La commission du sang, une entreprise qui tournait à plein régime.
Le rouleau compresseur puriste éliminait par le temps, les sangs impurs qui peuplaient les rues londoniennes, mais plus on se doutait que le but ultime, bien qu'hypothétique, était la restriction drastique du sang moldu dans les veines des sorciers anglais.
D'ailleurs, quelques sangs mêlés avaient encore disparu à la commission, du jour au lendemain, on en avait plus parlé, soit disant que ceux ci avaient été aperçus pour la dernière fois devant le bureau du Directeur de l'Ordre Nouveau.
Mais Eris était il capable de faire ça ? Peut être, peut être pas, à vraie dire, il pouvait être d'un calme olympiens comme agacé à l'extrême, ces derniers temps, il était très discret, la couleur de la transparence, il savait à la fois imposer sans présence, sans être vraiment là, c'était stupéfiant, et prodigieux, signe d'un caractère et d'un être fin et subtile que l'on ne pouvait vraiment cerner qu'en faisant partie de son cercle d'intimes, et la rouquine n'avait malheureusement pas la prétention d'en être.

Le temps maussade de ces derniers jours, laissait loin l'été chaud de l'année précédente, une pluie mince et fine, battait le carreaux de la fenêtre du bureau de la commissaire, seul la grisaille et le peu de soleil qui filtrait à travers les nuages épais, éclairait le bureau de Silverleaf.
Vêtue d'une robe bleue foncé, regardait le triste temps debout derrière son bureau.
Elle soupira, vraiment désespérant le temps, mais bon, elle se dit qu'elle n'était à plaindre, surtout à l'abri dans son petit bureau de la commission du sang.
Se retournant, un pan de sa robe fit tombé un miroir posé sur un coin du plan de travail, le verre se cassa, et la commissaire soupira à nouveau.

« Sept ans de malheur … »

Elle se baissa pour ramasser les morceaux, et un réparo suffit pour rendre le tout à nouveau fonctionnel, comme quoi, il ne fallait pas en faire tout un plat, mais bon, on est superstitieux ou on l'est pas.
Se servant un autre café, la commissaire se posa dans son fauteuil, prenant le dossier qu'elle traiterait, après un bref coup d’œil à la pendule, dix heures du matin ? Parfait, elle avait encore le temps d'en faire deux avant de partir en pause casse-croûte.

Regardant le nom sur celui ci, elle sourit, un nom pas inconnu.

« Tiens … je connais ce nom là … Soa O'Stewart. »

Elle esquissa un sourire.

« Un Gryffondor, un an plus jeune, il parlait pas beaucoup, comment on le surnommait déjà … ah oui, le Gremlins. »

Pas méchant comme surnom, juste qu'il était tout le temps fourré avec une autre personne que Laëtitia n'avait jamais vraiment cerné, à vrai dire, elle connaissait Soa de vue, parcequ'il était Gryffondor et qu'il faisait partie des gens ignorés, un peu comme elle avant qu'elle devienne préfète de Poufsouffle, en fait, elle ne lui avait jamais parlé, ou alors elle ne s'en souvenait pas, il fallait aussi admettre qu'elle ne côtoyait que très peu la gente masculine, faute d'arguments et de confiance en soi.

Elle feuilleta le dossier, mère sorcière, le père n'était pas notifié, il faudrait qu'il apporte ce genre de précisions lors de son entretien, affaire à suivre donc.
Quand l'heure arriva, Jane, sa secrétaire, fit entré un agréable jeune homme dans le bureau de Silverleaf, très bien habillé, d'une élégance et d'une classe que l'on se devait de soulever, celui là devait être un habitué des riches réceptions, en beau gosse qu'il était, tout à fait charmant comme animal.

Elle se leva lui serra la main, attendant de voir si lui se souviendrait d'elle.

« Bonjour monsieur O'Stewart, je vous en prie asseyez vous. En tant que commissaire du sang en charge de votre dossier, vous êtes ici pour certifier de la nature de votre sang. »

Très sérieuse, la rouquine n'avait pas quitté du regard l'invité, souriante et rayonnante comme souvent, il n'avait peut être pas encore vu la chevalière de Poufsouffle au doigt de la commissaire, un indice de plus peut être.
Prenant une plume et un peu d'encre, elle se prépara à noter les propos de l'autre.

« En premier lieu, à quel statut de sang prétendez vous ? Et avez vous des documents pouvant en attester ? »

Elle remit une mèche de cheveux en place, avant de le quitter du regard et de fixer sa feuille, prête à écrire la moindre parole de Soa.

La vie était insensée de nos jours. Demander à Monsieur O'Stewart des preuves de la pureté de son sang relevait presque du délire. Il n'avait pas pour habitude de justifier ses comportements, ses dires et encore moins les choses pré-acquises sur lesquelles il n'avait eu aucune opinion. Le monde actuel ne tournait qu'autour de cet idéal sans matière et sans modification possible. On juger un homme non pas par ses aptitudes mais par sa famille. Et comme toute famille, la sienne avait des dégénérés à cacher, il suffisait de pénétrer l'esprit de son père pour s'apercevoir rapidement de quoi il retournait. Il s'était toujours que si ce dernier avait été un sorcier, il se serait enrôlé dans les rangs de Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom dans les secondes suivant la création de ce réseau. Un côté familial très conservateur et militaire.

Dans un soucis de confiance en lui, il repensait à cette mère qu'il n'avait eu, cet ange qui venait se poser de ses grandes ailes blanches sur le bord de son lit pour lui murmurer à l'oreille les mots qu'il avait besoin d'entendre et qu'il se répétait tous les jours depuis maintenant plus de 20 ans. Il les murmura les lèvres entre-ouvertes "Il n'y a d'autre maitre à bord que toi". Il soufflait avec lenteur caressant de ses doigts légèrement crispés, le bras du fauteuil sur lequel il était installé. La journée s'annonçait maussade et il l'espérait suffisamment terne pour que l'inspecteur assigné à son dossier n'y prête trop attention.

C'est dans cet esprit qu'il quitta son domicile londonien qu'il avait acheté depuis son entrée au ministère dans le département des mystères. Sur le chemin, il passait en revu les différentes manières qu'il avait considéré juste pour son entretien mais aucune ne semblait vouloir prendre du pouvoir sur les autres, aucune n'était parfaite et toutes comportaient un risque. Ses longs doigts à présent plus détendus clapotaient le cuir qui recouvrait son sac. Son entretien se rapprochait de plus en plus, il fit le vide dans son esprit se résiliant finalement à opter pour une simple improvisation. Il ne connaissait même pas le nom du commissaire auquel il était assigné. Pas de panique, on souffle un bon coup et on passe les bureaux. On frappe à la porte et on entre un grand sourire aux lèvres, deux yeux brillants.

Son costume taillé spécifiquement sorcier ne lui inspirait guère mais il était de grande utilité dans le monde sorcier car prisé comme grande tenue mondaine. Et puis venir à cet entretien en vêtements moldus, il faut être un peu fou. La première chose qui le frappa fut le sourire relativement joyeux de la jeune femme qui se présentait à lui. Il n'avait pas du tout imaginer cet entretien ainsi. Après avoir serré la main de la commissaire, Soa se permit quelques conventions:

"Bonjour demoiselle ou madame? La confusion serait bien de trop lors de nouvelles rencontres"

Sur ces mots, Soa posa son popotin sur le siège présent juste devant le bureau. Et sans trop de manière, il sortit de son sac de cuir un dossier qu'il avait signé d'une croix noire. Sous ce dessin, on pouvait apercevoir, écrit en toute lettre subtile le mot "famille". Il ouvrit le dossier sous les yeux de l'inspectrice et lui tendit un document qu'il avait obtenu il y avait de cela quelques mois lorsque ses recherches sur sa mère avait porté leur fruit. Peu d'informations en soit mais quelques informations tout de même, une copie des papiers d'identité de sa mère. Il avait appris le jour de la découverte de ces documents son prénom, son nom de famille, une photo vivante des traits fins de son visage, il avait passé plusieurs nuits à ne rêver que d'elle.

"Mademoiselle Rose Roosvy, mère d'un enfant, né en 1959 à Londres. De famille sorcière. Là sont les seules informations que je puis vous donner sur cette femme qui ne m'a jamais vu grandir. J'ai du mal à croire que je tiens d'elle, elle est si belle"

Ajouta-t-il d'un sourire amusé alors qu'il attrapait une seconde feuille a la suite de cette dernière. Il en vint au deuxième point de son entretien. Une simple feuille où n'étaient gravés que quelques informations sans trop de détails.

"Monsieur O'stewart Tuomas. Né en 1956, mol..."

Alors que le regard de Soa se détachait de sa feuille pour venir se poser sur la commissaire une impression de déjà vu intervint. Il passa un coup de langue humide sur ses lèvres sèches et perça de ses yeux bleus le regard de la jeune fille. Il questionna alors:

"Vous m'êtes familière, nous serions-nous déjà croisé au détour d'un cocktail?"

Le jeune homme semblait à l'aise et fort fringuant, peut être était il du genre grand séducteur ? Qui sait, de nos temps, les jeunes hommes savaient y faire, c'était peut être la crise qui faisait ça, ou pas d'ailleurs.
Un petit brin de folie au milieu de cet habit strict, Soa avait l'air d'être du genre sympathique, pas chiant, consciencieux, mais bon, parfois cela ne suffisait pas pour échappé à Azkaban, ou pire même, même fringuant, un échec restait un échec, et un sang-de-bourbe restait un sang-de-bourbe.
On ne refaisait pas le monde, c'était comme apprendre à lancer des sortilèges, on avait beau sortir de Poudlard, ça ne faisait pas de vous pour autant un grand sorcier, et il y avait forcément une limite à tout ça.

En parfait gentleman, il s'inquiéta de la dénomination usuelle pour une telle créature.

"Bonjour demoiselle ou madame? La confusion serait bien de trop lors de nouvelles rencontres"

Presque gênée par cette demande soudaine et inattendue, elle sourit sans retenir son ressenti, vraiment très charmant, en plus il envisageait déjà un après commission, elle avait en face d'elle un beau parleur, et elle les connaissait bien ces hommes là.
Il fallait s'en méfier comme de la peste et du choléra, ils vous brossaient dans le sens du poil pour avoir ce qu'il voulait, en l’occurrence, un statut de sang pur, mais ce qu'ils ne savaient pas, c'est que la demoiselle, fusse t'elle très charmante, était d'un professionnalisme affligeant tant il était stupide et désintéressé.

Elle lui répondit tout de même avec une certaine gêne.

« Et bien … vous pouvez m'appeler mademoiselle. »

De son sac, il sortit une sorte de classeur, un dossier, la mention 'Famille' y était associée, preuve que l'homme avait tout prévu, bien que le dossier parut un peu maigre pour l'administrative qu'était Silverleaf, elle attendit de voir ce que lui réservait la suite de l'entretien.
Et Soa ne se gêna pas pour l'ouvrir devant elle, il lui offrit un magnifique présent en la présence d'un document identitaire, une copie, vu que la netteté de la marque était forcément de piètre qualité, comme toutes les copies, autant dire qu'on pouvait penser, à juste titre, que le ministère avait l'original. Élémentaire mon cher Watson !

Il s'expliqua sur la teneur de la paperasse.

"Mademoiselle Rose Roosvy, mère d'un enfant, né en 1959 à Londres. De famille sorcière. Là sont les seules informations que je puis vous donner sur cette femme qui ne m'a jamais vu grandir. J'ai du mal à croire que je tiens d'elle, elle est si belle"

Un doux rêveur, il n'avait pas changé depuis Poudlard, du moins pas sur ce point, Laëtitia en aurait presque oublié le cruel manque de précision de son interlocuteur, qui visiblement, n'avait pas vraiment connu son coté sorcier, tout l'inverse de la commissaire, qui elle n'avait pas connu le coté moldu du sang mêlé.

"Monsieur O'stewart Tuomas. Né en 1956, mol..."

Il s'arrêta net, ne prenant pas le soin de finir sa phrase, était ce par dépit ? Ou autre chose ?
Quittant sa feuille du regard, il posa ses yeux sur la commissaire, était ce là une révélation ? Probable, il s'essaya à une question fort hasardeuse, et pour le moins intrigante.

"Vous m'êtes familière, nous serions-nous déjà croisé au détour d'un cocktail?"

La commissaire eut un petit rire amusé, finalement, il se rappelait en partie de ce visage, qui autrefois comportait bien plus de tâches de rousseur, et qui était encadré par une coupe qui ne lui allait pas du tout.
Sur un ton ironique elle lui répondit :

« Je ne pense pas que ça soit à un cocktail non. »

Elle lui sourit, gentiment, de son habituel candeur et de son regard apaisant, finalement, on ne l'avait pas totalement oublié, elle, la petit pouffy préfète, elle avait peut être encore des choses à faire, peut être …

Quand enfin la rouquine en eut assez de laisser chercher, elle ajouta un indice.

« Si je vous dis le 'grimlins' ça vous dit quelque chose ? »

Là il comprit qu'on parlait de Poudlard, sans plus attendre, elle poursuivit.

« Je sais pas si vous vous souvenez, mais à Poufsouffle, la petite rouquine, préfète, c'était moi. »

Dit avec le sourire, elle décroisa ses mains pour que sa chevalière soit désormais visible en témoin, il semblait que la discussion avait dévié, stratagème ou simple hasard ? Elle ne savait pas trop, sans quoi elle conclut cette petite parenthèse.

« Si vous vous voulez nous en reparlerons après l'entretien, puisque c'est la raison majeure pour laquelle vous êtes ici, vous dîtes ne pas avoir d'informations sur votre mère, vous avez donc été élevé parmi les moldus ? »

Sa question aurait pu être dérangeante si le ton avait été piégeux, là non, c'était de la simple curiosité qui allait de mise avec le travail de commissaire du sang.

Soa se posa un instant alors que la jeune femme lui cracha le vieux surnom qui lui était associé "gremlin". Notre cher mondain ne put s'empêcher de sourire, c'était un léger sourire qui en signifiait long lorsque l'on pouvait décoder ses manières de faire et dans le cas présent, cela signifiait sans nul doute qu'il n'était pas si ravie que cela d'entendre ce surnom sortir de la bouche de la demoiselle. Cette époque remontait déjà à loin, il se souvenait avec précision de certains visages d'élèves qu'il avait dans les dernières années en tant qu'élève côtoyé voir remis à leur place suite à des plaisanteries qui ne lui était que peu chère.

Il pouvait se souvenir encore de l'accrochage qu'il avait eu avec ce poufsouffle et dont il était sorti vainqueur. La guerre entre ces deux élèves avaient duré bien plusieurs mois à coup de cris, d'insultes de la part du poufsouffle et d'humiliation de la part du gryffondor. Il était difficile d'oublier la dernière et ultime humiliation qu'il lui avait fait subir, du grand art pour certains, une grande monstruosité pour les autres. Il avait d'un tour de poignet, fait disparaitre les vêtements du jeune homme en pleine douche. On l'avait vu sortir de la salle de bain, les couloirs étaient désert jusqu'à ce qu'il fut obligé de traverser le grand escalier, point de rendez-vous pour grand nombre d'élèves lors de la pause de 16h.

C'était un souvenir agréable à son coeur et Soa ne connut jamais de regret à l'égard de cet élève, mais personne n'avait réellement sut pourquoi cet élève s'était promené nu dans les couloirs ainsi. Qui avait bien pu le pousser à cela? En parlant de pouffy, la commissaire venait en quelques mots, de se décrire il y a bien plusieurs, rousse préfète de cette maison. Soa repartait dans des souvenirs et revoyait cette jeune fille, l'insigne sur sa veste, on ne pouvait savoir si la scène qui hantait son esprit était réelle ou simple imagination. Le souvenir se précisait alors que la rouquine mettait à découvert une bague de poufsouffle. Nouveau détail pour son imaginaire qui s'enflamma légèrement. Mais rapidement il fut coupé dans son élan.

"« Si vous vous voulez nous en reparlerons après l'entretien, puisque c'est la raison majeure pour laquelle vous êtes ici, vous dîtes ne pas avoir d'informations sur votre mère, vous avez donc été élevé parmi les moldus ? »

Soa reprit alors son entretien avec ce sourire léger:

"Effectivement je n'ai jamais eu l'occasion de la connaitre, il suffit de comprendre son geste en s'intéressant quelques secondes à mon père. Ils étaient tous deux diamétralement différents. Mon père que je n'ai plus vu depuis 9 ans déjà, était un moldu. Mais je suppose que votre dossier est déjà bien plus complet que le mien."

Ajouta-t-il l'air amusé par sa propre remarque, Soa remit en place un bouton qui s'était détaché au niveau de son col. Puis poursuivit:

"J'ai ici une carte d'identité moldu de mon père mais cette famille qui est de lignée Noble écossaise, présente certaines rumeurs. On aurait parlé de sorcier ou vampire brûlé sur le buchet au XVIIIeme siècle. Un O'Stewart dont je n'ai semblerait-il qu'une rumeur."

Poudlard, c'était le bon temps.
L'insouciance, n'avoir qu'à penser aux cours et à ses petits problèmes d'ados, l'endroit devait être moins sain maintenant, quoi que, l'ordre avait du bon, mais également du mauvais, être obligé de suivre à la lettre les ordres d'un mangemort, c'était souvent tendu, surtout lorsqu'on connaissait la tendance assez directive de ceux ci, mais bon, on ne ressortait jamais tout cuit d'Azkaban, peut être était ce pire que la mort, la commissaire n'en savait rien, à vrai dire, elle n'y avait jamais vraiment réfléchi.

Lorsqu'elle n'était qu'une élève, il était rare qu'on l'appelle par son prénom, les surnoms étaient tellement plus simple à retenir, des gamineries, et il fallait dire qu'elle n'aimait pas s'y prêter, même s'il lui arrivait de parfois, par inadvertance, d'user du surnom d'une tierce personne, entre autre lorsqu'il s'agissait de personne peu fréquentable, pour ne nommer personne, la chaudière de secrétaire de De SaintClair.
Certains s'attardaient sur le fait que tout surnom avait un lien avec du vrai, c'est sûr, appeler une rouquine ' la rouquine ', c'était une preuve de réalisme, mais allez savoir pourquoi, le gremlins désignait un individu comme Soa, d'ailleurs, elle n'avait jamais su d'où cela venait, comme quoi, la débilité sociale n'avait pas de limite, et surtout pas dans l'administration.

Et à y repenser, la commission fonctionnait un peu comme Poudlard, le directeur, et les employés, qui agissaient comme des élèves, on balançait des rumeurs, des potins, on faisait tous la même chose mais de manière différente, il y avait les détestés et les choyés, en fait, ce devait être un système universel, hiérarchie et compagnie, il n'y avait que les asociaux pour ne pas s'inscrire dans ce modèle, et s'ils se sentaient assez libres pour le quitter et s'opposer à lui, grand bien leur en fasse, Silverleaf n'irait pas les critiquer, pour elle, il y avait du bon et du mauvais en toute chose, enfin c'est ce qu'elle disait, au fond, son esprit étriqué de bisounours émotive, l'empêchait d'avoir une vue objective, surtout dans les situations embarrassantes, et loin d'un simple petit dérangement administratif.

L'entretien revenant à quelque chose plus conventionnel, qu'elle gérait naturellement mieux.

"Effectivement je n'ai jamais eu l'occasion de la connaitre, il suffit de comprendre son geste en s'intéressant quelques secondes à mon père. Ils étaient tous deux diamétralement différents. Mon père que je n'ai plus vu depuis 9 ans déjà, était un moldu. Mais je suppose que votre dossier est déjà bien plus complet que le mien."

Et il ajouta ensuite.

"J'ai ici une carte d'identité moldu de mon père mais cette famille qui est de lignée Noble écossaise, présente certaines rumeurs. On aurait parlé de sorcier ou vampire brûlé sur le buchet au XVIIIeme siècle. Un O'Stewart dont je n'ai semblerait-il qu'une rumeur."

La commissaire sourit, légèrement amusée par ce genre de situation, les rumeurs, on en entendait, surtout dans les bureaux de la commission du sang.
Très polie, Laëtitia lui répondit :

« Vous savez monsieur O'Stewart, on accorde peu d'importance aux rumeurs, surtout ici. »

Prenant en note, elle reprit.

« Le coté moldu de votre famille n'est pas a présenté, donc je vais envoyé votre dossier à l'expertise. »

Dès sa phrase terminée, elle donna un coup de baguette sur le paquetage et celui ci fila à la vitesse de l'éclair en direction de la porte qui s'ouvrit rapidement, et laissa filer le colis.
Maintenant que la formalité avait été remplie, la commissaire entama la conversation sur un sujet d'ordre privé, sans trop de lien apparent avec l'entretien.

« Sinon que devenez vous depuis votre sortie de Poudlard ? »

Certes les rumeurs n'étaient pas d'un grand secours mais il était toujours bon de les mentionner car quoi que l'on puisse en dire, elles avaient toujours un noyau de vérité qui n'échappait jamais à la raison et Soa se devait d'approfondir cet axe. Après tout mieux ont été placé dans cette monarchie tyrannique, moins on lui chercherait des noises. Les sang-purs semblaient être tranquilles en dehors bien évidemment des attentas envers ces derniers. Pour preuve que le sang n'était pas une fatalité il suffisait de prendre l'exemple de ce cher Weasley de famille pur annoncé à présent comme un traitre à son sang. Il n'était qu'un gamin voulant mettre en avant ses opinions et sa liberté de vivre, penser. Ce que les mangemorts avaient perdu depuis maintenant bien longtemps. Il ne fallait pas être dupe. Devenir de nos jours un mangemort était bien vu par le régime mais lorsque cette folie prendrait fin, ce qui semblait une évidence pour le jeune sorcier âgé de 27 années, leur place serait en prison voir sous terre.

Soa la regardait faire de son doigté agile, elle semblait avoir pris le coup de main probablement était-elle ici depuis un bon moment. Une question venait à son esprit tandis qu'elle envoyait son dossier à l'expertise: dans quel camp était-elle? Probablement avait-elle des idées plus simples et pacifistes que le régime actuel. Qu'est-ce qui pouvait pousser une jeune femme de son statut à venir ici tous les jours pour juger du sort de tel ou tel sorcier ayant la trouille au ventre de se retrouver à Azkaban. Peut-être un besoin de se sentir puissante, il n'avait jamais rencontré de poufsouffle affublé d'un tel fardeau qu'était l'envie de l'autre. Peut-être n'était-ce alors qu'une volonté de se mettre à l'abri. Il était connu dans le monde des sorciers actuel que plus près de l'ennemi nous nous trouvions le plus en sécurité nous étions à condition de gagner leur confiance et la tranquillité par conséquent.

« Sinon que devenez vous depuis votre sortie de Poudlard ? »

Soa ne pouvait lui retourner la question, tout était ici et probablement toute sa vie avec, elle n'avait aucune trace, pas une photo, pas un bijoux lui permettant de la statuer comme femme marié. Et ses mots le lui avait très vite confirmé: "c'est mademoiselle". Que dire de plus sur sa vie? Rien de plus probablement, elle était pantin et le resterait encore pour quelques années à en juger par ses comportements trop règlementaires. Il finit par ouvrir grand la bouche dans un sourire divin et lui évoqua son parcours depuis la sortie de l'école.

"A la suite des ASPICS, je suis rentré dans le ministère afin d'intégrer le département des mystères, mais je ne puis vous en dire plus, 6 ans de stages et 3 ans d'ancienneté à présent. Et vous? la vie vous offre-t-elle ce dont vous avez toujours rêvé?"

La commission du sang, c'était un peu la maison de Silverleaf, elle y avait presque grandi en fait.
À peine sortie de Poudlard, elle avait été embauchée en tant que secrétaire, et quand la commission du sang avait ouvert, elle y avait été mutée étant encore considérée comme une bleue, et puis vint la mort d'Abraxas Malefoy.
Là, elle y gagna un poste de commissaire du sang, poste qu'elle occupait encore à l'heure actuelle, probablement sa plus belle réussite.
Elle devait tellement à ce régime, un emploi digne de reconnaissance, un salaire, une existence, elle faisait quelque chose qu'elle aimait, tout ça, c'était grâce à la politique de pureté du sang, mais d'un autre coté, son humanisme latent lui intimait de ne pas toujours suivre les règles, comment pouvait on envoyer des gosses à Azkaban ?
C'était inhumain, la simple présence des détraqueurs ne mettait pas la commissaire en confiance alors qu'elle savait produire un patronus corporel, qu'est ce qu'il devait en être d'un gamin sans baguette avec le niveau magique d'une moule pas fraîche.

Enfin, ce n'était comme si son interlocuteur en était, il semblait être un ancien du département des mystères, même s'il n'avait pas vraiment le profil, pas assez secret ou mystérieux, sa réputation de Poudlard ne devait pas vraiment jouer en sa faveur quand on la connaissait, quoi que, en fait Laëtitia n'était pas vraiment surprise de le voir arriver là, il avait du s'en donner les moyens.

"A la suite des ASPICS, je suis rentré dans le ministère afin d'intégrer le département des mystères, mais je ne puis vous en dire plus, 6 ans de stages et 3 ans d'ancienneté à présent. Et vous? la vie vous offre-t-elle ce dont vous avez toujours rêvé?" 

Elle haussa les épaules, un air évasif passant sur son visage fin, était elle heureuse ? Peut être que oui, mais avait elle ce dont elle avait rêvé ? Ça non, son père disparu … elle ne l'avait jamais revu, perdu dans le monde moldu, sans même savoir ce qu'il advenait de sa fille, cruelle destinée.
Le rêve, cette pulsion inavouée satisfaite par l'irréalisme de l'imagination, c'était le bon fonctionnement de tout humain et qu'est ce qu'elle en avait des rêves ...

Lui adressant un sourire, elle répondit avec simplicité et franchise.

« On a tous des rêves, mais tous ne se réalise pas. Il faut savoir faire avec, pour l'instant, j'ai un travail qui me plaît, une famille bien portante, un toit, je ne vois pas ce qu'il me faudrait de plus. »

Elle retint un bref rire et ajouta avec ironie.

« Si peut être un mari, mais ce n'est pas en restant dans ce bureau que j'en trouverais un. »

Son sourire radieux encadré par ses cheveux roux lui donnait un air bon enfant, on avait du mal à réaliser que cette jeune femme n'eusse pas trouvé chaussure à son pied, et c'était pourtant le cas, la plupart du temps occupée par son travail, elle avait délaissé les amourettes pour se concentrer sur ce qu'elle aimait, y avait il quelque chose à noyer dans ce flot de besognes ?

Le dossier revint, portant la mention donnée par l'expertise, la commissaire commença à remplir les papiers de sang et commenta sur un ton sérieux et sympathique.

« Suite à l'examen de votre dossier, nous avons déterminé que vous étiez bien de sang-mêlé. »

Elle lui tendit les papiers de sang remplis.

« Voici pour vous, je vous souhaite une bonne journée et au plaisir monsieur O'Stewart. »

Lui serrant la main, il sortit du bureau, la journée continuait.


Hrp : Court et merdique, mes excuses pour le temps de réponse.
Tu peux conclure si tu veux.