserve précieusement. car ce n’était pas tous les jours, qu’on pouvait assister à la survivance d’un homme coincé sous un baril de bière blonde.
monsieur müller est un monstre. psychologiquement.
sa fourberie n’avait d’égal que le tour de taille de sa femme. mais il n’était pas assez courageux pour faire mangemort. il a dû y postuler, en vain. déjà à poudlard, il avait traîné dans les robes des pires élèves de serpentard. il a soutenu, de la manière la plus vile qui soit, le côté de l’ombre. en bon collaborateur. mais sans se mouiller les doigts. c’est pour ça qu’il est resté dans sa contrée allemande. et s’est marié. et a eu un fils dont il ne devait même pas connaître le prénom. sans pour autant lui vouer quelque haine malsaine. juste une indifférence dont il avait le secret.
tonton müller est un monstre. de lucidité.
un peu pochtron sur les bords. mais au cœur bien plus noble que celui de son cadet. qui le logeait depuis la nuit des temps. un grand sorcier, s’il n’avait pas égaré sa baguette magique. il a fait un peu office de père au petit friedrich. il lui a ainsi inculqué l’art de vivre à la diogène. et celui de ne rien dévoiler à personne. friedrich n’a pris le soin de ne se souvenir que de lui.
» AMITIÉ / RIVALITÉ : friedrich se vante d’avoir des affinités avec tout poudnoir … une fois de plus, c’est ce qu’il aime répéter, pendant qu’il lave les carreaux de la grande salle. en vérité, s’il avance de telles affabulations, c’est qu’il connaît en effet tout le monde, mais à leur insu. il laisse traîner ses oreilles, fait semblant de faire tomber quelques produits, développe toutes sortes de subterfuges pour choper quelques informations sur les élèves qui errent dans les couloirs. parce que sinon, il est considéré comme un bon à rien par les professeurs, et comme un moins que rien par les élèves. donc, il n’a ni amis, ni ennemis, parce qu’il sait se rendre transparent. et même pas besoin de cape d’invisibilité pour ça. un rang moisi dans la hiérarchie suffit.

» QUALITÉ(S) : naturel, souriant, serviable, confiant.
» DÉFAUT(S) : roublard, trop curieux, fainéant, mal avisé, profiteur, inconnu, malpoli.
» RÉGIME DE TERREUR : il en rit grassement. pense à tous les gens bons qui y sont passés à cause de ça. pense à leurs enfants qui badent dans les couloirs de poudnoir. et à tous les petits secrets qu'il pourra récolter et colporter. il supporte, sans soutenir, en aurait fait autant si ça avait été potter qui avait vaincu. il se tient à carreaux, se tait quand il faut, glisse son grain de sel, parfois. profite tant qu'il n'a pas à survivre. parce qu'il a un job. et qu'il peut se moquer de cette jeunesse qu'il appréhende tant. cette jeunesse désireuse de changer tout ça. en vain.
» NÉ MOLDU : né d'une mère moldue, il a baigné entre les deux mondes. les moldus le laissent inlassablement indifférent. il se passerait bien lui-même de la magie, des fois. parce que, ça aussi, ça engendre des guerres. et qu'on peut y rester tellement rapidement. il lui arrive même de ne pas faire la distinction entre un moldu et un sorcier. autant dire que sa flegme de buffle se manifeste d'autant plus qu'il n'en croise pas si souvent que ça.
» CARACTÈRE : dans un premier temps, pour pouvoir vous essayer à l'inspecter, il vous faut le trouver. comme une chasse au trésor, dans laquelle il n'y a pas de trésor. parce qu'il traîne dans les couloirs, au moment où il y a le plus de monde. il n'est pas très vieux, se fond donc un peu plus dans la masse. vous vous attendrez presque à tomber sur un homme discret, effacé. et puis vous sentez une odeur. celle de produits d'entretien. il est derrière vous. si vous l'avez trouvé, c'est parce qu'il en a décidé ainsi. c'est le roi des recoins poussiéreux de poudnoir. et loin de vous l'idée du grand timide. parce que c'est bien un sourire de quatre mètres de large qu'il vous adresse. à moins que ce ne soit à l'armure derrière vous. son regard est sombre, sa part d'ombre. car en étant naturel, on ne peut dire s'il est un homme bon ou mauvais. sûrement les deux, vraiment. vous finirez par discuter avec lui, car il a un sens inné du discours. et qu'on n'échappe pas à son regard de méchant, celui démuni de sourcil. il se montrera bienveillant, étrangement expérimenté, malgré sa tenue débraillée. il aura toujours vécu des tas de vies. sans que vous ne puissiez faire la distinction entre le faux et le vrai. parce qu'il a le visage de quelqu'un qui a tout vécu. et les mains aussi. elles bougent beaucoup quand il parle. cela vous oblige à écouter, il a appris ça d'un professeur.
toutefois, vous pourrez aussi le croiser dans ses jours moins glorieux. quand il somnole, appuyé sur son balai, ou la tête contre un mur. parce que c'est un flemmard de première classe. et que, quoiqu'il en dise, il en a absolument rien à faire du bon entretien de poudnoir. à ce moment-là, impossible de lancer la conversation, s'il n'en a définitivement pas envie. mais, après tout, qui voudra tailler une bavette avec le mec qui a l'air sale ? avec le fourbe qui a un regard méchant et un sourire crocodilien ? avec ce type qui a l'air de porter constamment une robe de chambre datant du moyen-âge ? avec cet individu louche qui semble avoir un coup de foudre pour les tableaux du deuxième étage ? pas grand monde, avouez-le.