Menroth n’avait pas le temps aujourd’hui. Pas le temps de discuter, pas le temps de boire un verre avant de se mettre au boulot, pas le temps d’aider ses collègues sur un dossier brûlant, non il n’avait pas le temps et les emmerdait royalement. Le patron, c’était lui et ils n’avaient qu’à aller voir ailleurs si il y était. Bien sûr, il avait entendu parler de ce qui s’était passé au Chili, à Valparaiso, dans la capitale magique du pays ( la capitale classique était Santiago ) où les Résistants avaient donné l’assaut sur le Palacio, la résidence présidentielle. Apparemment, des hauts dignitaires nombreux avaient été tués, étaient portés disparus, mais nul ne pouvait dire, au juste qui des rebelles bourbistes ou des milices puristes ( et surtout laquelle de ces mouvances, car celle à laquelle les partisans du Seigneur des Ténèbres avaient remis les clés du pays après l’avoir pris n’était rien d’autre qu’une extraordinaire coalition pour tenir le pouvoir et évidemment, aujourd’hui que tout s’écroulait, il ne restait plus rien que le chaos et le doute ) tenait exactement les rênes du pays. Au nord les bourbistes ,au sud les puristes, divisés, se combattant mutuellement dans un Chili à feu et à sang dans lequel la Communauté magique dépêchait nombre d’Oubliators pour que les Moldus ne se rendent compte de rien. On dirait qu’une tempête était passée par là. Sur les dalles froides de sa propriété, Menroth avait les cent pas toute la nuit. Jugson, il le savait avait été évacué, mais ce n’était pas ça qui l’occupait, c’était une autre affaire, intimement liée avec Jugson et sa survie. Drago Malefoy avait disparu de la circulation, prétendument atteint de la dragoncelle. Cependant, nul mieux qui Larsen qui avait fourni les preuves contre le blondinet et l’avait tué de sa main, ne savait ce qu’il était advenu de ce traître. Le Seigneur des Ténèbre le lui avait laissé, à lui et à une poignée d’hommes, discrets, désignés sur le volet, des Serviteurs des ténèbres, à sa botte, pour donner l’assaut de la propreté des Malefoy, où Drago avait assigné, quelques heures plus tôt par un envoyé du Seigneur des Ténèbres. Le combat avait été bref, jusqu’à ce que le Ministre de la Magie soit éliminé. Aucune indiscrétion n’avait encore filtré, mais tout le monde se doutait. Pendant ce temps, au Chili, l’un des candidats à la nomination au poste venait d’être blessé, et n’était pas passé loin de la mort.

C’était justement le candidat favori de Larsen, Thomas Jugson. Il avait été transféré dans la nuit de Montevideo à Londres par Portoloin. Désormais, il devait être à Sainte-Mangouste. Mais, dans la foulée, Menroth avait eu vent d’un autre candidat, celui-ci étant venu à son bureau le voir, la veille après le meurtre de Drago pour une tout autre affaire, celle concernant un jeune stagiaire de son Département qui avait franchi la ligne rouge et proférant des paroles insultantes à l’égard du Seigneur des Ténèbres. Étant donné que c’était lui, Larsen, qui avait recommandé le jeune homme auprès de l’Inquisiteur de Poudlard, Léon Brom, le vieux mage était venu à sa rencontre pour lui demander des comptes. Une fois Brom rassuré, Menroth comprit le tour de main du Mage Noir qui, lui aussi pouvait déclencher le sprint final pour la place de Ministre de la Magie. Salazar ! Il y avait pensé, bien sûr, ayant, dans ses nuits sans sommeil, le temps de penser à tout, ou presque, mais ne croyait pas à cette hypothèse tant qu’elle ne se déclarait pas. Et il avait fait rapidement des conjectures mentales, en usant les dalles ancestrales de son manoir. Non, décidemment, un Tom Jugson mourant n’avait pas beaucoup de chances face à un Léon Brom vivant, au sommet de sa puissance et de sa réputation. Peut-être que cela valait mieux pour le régime. Sans doute. La carrière de Jugson était encore courte peut-etre comparée à celle de Brom. Mais bon, il pouvait y avoir des changements, et rien n’était joué.

Menroth se rendait donc à Sainte-Mangouste, depuis le Ministère jusqu’à l’hôpital afin d’aller rencontrer Tom. Il n’eut pas grand-chose à faire que de demander la chambre, ayant envoyé quelqu’un prévenir de son arrivée imminente. Jugson ne devait pas avoir eu le temps d’être mis au courant. Lars croisa son frère, un incapable amoureux de Quidditch. Il le salua en dix secondes et ouvrit la porte de la chambre de Tom. Il avait parcouru le chemin en marchant assez tranquillement, d’un pas assuré et plutôt conquérant.

-Bonjour Tom. Alors, comment vas-tu ? Tu m’as l’air en piteux état. Ils sont si durs que ça au Chili ? J’y étais, il y a deux ans, il ne m’a pourtant pas semblé.

Larsen ne se gêna pas, il transforma la chaise miteuse et inconfortable du visiteur en un siège élégant et seyant et s’y assit. Il croisa les jambes et sortit divers journaux de sa poche avec lenteur. Le Directeur du Magenmagot semblait l’avoir attendu comme le Messie, afin qu’il lui annonce les nouvelles du monde extérieur. Menroth pli les journaux dans ses mains, de manière à ce que seuls les informations qui ne l’intéressaient pas fussent visibles à Thomas. Il y avait quelques choses à faire et à dire avant que de passer à de pareilles choses. Au dehors, la pluie et la tempête qui sévissaient depuis plusieurs jours semblait enfin se calmer. Les vitres artificielles des chambres donnaient à voir l’amas de tonnerre et d’eau qui s’abattait, comme malédiction sur la Grande Bretagne et semblait de voir la noyer ; nouveau déluge. Semblait. Weasley et ses lettres ensorcelées avaient fait le tour du monde. Partout, on y avait eu droit. Il y avait déjà de nombreux fronts de contestation : massif et réguliers sur tout le territoire mondial. Même les Moldus s’inquiétaient. Les Détraqueurs étaient à nouveaux sortis, un peu partout dans le monde pour tempérer du mieux possible les ardeurs. Mais il semblait bel et bien y avoir quelque flamme allumée qui résistait à l’eau. Menroth rit intérieurement sans rien en laisser paraître : il connaissait bien toutes ces flammes que l’eau ne pouvait abattre, inventées, fort auparavant par son aïeul Gabrit Piercowski. Lui aussi devait réaliser sa grande œuvre magique. Il y parvenait mais cela l’épuisait et consommait ses forces vitales. Il lui fallait chaque jours se dépasser, chaque heure, chaque minutes, chaque seconde, même. Il voyait sa vie passer à une vitesse folle : divisées, fractionnée sans cesse par son usage excessif du Retourneur de Temps. Alors même qu’il était ici, épuisé, de nombreux autres Larsen étaient ailleurs, dans le passé et dans le futur, d’autres dans son présent, à vivre ce qu’il ne pouvait vivre dans l’instant et cela le tuait, comme à petit feux. A moins que cela ne le fortifia. Et il y avait aussi cette part de son âme détachée et enfermée. Oui, il sombrait tristement et lentement dans les affres de la magie noire. C’est donc avec un sombre coup d’œil que Menroth regarda par la fenêtre de la porte, donnant sur le couloir lors d’un instant fugace. Il aperçu deux de ses gardes du corps en faction qui discutaient et disparurent de son champ de vision.

Il sombrait infiniment. Mais cela ne se voyait guère. Seules quelques cernes en disaient un peu sur sa déchéance. Je parle de déchéance, je pourrais aussi parler d’ascension. Il sentait sa vie et son sort se lier de sombre magie, conformément à ce qu’il avait souhaité. Cela n’échappait pas à son contrôle, à son emprise. Simplement, il subissait beaucoup de part de d’autre du temps : tout cela à la fois qui le rendait plus fort. Et il se voyait en lutte, souffrant infiniment mais sûr d’en sortir vivant, détruit mais vivant. Et c’eut été une destruction plus terrible encore que la mort n’eut été sa profonde connaissance des arcanes. Plus son corps s’engonçait dans cette magie, plus il pouvait mettre en œuvre ce qu’il savait déjà et plus il se sentait grandir. Ce n’est pas avant l’âge de quatre-vingt ans que le corps des sorciers atteint sa pleine maturité. La sienne, son corps l’avait déjà atteinte physiquement, vers l’âge de trente-cinq ans, comme il est normal aujourd’hui chez les sorciers comme chez les moldus. Et cela, lui, il l’avait gardé, grâce à sa maîtrise de lui-même, par magie obscure. Il contrôlait sa propre vie. Le sang dans ses veines et la puissance de ses muscles. Et cela c’était primordial pour la maîtrise de la magie. « Le vieux sorcier qui dépérit physiquement, dépérit magiquement, mais l’ancien, qui est vigoureux ne dépérit point si hâtivement. Car il s’est conservé et tant et si bien que, même si son apparence a subi des douleurs, son corps magique atteint l’âge de quatre-vingt ans, celui de son apogée. Il combine les deux apogées. Mais ceci est précédée d’une période de troubles terribles. » Ainsi écrit-il en ce moment même dans son Mémoire de Magie Noire pour servir à l’Éducation des Générations Futures. L’apogée du corps reste, mais le corps semble dépérir alors qu’il se fortifie. Déjà, en effet, Menroth sentait percer les rides et ses cheveux blanchir. Il était bien plus vieux car il avait vécu bien plus d’année en réalité que son âge, par l’utilisation trop forte du Retourneur de Temps. Et, comme il sortait de sa pensée, il entendit Tom lui répondre. Il n’avait eut les yeux dans le vague que dix secondes à peine et encore, ceux-ci avaient été cachés par les journaux qu’il tenait.

-Tu parles, fit celui-ci, ce sont des guérilleros. Bons soldats, mais s'il n'y avait pas eu de surprise, on les aurait eu. M'aurait-on décrit mourant, Larsen ? Ce dont je souffre le plus, c'est de m'ennuyer. Je n'ai rien à faire, ici.

Menroth abaissa lentement sa barricade de journaux et hocha très doucement la tête, comme s’il comprenait soudain quelque chose, les yeux plissés et le regard pensif. Il émit un grognement affirmatif avant de prendre plusieurs minutes pour répondre. Il n’en eut pas le temps, Jugson avait déjà embrayé sur autre chose.

-Alors, quoi de neuf en Angleterre ? Comment avance l'affaire Malefoy ? Ici on ne me dit rien, je ne sais même pas comment s'est finie l'histoire du Chili...

Menroth grogna à nouveau : plus fort cette fois, signe que la prochaine parole prise serait sienne. Lorsqu’il le fit ce ne fut qu’après une poignée de seconde de réflexion et de silence durant lesquelles toute la rumeur de l’orage tonitruant qui sévissait au dehors, au dessus de leur têtes se fit entendre.

-Le Chili est tombé, lâcha-t-il enfin. Les Bourbistes se battent au Nord, unis et soudés. Ils tiennent plusieurs grandes villes, au sud. Au sud, les puristes sont divisés en clans mal dirigés.

Menroth se tut un instant et, alors que son visage ne donnait pas plus d’émotion il lâcha une mauvaise nouvelle.

-Le Seigneur des Ténèbres ne doit pas être content. Le Chili sera Bourbistes avant deux ou trois jours. Cela va devenir un bastion pour nos ennemis.

Larsen sortit une cigarette, en proposa une à Jugson ( qui eut mieux fait de refuser, car la force terrible de ses cigarettes était proverbiale. Il y avait dedans de quoi tuer, sans exagérer un préadolescent et quiconque n’eut pas la gorge bétonnée comme la sienne ) et, sans plus d’égard pour le lieu où il se trouvait l’alluma du bout de sa baguette. L’odeur était infecte de la fumée qu’il rejetait mais certes supportable, bien plus que le goût de l’immonde variété de Tabac qu’il faisait pousser dans sa propriété. Une bonne partie des Menroth, ses ancêtres londoniens en avait fumée , mais nul autant que lui à l’exception de Gabrit Piercowski, le célèbre élémentaliste du feu le plus reconnu du début du XXème siècle, l’un des meilleurs assurément de l’histoire élémentaire du feu, notamment connu pour avoir d’un seul sort embrasé tout le quartier du Trocadéro, celui de la Tour Eiffel à Paris, en France. Nicotiana tabacum manroti ( « manroti » venant de Manroth, le nom ancien des Menroth ) est une plante de tabac modifiée par les Menroth depuis des générations et cultivée telle qu’ils la fument aujourd’hui ( eux et les sorciers amateurs de tabac d’une force extrême depuis 1848 année durant laquelle Sir Ivan Maxence Menroth et sa femme Lady Nawell Igna Menroth née Croupton mirent au point la variété. Ils moururent tous deux à un âge avancé et respectable ( respectivement 123 ans et 94 ans ). Ils ne la commercialisèrent pas. En revanche, ce furent leur deux enfants Sir Harry Maxence Menroth et son Lady Louise Anna née Wilkes qui commercialisèrent dès 1892, tout d’abord un peu pour leurs proches, familles et entourages ( ce qui explique pour l’on fume chez les Wilkes encore aujourd’hui la Nicotiana tabacum Manroti ou Feuille de Manroth ). Leurs enfants Helen et Vincent John contribuèrent grandement à la notoriété du produit. Helen épousa un sorcier allemand Bernd Stieglitz qui vécut. D’eux descendent Elsa Stieglitz qui épousa Nicola Piercowski, second fils du susmentionné et célèbre Aleksey Gabrit Piercowski. Donovan Piercowski, le père de Larsen fut leur unique enfant. Chacun d’eux contribua en son pays à exporter la Feuille de Manroth si bien que les clients se firent nombreux et que, notamment entre 1897 et 1967, la fortune des Menroth qui avait été largement entamée fut sauvé de la ruine ( ainsi que le château familial de Londres et une bonne partie de ceux d’Ecosse ). Mais revenons à Sir Vincent John Menroth, qui, lui, eut quatre enfants de Lady Rose Mary House. Parmi eux la mère de Larsen, héritière des Menroth, Charlot Mary-Rose et là, la famille a de nombreuse relations avec les Sweet, Penbrock et Bones qui, tous ont eu vent de la merveille. Vous excuserez, je l’espère l’auteur pour ce fastidieux passage, mais Larsen en fit sa pensée un instant ; instant qui fut bien plus court que ce résumé, tant son arbre généalogique était parfaitement clair dans sa vieille tête. Cela lui reposait l’esprit de penser à pareilles choses, des choses claires, établies et qui n’étaient qu’en mouvement simples et prévisible. Il en avait des tonnes d’arbres généalogique en tous genre et était parfaitement capable de donner toute l’étendue de sa famille sans oubli sur plusieurs générations.

-Et ici… Les choses ont continué. Léon Brom est nommé Intendant de la Magie, tu est son Ministre sur un modèle présidentiel. Tu répondra devant lui et le seigneur des Ténèbres, mais tu reste maître de ta politique et de ton gouvernement. Voici ( il lui tendit un parchemin ) l’Ordonnance 2144 qui marquera l’histoire de la Magie et de notre Temps. Mais les temps sont agités, on ne peut le cacher.

Larsen tendit plusieurs parchemins avec différentes unes. Le Chili, l’Alerte aux Manticores, Weasley, l’Attentat de Sofia conte David Rowel.

-Tout cela devenait très urgent, Monsieur le Ministre. Il fallait que le Seigneur des Ténèbres parle. Il l’a fait. Scotfield est de retour. LeeRoy sera probablement à la tête de Poudlard avant peu.

Silence. Ca voulait donc dire mauvaises nouvelles en vue. Tom ne s'y trompait jamais. Et une fois de plus, il avait raison, car Larsen lui annonça froidement :

Le Chili est tombé. Les Bourbistes se battent au Nord, unis et soudés. Ils tiennent plusieurs grandes villes, au sud. Au sud, les puristes sont divisés en clans mal dirigés.

Tom ne répondit pas. La situation était pire que ce qu'il avait prévu. Il pensait qu'Alvaro parviendrait à rétablir l'équilibre. Mais non. Il s'était probablement fait descendre. La technique des guérilleros, ajoutée à l'effet de surprise avait bien marché...

Acceptant une cigarette, il se dit que l'enfance n'était peut-être pas si loin. Il se souvenait encore de l'odeur de la fumée des cigarettes de l'Oncle Baruch (Baruch Wilkes Jr, frère de la mère de Tom, Alexandra, fils de Baruch Wilkes Sr et mangemort de son état), et de la première d'entre elle qu'il avait fumé, peut-être à vingt cinq ans, manquant de s'étouffer sous les rires de son père et de son oncle...désormais à peu près habitué à ce tabac ci, bien qu'il n'eut plus fumé ou presque plus, depuis Azkaban, il se contrefoutait de tout ce qu'il y avait dedans, et qui d'après les médecins risquait de tuer...

"Le Seigneur des Ténèbres ne doit pas être content. Le Chili sera Bourbistes avant deux ou trois jours. Cela va devenir un bastion pour nos ennemis."

Oh non, ça non, il ne serait pas content du tout. Et avec le pas bol que Jugson avait en ce moment, c'est sur lui que ça retomberait...Songeur, observant la pluie qui dégoulinait le long de la vitre, il reprit pensivement :

"Une bonne vieille opération de force. Voilà ce qu'il faudrait pour mettre de l'ordre là dedans. Comme à la bataille de Poudlard. Frappez un bon coup pour balayer la vermine."

Oui, comme avant, quand tout était simple, quand l'ennemi n'était pas mouvant et changeant comme aujourd'hui. Comme quand il suffisait de les prendre et de les tirer comme des lapins. Tellement plus simple, tellement plus basique. Juste lancer un sort, et que l'ennemi tombe...ce n'était plus comme ça aujourd'hui. C'était devenu une bataille d'opinion, une bataille politique, en plus d'une bataille militaire. Une bataille ou l'ennemi avait adopté leur méthode, ou il était changeant et imprévisible. Mais une bataille ou l'effet de surprise comptait plus que tout.

Ca, ça ne changeait jamais.

Et Larsen continua, annonçant enfin une bonne nouvelle :

-Et ici… Les choses ont continué. Léon Brom est nommé Intendant de la Magie, tu est son Ministre sur un modèle présidentiel. Tu répondra devant lui et le seigneur des Ténèbres, mais tu reste maître de ta politique et de ton gouvernement. Voici ( il lui tendit un parchemin ) l’Ordonnance 2144 qui marquera l’histoire de la Magie et de notre Temps. Mais les temps sont agités, on ne peut le cacher.

Examinant les parchemins que Larsen lui tendait, Tom tira sur sa cigarette :

-Mieux ainsi, je suppose. Léon saura mener la barque.

Il approuvait, non seulement du point de vue politique, celui qui aurait pu faire contester la décision, mais aussi du point de vue de mangemort. Brom était un type bien. C'était le vainqueur d'Urqhart, un mangemort fidèle...au fond, plus un symbole qu'un dirigeant réel. Car Brom n'avait jamais fait de politique. Nul doute qu'il apprendrait avec le temps, mais en attendant, lui, Jugson serait là pour aider...bon calcul au final, car même si Tom se sentait un peu frustré d'avoir quelqu'un au dessus de lui, au final il ne pouvait que reconnaître l'intelligence de la manœuvre.

Et puis au final, la décision n'était même pas contestable, c'était le Maître qu'il l'avait prise....

Les unes n'étaient pas vraiment bonnes : alertes au Manticores, réapparition de Weasley, recréation de l'Ordre du Phénix, le Chili, bien sur, et la mort de Rowel...

" Tout cela devenait très urgent, Monsieur le Ministre. Il fallait que le Seigneur des Ténèbres parle. Il l’a fait. Scotfield est de retour. LeeRoy sera probablement à la tête de Poudlard avant peu."


Hm. Bien bien...définir les priorités, les traiter une part une, et voir ce qu'il y avait à faire...Il fallait un directeur à Poudlard de toute urgence, pour montrer que le Ministère ne perdait pas la main, et rassurer les sorciers qui avaient leurs enfants à l'école. LeeRoy était une candidate appropriée en tant que serviteuse des Ténèbre, et de plus elle connaissait bien l'enseignement et l'école. Peut-être était-elle un peu jeune...oui, certainement, elle l'était. Mais il n'y avait pas d'autres candidats, et Jugson faisait confiance à LeeRoy pour gérer l'établissement. De plus en cas de problème, il y aura quelqu'un a qui reprocher quelque chose...

Ensuite, il fallait un directeur du département de la Justice Magique. C'était le département le plus important du ministère avec celui de l'Ordre nouveau, et il ne pourrait pas tourner indéfiniment sans chef. De plus il fallait quelqu'un pour donner les ordres aux chefs des exécuteurs et de la police magique. Qui ferait l'affaire ? Instantanément, Tom pensa à Armistad O'Meara, son avocat lorsqu'il avait été condamné. De plus, celui ci avait été membre du Magenmagot, et était actuellement représentant de la Grande Bretagne à la confédération magique internationale. Parfait.

"Bien. Il est urgent de nommer l'inquisiteur de Poudlard. Un décret s'impose, et je doute que quelqu'un conteste la nomination de LeeRoy à ce poste. D'autre part, le département de la Justice Magique doit avoir un directeur. O'Meara fera parfaitement l'affaire. Mais avant..."

Ouvrant la porte de la chambre et avisant le directeur de l'hopital qui passait par là, Tom le héla d'une voix ferme :

"Morrisson, venez ici. Vous allez signer mon autorisation de sortie. Immédiatement.
- Mais Monsieur...vous ne pouvez pas sortir maintenant...et encore moins fumer ici ! Vous aussi Monsieur Menroth !"

Tom lui mit sous le nez l'ordonnance que lui avait apporté Larsen. Morrisson la parcourut des yeux un peu effaré. Tom reprit :

"Je suis le Ministre de la Magie, et Monsieur Menroth est le directeur du département des Mystères. Je crois que vous oubliez aussi le fait que nous soyons des mangemorts, Morrisson. Signez cette ordonnance. Ou sinon je demande à ce qu'on enquête sur votre statut de sang mêlé. Et vous n'aimerez pas."

Le directeur signa. Observa le bras de Tom. Déclara :

"A mon sens, je peux retirer l'attelle. "

Ce qu'il fit avant de disparaître sans demander son reste. Tom eut un petit rire :

"Ca faisait un bail que je rêvais d'effrayer un peu ce crétin. Il l'a bien mérité, après tout. Bien. Et si nous retournions au Ministère, Larsen ? Je ne supporte plus ce fichu hopital."